En moins de dix ans, la fiction (télévisuelle et cinématographique) occidentale a vu fleurir sur ses écrans un grand nombre d'héroïnes. Si Le Journal de Bridget Jones (2001) semble être la figure emblématique de ce qui pourrait être considéré comme un « phénomène nouveau », on peut aussi citer d'autres œuvres cinématographiques, françaises notamment, centrées sur des rôles de femmes, tels que J'me sens pas belle (2004) ou encore Tout pour plaire (2005). Mais c'est bel et bien au sein de la fiction télévisuelle que les femmes semblent s'installer ces dernières années. Si la décennie 90 a davantage mis en scène une multitude « femmes flics », les années 2000 opèrent un changement de cap, avec des séries de type comédies adoptant pour trame de fond la vie sentimentale, et plus largement sociale de protagonistes féminins. Les rôles imaginés ne semblent plus être le prétexte à l'apparition de femmes à l'écran, mais se sont bien les femmes elles-mêmes qui sont le prétexte à inventer des rôles. Ainsi on ne lit plus « Le juge est une femme » ou « Une femme d'honneur » mais le nom même des héroïnes : Ally McBeal (1997-2002) ou encore Clara Sheller (2005). Que ces séries se concentrent sur une héroïne ou sur un groupe d'héroïnes comme c'est la cas dans Sex and the City (1998-2004) et Desperate Housewives (2004-aujourd'hui), l'objectif reste le même : brosser des portraits de femmes contemporains. Je ne m'attacherais ici qu'à l'étude de séries télévisées. La multiplicité et la diversité des œuvres cinématographiques existantes sur le sujet ainsi que la ponctualité de leur diffusion ne permettent pas une analyse sur le long terme ni même de rendre compte de la « domestication » et de « l'appropriation » d'un univers fictionnel aussi important que celui apporté par les séries télévisées. Par ailleurs, le mémoire que je me propose de rédiger se concentrera sur les séries télévisées de type comédies dramatiques, dans la mesure où elles permettent une accentuation des traits (physiques, psychologiques…) des personnages et semblent aussi constituer un moyen efficace de familiariser le spectateur de façon continue avec les personnages.
1.2 Approche retenue
Une analyse sémiologique des dispositifs de discours de ces séries télévisées aurait pu être envisageable, or la multitude d'études déjà existantes sur les représentations des femmes dans les médias n'aurait guère permis à mon étude de trouver son originalité. De même, le sujet aurait très bien pu se diriger vers une approche psychologique des personnages à travers les comportements, les émotions ou encore les interactions provoquées par ces séries. Néanmoins, le lien entre ses émissions et leurs conséquences ou effets cognitifs sur le spectateur ne semble pas d'un grand intérêt. Enfin, je n'ai pas non plus choisi d'aborder ce sujet d'un point de vue éthique, en étudiant les systèmes de valeurs et de normes véhiculés par ces séries par exemple, car mon intérêt se porte davantage sur le vécu social de ces valeurs que sur le questionnement qu'elles suscitent. C'est donc dans une optique sociologique que l'étude présente sera menée. Effectivement, il s'avère fascinant de tenter de comprendre la façon dont ces séries télévisées s'insèrent dans des logiques complexes. Celles des acteurs médiatiques d'une part, et plus particulièrement des chaînes de télévision, des créateurs qui produisent ces programmes et les représentations qu'ils véhiculent, et celles des téléspectateurs, qui intègrent ces représentations dans leur processus de socialisation d'autre part
[...] Mes interrogations quant à l'influence de ces programmes dans la configuration des genres ont émergé lorsque j'ai commencé à me familiariser avec les séries télévisées ne mettant en scène pratiquement que des femmes. C'est pourquoi je souhaite désormais, découvrir par le biais de la recherche l'enjeu social et genré qu'elles recouvrent Conclusion L'étude attentive du corpus présenté précédemment a permis de faire émerger certaines réponses quant aux modalités de fonctionnement des séries télévisées en tant que prolongement de l'expérience sociale des individus en matière de genre. [...]
[...] Ces avis se retrouvent sur le forum gay créé autour de la série[57]. Ainsi la justesse du personnage de J-P fait l'unanimité et participe, selon les internautes du site à changer l'image des homosexuels à la télévision Moi aussi, j'ai bien aimé cette série. Pour une fois qu'ils montrent des homos pas habillés en follasse ça change . Pour une fois qu'ils par la même occasion qu'un homo peut être quelqu'un d'ordinaire, cet à dire passant inaperçu et d'apparence "normale". [...]
[...] Les sociologues Pasquier et Maigret se sont tous deux intéressés à l'influence des fictions dans la construction des identités de genre chez les adolescents. Dominique Pasquier a ainsi démontré que les adolescentes qui regardaient Hélène et les Garçons s'essayaient dans les rôles féminins présentés et se construisaient socialement par le biais de ces modèles Si cette recherche se focalisait sur des spectateurs adolescents, il serait intéressant de savoir si des séries télévisées présentant aussi des modèles féminins ont une influence sur un public plus large. En fait simplement sur le public familier de ses séries, hommes et femmes, âges et milieux sociaux confondus. [...]
[...] D'ailleurs, le personnage de J-P est intéressant en terme de monstration de genre dans la mesure où c'est un homme homosexuel mais qui tient à se faire passer pour un hétérosexuel. Dans le premier épisode[50] de la série il se retrouve confronté à un autre homme qu'il pense être homosexuel à cause de son style vestimentaire, physique et ses goûts culturels (c'est un jeune homme habillé à la mode qui porte des piercings et qui écoute radio Fréquence Gay et adore Madonna). La série joue sur les paradoxes et surtout les lieux communs. [...]
[...] En effet, si dans la première partie l'histoire du féminisme y est relatée de façon claire et précise, la seconde met en relation ces mouvements féministes avec la culture américaine. Cette recherche confronte ainsi l'histoire avec un état des lieux actuel. C'est précisément en ce sens que la recherche est inédite et enrichissante dans les travaux plus généraux sur le féminisme et les questions de genre. En ce qui concerne ma propre étude, Les mouvements féministes américains, constituent un ouvrage prépondérant. [...]
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