Le théâtre s'est profondément développé à partir du XVIIe siècle. De la tragédie classique jusqu'au théâtre de l'absurde en passant par le drame bourgeois ou encore la comédie, la représentation de la violence, et plus particulièrement de la mort, a longtemps déchaîné les passions et créé de nombreuses polémiques. C'est au XVIIIe siècle, dans la cadre de la réflexion sur les arts, que l'on a vu s'engager les plus virulents débats : si des philosophes comme Diderot, d'Alembert ou encore Voltaire se positionnaient en faveur du théâtre, d'autres comme Rousseau s'y opposaient violemment (...)
[...] Certains metteurs en scène ont fait le choix de pousser le tragique de la situation à son maximum : dans la mise en scène de Patrice Chéreau, aucun élément du texte n'indiquait que le père du héros allait s'imprégner le visage du sang de son fils. La mort en elle même ne s'est donc pas déroulée sur scène mais ce choix de représentation de la dépouille ne peut que servir la pièce et les émotions qu'elle doit susciter grâce au geste du père, d'une esthétique rare, exaltant ce moment tragique. [...]
[...] On peut donc considérer que la représentation de cette mort, élément clé du dénouement de l'histoire, ne peut se faire que sur scène. Finalement, la mort dans les représentations théâtrales à travers les siècles a suscité de nombreuses controverses, mais avec l'évolution du genre certains manquements à la règle de bienséance ont été tolérés. La représentation de la mort sur scène n'est en fait qu'un combat d'idées entre les adeptes du théâtre classique et les innovateurs du genre. Petit à petit, nombre d'entre eux parviennent à s'émanciper des règles imposées par le théâtre classique afin de servir leur texte par une mise en scène de leur choix montrant ou non la mort sur scène, de manière propre ou de manière violente. [...]
[...] Le caractère dangereux de la représentation de la mort sur scène semble d'abord résider dans le fait que le théâtre se doit d'impressionner le spectateur, de le marquer, mais pas de le choquer. Le jugement de Nicolas Boileau se présente d'abord comme le point de vue d'un auteur jugeant l'influence que peut avoir le théâtre sur le spectateur. À ce titre, l'auteur ne conçoit pas que la mort soit vue sur scène mais qu'elle doit être racontée. Ainsi, nombre d'auteurs ont fait le choix de laisser l'un des personnages de leur pièce raconter aux autres (et donc aux spectateurs) des morts souvent tragiques. [...]
[...] Dissertation : Faut-il représenter la violence au théâtre ? Le théâtre s'est profondément développé à partir du XVII° siècle. De la tragédie classique jusqu'au théâtre de l'absurde en passant par le drame bourgeois ou encore la comédie, la représentation de la violence, et plus particulièrement de la mort, a longtemps déchainé les passions et créé de nombreuses polémiques. C'est au XVIII° siècle, dans la cadre de la réflexion sur les arts, que l'on a vu s'engager les plus virulents débats : si des philosophes comme Diderot, d'Alembert ou encore Voltaire se positionnaient en faveur du théâtre, d'autres comme Rousseau s'y opposaient violement. [...]
[...] Une pièce comme La mort d'Agrippine de Cyrano de Bergerac se déroule entièrement dans une ambiance morbide mais aucune mort n'est mise en scène pas même celle d'Agrippine. D'autres pièces tragiques ne représentent pas la mort sur scène. C'est dans des pièces comme Phèdre de Racine ou Electre de Giraudoux que la mort du héros (légendaire ou historique) est racontée par un personnage secondaire : Théramène dans la pièce de Racine ou un mendiant dans celle de Giraudoux. En revanche, la violence est tout de même extrême dans Phèdre lorsque la dépouille d'Hippolyte est amenée sur scène. [...]
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