Aujourd'hui, la liberté de la presse, le droit des citoyens à l'information est considéré avec le droit de vote et le respect des Droits de l'Homme, comme un pilier de la démocratie. Aucune vraie démocratie ne saurait exister sans ces trois éléments. Si la liberté d'opinion et la liberté de la presse nous paraissent aujourd'hui comme des évidences, on a souvent tendance à oublier que l'obtention de cette liberté a été le fruit d'un long combat qui n'est pas terminé.
En effet, tous les prétextes sont bons, en Europe et ailleurs, pour tenter de limiter la libre expression des idées et notamment la critique de l'action publique. La liberté d'information et sa libre expression sont loin d'être des acquis. Alors que tout le monde s'accorde à dire que la France est un pays de liberté, celle-ci se voit rétrograder année après année au classement mondial réalisé par Reporters Sans Frontières. Il s'agit donc de se demander si la presse est réellement libre en France aujourd'hui.
Le XVIIIe siècle voit l'apparition d'une véritable opinion publique, dans une société de plus en plus alphabétisée. On assiste à la multiplication des sociétés de pensées, des clubs et des cafés littéraires, le débat politique survient sur la scène publique d'autant plus que l'amélioration des conditions techniques permet une diffusion plus rapide et moins coûteuse, donc la presse s'ouvre à toute classe sociale.
[...] Pour certains, la véritable liberté de la presse tient à son indépendance financière, non seulement vis-à-vis de la publicité, mais aussi de l'État. Une idéologie circule dans le monde politique : posséder un journal, c'est posséder un pouvoir, c'est une raison phare qui pousse le gouvernement à augmenter ses aides : de 1971 à 1995, le montant total des aides est passé de 140 millions d'euros à près de 900 millions d'euros. L'État ne fait pas que financer, mais il dévoile également l'information, car les nouvelles que nous entendons et que nous lisons dans les journaux ne proviennent que d'une seule source d'informations : l'AFP (Agence France Presse). [...]
[...] Une tentation de l'emballement médiatique En ce qui concerne les faits divers, la presse ne connaît aucune limite, son rôle n'est plus restreint à informer, mais elle lance des rumeurs et parfois même fait des règlements de compte, on parle alors des abus de la presse. La mort de Michaël Jackson, mort d'un homme certes, mais elle a occupé la une des journaux pendant plusieurs semaines, c'est ce que nous qualifions d'effet loupe : un évènement peu important se transforme en un évènement planétaire. [...]
[...] Les lecteurs accordent une confiance absolue à la presse. Le pouvoir de la presse en France peut faire le bien comme le mal, il manipule alors les points de vues des citoyens avec son nouveau rôle qui consiste à informer subjectivement, donc, aujourd'hui la presse a le don de changer un citoyen, une politique et on peut même dire qu'elle influe les élections. Petit à petit, le quatrième pouvoir prend le dessus sur le pouvoir exécutif : désormais, la presse rend quelques fois les secrets défonce et politique, publique, pour répondre à la question de la transparence. [...]
[...] C'est surtout un moyen de signifier que les trois pouvoirs traditionnels ont perdu toute autorité sur la presse. Le rôle de la presse écrite dans les pays démocratiques, comme la France a toujours été important à tel point que sa fonction s'est élargie, la presse ne se contente plus d'informer, mais émet une observation critique sur les trois autres pouvoirs. En même temps, les qualités littéraires des articles sont appréciées et mises en avant que le contenu objectif de l'article, ou la simple rédaction des faits. [...]
[...] Les passages de l'encyclopédie (1751-1772) prônent la liberté de la presse, nous faisons référence aux articles Libelle et Presse. Dans son dictionnaire philosophique paru en 1764, Voltaire affirme le droit naturel de se servir de sa plume comme de sa langue et pour contrer Rousseau, il déclare La presse, il faut l'avouer, est devenue l'un des fléaux de la société, un brigandage intolérable Quant à Rousseau, il qualifie les journalistes de manœuvres ce qui montre assez dans quelle estime il les tient. [...]
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