Aujourd'hui en France, on constate l'importance croissante du média Internet dans la « consommation d'informations » des citoyens. A travers le développement des « blogs », des médias contributifs et des sites qu'ont développé les journaux de presse écrite, Internet est devenu un média fondamental. Certains parlent, de « journalisme citoyen » ou de « journalisme participatif », d'autres de « désintermédiation » ; le résultat est le même : il semblerait que l'information n'ait plus besoin de ses professionnels, les journalistes. Près d'un tiers des internautes consultent un blog chaque mois, et on compte 7 millions de blogs en France, qui est, après les Etats-Unis, le pays le plus actif en terme de blogs ouverts par habitant. On se demande même si Internet ne va pas, à terme, provoquer la mort de la presse écrite... Pour Denis Muzet, l'information de type conversationnel (la blogosphère) aurait pris le pas sur l'information journalistique traditionnelle. Pour d'autres, l'émergence du média Internet est une formidable occasion pour la presse écrite de se remettre en question, et pour l'information de se démocratiser.
[...] Par son aspect gratuit, la presse sur Internet est très attractive pour un certain nombre de personnes, principalement les jeunes. En effet, la presse écrite est très chère en France, beaucoup plus que dans le reste de l'Europe (principalement l'Allemagne par exemple). Ainsi, Internet est un moyen pour un certain nombre de personnes d'avoir accès à l'information. Mais en les familiarisant avec la recherche quotidienne de l'information, Internet permet également de fidéliser ces personnes ; et avec la hausse de leurs revenus (notamment chez les jeunes), ils s'orienteront vers la presse payante. Par exemple, la mise en ligne du journal « Le Devoir » fonctionne tellement bien qu'il alimente la version imprimée. Le site amène un autre lectorat au journal.
Par ailleurs, on constate que, par rapport au reste de la population, les internautes consomment plus de presse écrite : les internautes entre 13 et 24 ans sont 76% à consommer de la presse écrite, contre 73% dans l'ensemble de la population (étude « Media in life » de Médiamétrie). En réalité, il semblerait que la consommation de « nouveaux médias » n'entraînerait pas de baisse de la consommation des « médias traditionnels ». La hausse du temps consacré à Internet ne se substituerait pas à la consommation de médias classiques ; mais à du temps qui était auparavant consacré au repos, aux déplacements, au silence. Par ailleurs, les tableaux statistiques intégrés dans l'article (« Le Monde » du 28 février) nous montrent d'abord que la presse reste le média dominant (73% des Français âgés de 13 ans et plus ayant eu un contact avec ce média en 2006, contre 31,2% pour Internet), et ensuite que chez les internautes, les médias classiques restent dominants. (...)
[...] On sait qu'aujourd'hui, il devient quasi-impossible de financer un journal sans publicité Par ailleurs, la publicité commence même à fleurir sur les blogs les plus populaires Challenges La dépréciation et la déprofessionnalisation du métier de journaliste avec l'émergence des blogs et du journalisme participatif De plus en plus de Français possèdent un blog ou s'improvisent journalistes dans différents forums ou sites participatifs Ainsi, huit internautes sur dix sont contributeurs à travers ces différents médiums 20 minutes du 15 mars). La blogosphère n'est plus désormais seulement l'affaire de quelques adolescents, elle implique désormais un nombre croissant d'individus. [...]
[...] produisent de l'information. Très souvent cette information est pré-digérée pour les journalistes. Ce qui leur reste, c'est de diffuser cette information, mais seulement dans certains milieux, parce que, dans d'autres, les institutions s'en chargent. Les publications faites par des annonceurs, relativement bien, se multiplient. Les groupes qui possèdent les médias contrôlent les médias, non pas de façon primitive et primaire, pour faire de la communication sur ce qu'ils font, mais indirectement aussi pour ne pas nuire à ce qu'ils font. [...]
[...] La communication au sens large nous opprime tellement que quand on lit un livre comme celui de Serge Halimi quand on regarde une émission de Schneidermann qui démonte un bidonnage ou un trucage, on est libéré, on se dit "ce texte ou cette émission me venge". Parce qu'on m'a trompé, pendant très longtemps, et que je ne peux pas me défendre. Pourquoi a-t-on créé tant de médiateurs ? D'ici dix ans il n'y aura pas un média sans médiateur, il faudra donc réfléchir à la fonction des médiateurs. Qui surveille les médiateurs ? [...]
[...] Internet, par le biais du courriel, offre notamment un contact privilégié avec les lecteurs. Ce dialogue entre journalistes et lecteurs génère une charge de travail accrue, mais certains journalistes se rendent compte que les lecteurs peuvent ainsi leur donner d'autres perspectives et enrichir leur travail. Certains journalistes se sont constitués une équipe de «veilleurs» volontaires qui les alimentent en nouvelles informations. Afin de stimuler ce dialogue entre journalistes et lecteurs, Le Devoir met officieusement en ligne un carnet web pour ses journalistes. [...]
[...] Le site de la BBC contenait également une formidable section sur l'art du journalisme, sur les normes et les pratiques de la profession, et offrait ainsi aux journalistes «amateurs» de belles opportunités d'apprentissage. France-Isabelle Langlois: Je suis peut-être moins enthousiaste que mes collègues en ce qui concerne l'apport possible d'Internet et des blogueurs. Les blogues finissent souvent à ressembler, pour le meilleur et pour le pire, à des lignes ouvertes. Les blogues en temps de guerre peuvent être une source d'information intéressante, mais il faut les considérer avec leurs limites et leurs biais. Quelle est la situation des versions électroniques des journaux ? [...]
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