Au nord, en zone occupée, l'administration du pays est assurée par l'occupant allemand. La propagande allemande est sous la tutelle des militaires de la Propaganda-Abteilung (section de propagande) et des diplomates de l'ambassade allemande à Paris. La Propaganda-Abteilung dépend du ministre Goebbels. Celle-ci est organisée en quatre Propaganda-Staffeln (brigades de propagande). La propagande est chargée de tout ce qui touche à la vie des journaux. La censure est ainsi exercée dans chaque journal par un censeur installé auprès de la rédaction. Celui-ci lit les articles avant impression et peut exiger telle ou telle coupe. A Paris, la Propaganda tient deux fois par jour des réunions sur les questions politiques et militaires et deux fois par semaine des réunions sur les questions économiques. Chaque journal doit y avoir un représentant accrédité qui y reçoit des consignes et des textes déjà rédigés.
La Propaganda dispose aussi des services de l'AFIP (Agence française d'information de presse) fondée à Paris dès l'arrivée des allemands, filiale du DNB (Deutsches Nachrichten Büro). Mais elle utilise aussi l'agence Inter-française de Dominique Sordet qui envoie des éditoriaux et des articles de fond aux quotidiens de province.
Après le 10 janvier 1943, les rédacteurs trop libertaires sont éliminés des journaux et ceux-ci peuvent désormais traiter l'information officielle librement, la censure est allégée. Néanmoins, il est toujours interdit de nuire au Reich et de mettre en danger les troupes allemandes. Le rédacteur en chef, soudoyé par divers avantages (bons repas, voyages), est chargé d'exercer la censure. L'on constate de plus une querelle entre français où des critiques sont adressées à Vichy, jugé trop indépendant. Le but avoué est d'affaiblir la cohésion de l'opinion pour mieux la rassembler autour de l'idéologie nazie.
[...] Le rédacteur en chef, soudoyé par divers avantages (bons repas, voyages), est chargé d'exercer la censure. L'on constate de plus une querelle entre français où des critiques sont adressées à Vichy, jugé trop indépendant. Le but avoué est d'affaiblir la cohésion de l'opinion pour mieux la rassembler autour de l'idéologie nazie. Autres moyens de pression La Propaganda gère également la répartition du papier qui lui permet d'agir en zone dite libre Ainsi à 75% du papier est accaparée par la zone nord. [...]
[...] La part de l'illustration et de la caricature est ici conséquente. Elle fait appel à des visions simplistes des Juifs (gros nez, oreilles décollées, thèmes de l'arrivisme et de la richesse) et vise à une efficacité maximale sur l'opinion. Se développe une idée d'une juste croisade visant à sauver la civilisation. Les propagandistes cherchent ainsi à obtenir l'adhésion de la population française, à maintenir l'ordre et à diaboliser les adversaires du Reich proclamé invincible. Il faut détruire toute idée de Résistance en se mettant à la fois en position de suprématie inébranlable mais aussi en tant que victime innocente et bienfaiteuse qu'il faut défendre. [...]
[...] La salle est remplie de singes. Ils s'accrochent partout, aux balcons, aux avant- scènes. Dans l'autobus, dans le métro ? Des singes. Je m'assieds innocemment au café ? A ma droite, à ma gauche, deux ou trois singes prennent place Leur habileté à imiter les gestes des hommes font que parfois nous ne les reconnaissons pas tout de suite. Les guenons qui les accompagnent ont chapardé des fourrures, des colliers de perles et elles minaudent de manière presque humaine Ce que nous appellerons l'anti- sémitisme (veuillez bien lire, je vous prie) devient chaque jour une nécessité plus urgente. [...]
[...] Il est tout à fait fâcheux que l'on puisse arriver à de telles perversions. Nous sommes sûrs d'aller au-devant des désirs du gouvernement en dénonçant de telles pratiques. Robert Brasillach, Je suis Partout, mars 1939. finira-t-on avec les relents de pourriture parfumée qu'exhale encore la vieille putain agonisante, la garce vérolée, fleurant le patchouli et la perte blanche, la République toujours debout sur son trottoir.» Robert Brasillach, Je suis Partout, février 1942. «L'archevêque de Toulouse proteste contre les mesures prises envers les juifs apatrides en zone non occupée et accuse le gouvernement du Maréchal de suivre des inspirations étrangères. [...]
[...] Cette presse collaborationniste a conduit à une décrédibilisation de la presse et postérieurement à une reconstruction complète de celle-ci à la Libération. Enfin, parallèlement à cela, la presse collaborationniste a eu pour conséquence la création d'une presse clandestine Bibliographie indicative - P.ORY, Les Collaborateurs, 1940-1945, Paris, Seuil p. - Collectif sous la direction de A.BETZ et S.MARTENS, Les Intellectuels et l'Occupation, 1940-1944 : collaborer, partir, résister, Paris, Autrement p. - F.BARBIER et C.BERTHOLAVENIR, Histoire des médias, Paris, Armand Colin p. [...]
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