Si j'ai choisi de vous parler de la presse BD, ce n'est pas seulement parce que la BD me passionne. A vrai dire, je ne connaissais strictement rien à ce sujet lorsque je l'ai choisi, mais ça me paraissait toujours plus attrayant que la presse cuisine. En avançant dans mes recherches, j'ai réalisé que la presse BD comportait une caractéristique fondamentale qui la distinguait de toutes les autres presses magazines. En effet, c'est véritablement la presse BD qui a permis de développer, faire connaître et accepter le genre, au point d'en faire aujourd'hui une composante culturelle et un média à part entière de notre société, avec ses festivals, ses expos, son marché économique et professionnel, ses produits dérivés, etc… Aujourd'hui, la BD connaît un succès tel qu'elle est de plus en plus sollicitée dans la communication institutionnelle et le marketing.
Je crois que ce phénomène est unique. En effet, la presse magazine la plupart du temps ne « crée » pas de phénomène à proprement parler. Comme tous les médias, elle est suiveuse et se contente de refléter –voire d'amplifier- des phénomènes déjà existants dans la société. Dans le cas de la BD, c'est tout le contraire. Lorsque l'on étudie l'historique de la presse BD, on réalise vraiment à quel point on passe des petites images illustrées pour enfants à un genre à part entière qui a fasciné et façonné des générations entières, cherchant elles-mêmes à reproduire par la suite ces histoires de leur enfance en en faisant évoluer le style narratif et graphique, envers et contre les cris de la censure et des milieux bien-pensants.
[...] Le manga lui-même n'apparaît qu'au tout début du XIXè, et signifie image dérisoire une expression employée pour la première fois vers 1814 par le célèbre peintre et illustrateur Katsuhika Hokusaï. Il faut noter l'influence des comics américains après la 2GM, qui vont inspirer nombre d'artistes japonais. Parmi les artistes les plus influents de toute l'histoire du manga, il faut citer Osamu Tezuka, qui introduit le concept des grands yeux (inspiré par Disney), dont Astro Boy (Atomu Taishi) est l'un des premiers mangas à être connu en Occident, mais aussi Black Jack, Le Roi Léo Il touche également à l'animation et fonde son propre studio en 1961 –Tezuka Productions. [...]
[...] La place croissante d'Internet Il est à noter qu'aujourd'hui, le fanzine papier est en relatif déclin, au profit d'une nouvelle génération de fanzines, à savoir les webzines. Le webzine, fanzinat sur Internet, touche un public beaucoup plus large grâce à des coûts de production nettement moins élevés et une interactivité réellement accrue. Par ailleurs, bien que je n'ai vraiment pas le temps de m'étendre là- dessus, il faut souligner que la plateforme internet permet à des auteurs de tous bords (scénaristes, dessinateurs) d'entrer en contact pour monter des projets ensemble, qui bénéficient d'une bonne médiatisation auprès des éditeurs. III. [...]
[...] C'est l'un des rôles principaux de la presse BD, qui non seulement fait connaître les auteurs au grand public, mais aussi les auteurs entre eux. Tous les auteurs BD ont été influencés par d'autres auteurs BD qu'ils ont lus plus jeunes ou même pendant leur carrière. Certains d'entre eux ont eu une influence tellement importante qu'on parle d'école se référant à un style bien précis. Dans ce domaine, je vais essayer d'illustrer mon propos par deux exemples : la ligne claire, ou école d'Hergé, dérivée du journal Tintin, et le style atome, ou école de Marcinelle, dérivé du Journal de Spirou. [...]
[...] Les revenus de cette presse sont donc basés quasiment uniquement sur la vente, qui se fait majoritairement en kiosque. Comme la prépublication se fait de moins en moins recette, les magazines sont obligés de trouver des astuces pour regagner leur lectorat : informations, critiques, dossiers, interviews, ou encore la méthode Spirou, qui ressort des vieilles séries de ses placards. Rapidement, on va prendre l'exemple de La Lettre, revue d'étude publiée chez Dargaud depuis 1991 et uniquement consacrée à l'information sur la BD, et non à la prépublication. [...]
[...] La Lettre fait d'ailleurs partie du budget marketing de Dargaud. Ne faisant pas de publicité, elle est financièrement déficitaire, et ne répond plus réellement aujourd'hui à un besoin sur le marché avec Internet, le développement des newsletters des éditeurs, les fansubs, etc., il est très facile de se procurer toutes les informations que l'on veut. De plus, des concurrents assez similaires comme DBD, Bodoï ou Canal BD sont apparus et fournissent eux aussi une info de qualité pour des professionnels. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture