Quelles sont les conséquences de ce monopole de fait, tant pour le
lecteur que pour le journal-entreprise ? Quelles sont les limites de ce
monopole ? Pourquoi, même seul sur le terrain de la PQR, le Dauphiné
Libéré perd des lecteurs ? Comment le Dauphiné Libéré peut-il réagir face à
un déclin qui semble perdurer ?
Durant ce stage, il m'a fallu procéder à des entretiens avec les
professionnels du Dauphiné Libéré, ainsi qu'à des recherches au sein du
journal ou auprès de structures spécialisées, pour trouver une esquisse de
réponse à l'ensemble de ces questions.
Après avoir brossé le tableau de la concurrence du Dauphiné Libéré,
nous nous intéresserons dans un premier temps aux conséquences
informationnelles et économiques du monopole de la PQR. Le pluralisme
n'étant plus vrai, le lecteur n'ayant pas le choix de son quotidien régional, il
s'agit pour les journalistes du Dauphiné Libéré comme pour l'entreprise de
« travailler autrement », et d'appréhender différemment l'avenir.
Ensuite, nous verrons qu'en réalité, si au sens strict le Dauphiné
Libéré, comme ses confrères, est en situation de monopole – ou d'oligopole
dans le meilleur des cas – il n'en est rien en pratique. Il n'existe en effet que
rarement d'autre quotidien régional, mais la société de l'information a amené
une diversification des supports. Nous verrons aussi que ces supports
participent à l'usure de la PQR.
Enfin, il s'agira d'observer comment un journal comme le Dauphiné
Libéré peut ensuite rebondir, et participer, au même titre que le reste de la
PQR à sa propre survie : limiter et enrayer l'érosion de sa diffusion, et
rajeunir son lectorat.
[...] Il n'y a pas encore péril en la demeure au niveau du Dauphiné Libéré, mais il s'agit de rester vigilant et de tenter d'inverser la tendance du déclin de la diffusion. Se recentrer sur l'information, être toujours au plus près du publiclecteur et de ses attentes, occuper le terrain tenir compte des évolutions techniques et médiatiques font partie du quotidien du Dauphiné Libéré. Tels semblent être les enjeux d'aujourd'hui pour toute entreprise de presse. Il est sans doute dommageable de ne pas avoir de véritable point de comparaison du fait du monopole : en sa situation de cavalier seul le Dauphiné Libéré doit tout tenter pour imaginer l'information locale de demain, sans pouvoir laisser à d'autres le soin d'expérimenter certaines choses pendant qu'il essaie autre chose. [...]
[...] Projet ambitieux et coûteux, qui est travaillé depuis déjà longtemps, et voulu par le groupe Hersant. Les avancées étant encore moindres et les informations limitées, on ne peut que l'évoquer sans développer davantage. Plus près de nous, le Dauphiné Libéré va très bientôt créer la surprise, en remettant au goût du jour quelque chose qui avait presque disparu ces dernières décennies : l'agence décentralisée. Cette agence est pilote et l'idée s'étendra donc à d'autres zones si le projet fonctionne bien Tout ne marchera sans doute pas exactement comme prévu, tant le projet est ambitieux et détaillé. [...]
[...] Voilà peu après ce qu'écrit Alain Salles dans le Monde 7 : C'est un symbole de la presse et de la ville qui s'est éteint, mercredi 4 juin, pour laisser place au nouveau quotidien La Provence, né de la fusion du Provençal et de son frère ennemi de droite, Le Méridional (Le Monde du 5 juin). C'est aussi une sorte d'exception marseillaise qui a pris fin, le même jour. Marseille était l'une des rares villes de province où subsistaient trois journaux d'opinions différentes. De trois, le nombre de journaux passe donc à deux, ce qui est déjà beaucoup, même pour une grande agglomération comme Marseille. [...]
[...] Particulièrement assidu aux audiences, il ne peut tout de même pas assister à toutes. A quoi bon, puisqu'il ne disposera pas de la place nécessaire pour tout évoquer ? Alors, au côté des articles principaux traitant des dossiers importants, une partie passe en brèves de tribunal en échos sur des critères de sérieux ou, au contraire, d'humour, rare en ce domaine. Et une autre, la plus grande part, n'apparaît pas dans les colonnes de la chronique. Seuls les plus gros dossiers sont traités, leur donnant parfois une importance démesurée, ce qui est parfois reproché aux médias. [...]
[...] Les dirigeants des quotidiens ont pensé que cela n'allait pas favoriser leur situation, déjà peu florissante pour la plupart. A ce jour, les habitudes ne semblent pas avoir changé, et on ne note pas de baisse spécifique de la lecture de la presse payante comme conséquence de l'arrivée de ces journaux : leurs lecteurs sont surtout soit des gens qui ne lisaient pas de journaux auparavant, soit des gens qui continuent à acheter en plus leur quotidien habituel, la meilleure qualité de l'information, ou simplement par habitude. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture