Il existe toute une mythologie autour du pouvoir réel ou supposé des médias sur les citoyens et la vie politique. Pour certains penseurs, les médias, tout puissants, seraient dangereux et nuisibles au bon fonctionnement de la démocratie. Pour d'autres, au contraire, l'influence des médias est largement surestimée et ceux-ci produisent peu d'effets réels sur les modes et les choix politiques.
Ce travail est une invitation à parcourir deux siècles d'interprétations, à découvrir de nombreuses théories, plusieurs courants et une variété de penseurs afin de mieux cerner une question à la fois très controversée et en même temps centrale pour appréhender le fonctionnement des sociétés modernes.
[...] Le Bon observe en ce sens la force de suggestivité de la publicité et de la presse. Il pense qu'au contact de ces deux supports, les individus ont tendance à transformer en acte les idées suggérées. Face à ces réelles capacités d'influence, les médias ont toutefois une puissance de suggestion sur les opinions limitées, car pour Le Bon, c'est l'opinion populaire qui dirige. Il considère que la presse est asservie pour des raisons commerciales aux désirs de la foule. B. Gabriel Tarde (1843-1904) Il a une vision toute différente de celle qui vient d'être exposée. [...]
[...] Effectivement, il est nécessaire de confronter les déclarations subjectives des individus à leurs conditions sociales objectives d'existence. Pour Adorno et Horkheimer, les médias et le système de l'industrie culturelle sont asservis au pouvoir de l'ordre capitaliste : ils ne contribuent pas à informer, mais à former les esprits. L'accès des masses à l'industrie culturelle est perçu comme une nouvelle forme d'aliénation, constat diamétralement opposé à la montée de l'égalisation perçu par les behavioristes. C. Les limites de la pensée critique Avant d'abord les reproches, il faut rappeler que l'Ecole de Francfort a le mérite d'avoir analysé les médias en terme d'industrie culturelle, et à l'échelle macro sociologique, d'avoir tenu compte de la dépendance de plus en plus affirmée de la culture à l'activité industrielle, dès 1940. [...]
[...] Elle véhicule des valeurs et représentations qui peuvent être contradictoires : elle prend en compte les différents publics qui composent le grand public des médias. Troisièmement, l'école de Francfort prône l'aspect aliénant de la culture de masse, mais ne l'a jamais prouvé. Ils ont sous-estimé la capacité critique du public et des classes populaires notamment, ce que Richard Hoggart démontrera plus tard. Effectivement, les pratiques des acteurs dépendent de multiples facteurs (groupe d'appartenance, valeurs communautaires ) et ne se réduisent pas à l'imposition ou à l'adoption d'une manière de penser. [...]
[...] Le pouvoir des médias : théories et interprétations depuis le XIXe I. L'émergence des thÉories sur les mÉdias A. sAINT-sIMON (1760-1825) B. Alexis de tocqueville (1805-1859) C. karl marx (1818-1883) II. Les psychologues des foules A. Gustave Le Bon (1841-1931) B. Gabriel Tarde (1843-1904) C. Serge Tchakhotine (1883-1973) III. Le béhaviorisme ou l'effet limitÉ des mÉdias A. [...]
[...] La société voit émerger des angoisses et peurs sociales, doublée de la certitude qu'il y a un lien direct entre despotisme et techniques des mass médias. Tchakhotine adhère à cette logique et prétend que l'émergence du nazisme et des régimes totalitaires tient clairement au viol des foules qui est exercé au moyen de techniques efficaces autour de la propagande et des médias. Ce mécanisme de conditionnement, il le démontre à travers la logique de l'oppression psychique, en s'appuyant sur les théories béhavioristes et les travaux des réflexes conditionnés menés par Pavlov. [...]
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