La photographie demeure l'une des plus importantes découvertes de l'humanité. En bouleversant les sociétés, elle a bouleversé le reportage et la conception de la presse. Elle a également modifié en profondeur la perception de la guerre par ceux qui ne sont pas sur les champs de bataille. Le photoreportage de guerre apparu à l'aube du XXe siècle s'est transformé au fil des conflits. Témoin des conflits, il est également récupéré par les armées, la presse ou les mouvements d'opposition, pour défendre des idées ou une image. Les photos du service de presse des marines durant la Guerre du Vietnam ne représentaient pas la même chose que celles des reporters indépendants. Et pourtant, la réalité était la même. Dans une société de plus en plus médiatique et composée d'images nous assaillant en surnombre à chaque minute, le photoreportage de guerre a subi de profondes mutations lui aussi, notamment par le biais des progrès technologiques de la photographie et du passage au numérique.
[...] Sa compagne Gerda Taro, photographe également, l'accompagna durant la Guerre d'Espagne. Elle y mourut écrasée par un char en 1937 à 26 ans, devenant la première femme photographe de guerre morte dans un conflit armé. "La guerre c'est comme une actrice qui vieillit : de plus en plus dangereuse et de moins en moins photogénique." - Robert Capa - Le photojournalisme rentre alors dans son âge d'or, et suivra de très nombreux conflits aux quatre coins de la planète : la guerre de Corée (1950), la guerre d'Algérie (1954-62), la guerre du Vietnam (1954 à 1973), celle du Biafra (1967-1970), les guerres du Liban, israélo-palestiniennes, Iran Irak (1980-88), le conflit des Malouines (1982) cet âge d'or prenant fin avec la guerre du Golfe (1990-91) De l'émancipation du Vietnam à la crise des conflits modernes La Guerre du Vietnam demeure l'un des conflits les plus médiatiques du XXe siècle où les photographes de guerre ont joué un rôle majeur : l'image la plus célèbre de la "contre propagande" visuelle demeure la photo prise par Nick Ut, pour Associated Press, de Phan Thi Kim Phuc, cette enfant brûlée vive fuyant nue les bombardements au napalm. [...]
[...] Il faudra attendre les années 1860-1870 pour voir la photographie commencer à raconter en DELAGE Christian, GUIGUENO Vincent, GUNTHERT André, "La fabrique des images contemporaines" images les conflits eux-mêmes, et remplacer petit à petit les gravures et les dessins, même si la censure gouvernementale demeure très puissante, exemple est fait de la Première Guerre mondiale. Le photojournalisme va connaître un puissant essor à partir des années 1920 jusqu'aux années 1970, apportant par le développement des boîtiers portables, des lampes flash et des films à haute sensibilité "un substantiel gain de temps par rapport à la lecture dans les sociétés où la vitesse est devenue un facteur dominant". La véritable révolution vient avec la Guerre d'Espagne. [...]
[...] Les hommes qui vont mourir aiment à être photographiés, pour la mémoire et la postérité. Pour qu'on ne les oublie pas, combattants ou victimes de causes pour nous souvent obscures et déplacées. Ils sont nos sujets de prédilection, qui nous permettent de raconter le ça-a-été, à la terrasse des cafés, et ont la noblesse de ceux qui n'ont pas peur de nos objectifs et prétendent nous en instruire." MORVAN Yan, "Photojournalisme", p.9 VIII. Bibliographie Ouvrages généraux & monographies - MAR Pierre-Jean, "Histoire de la photographie" / Presses Universitaires de France 1997 -BAUDRILLARD Jean, "La guerre du Golfe n'a pas eu lieu" / Galilée 1991 -BROTHERS Caroline, "War and photography, a cultural history" / Routledge 1996 -C. [...]
[...] Les photos du service de presse des marines durant la Guerre du Vietnam ne représentaient pas la même chose que celles des reporters indépendants. Et pourtant, la réalité était la même. Dans une société de plus en plus médiatique et composée d'images nous assaillant en surnombre à chaque minute, le photoreportage de guerre a subi de profondes mutations lui aussi, notamment par le biais des progrès technologiques de la photographie et du passage au numérique. Mais malgré les transformations, il demeure des bases immuables à la photographie de guerre. [...]
[...] Ce sentiment sera renforcé par la découverte des camps de concentration et de l'Holocauste par les photographes alliés durant la Seconde Guerre mondiale. Il faut alors attendre la Guerre du Vietnam, "un point de rupture dans l'histoire de la photographie [sacrant] son pouvoir de dénonciation, mais aussi son déclin face à une présence télévisuelle de plus en plus prégnante" Suivie par le monde entier, le Vietnam est couvert par un grand contingent de photoreporters. Fin 1965, ils sont environ 250, et, leur nombre grandissant au fil de l'avancée du conflit, près de 700 lors l'offensive du Têt. [...]
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