Le spécialiste de l'économie des médias Robert G. PICARD dit à propos de la crise de la presse qu'elle est avant tout causée par les journalistes eux-mêmes, car ils « partagent les mêmes qualités, les mêmes sources; posent les mêmes questions et produisent les mêmes articles. »
Ainsi la presse subirait une crise dans le monde, mais on pourrait également parler des crises de la presse tant les difficultés dans ce secteur des médias paraissent multiformes.
Une crise est un événement personnel qui se caractérise par un paroxysme des souffrances, des contradictions ou des incertitudes. La crise est une rupture d'équilibre. Une crise peut donc toucher différents secteurs, notamment le secteur de la presse. La presse ou presse écrite désigne l'ensemble des journaux. Plus généralement, elle englobe tous les moyens de diffusion de l'information écrite : quotidiens, hebdomadaires et autres publications périodiques ainsi que les organismes professionnels contribuant à la diffusion de l'information écrite. La presse serait donc en crise, mais quelle crise ? Une crise économique caractérisée par une diminution de ses recettes ? Ou une crise de légitimité, c'est-à-dire une crise morale, un manque de croyance dans la mission de la presse écrite ? Cette crise pourrait bien être aussi une crise d'innovation due à l'émergence des nouveaux médias ?
[...] Les quotidiens sont les plus touchés par la crise de la diffusion. En témoigne la perte de deux millions d'exemplaires entre 1975 et 1998. Seuls les quotidiens régionaux arrivent à tirer leur épingle du jeu et quelques rares exceptions subsistent encore comme le journal L'Équipe. On peut prendre comme illustration de la crise, le quotidien Libération qui traverse une crise financière sans précédent, son déficit s'élevant à 6,6 millions d'euros ou bien encore le journal France-Soir qui est lui aussi touché. [...]
[...] Ce système, aussi informel soit-il, passionne les internautes qui ne sont plus de simples lecteurs mais de véritables acteurs de la presse. Il faudrait donc, bientôt considérer la blogosphère comme un véritable organe de presse malgré une fiabilité d'informations discutable et le risque d'amateurisme, hantise des professionnels du journalisme qui malgré beaucoup d'efforts perdent en crédibilité. En effet, il n'est pas nécessaire d'être journaliste pour être lu, il suffit de savoir user d'Internet et de faire parler du site. Dès lors, les connexions indiqueront approximativement le nombre de visiteurs, peut-être un jour supérieur à celui des grands organes de presse. [...]
[...] Les lecteurs de cette presse sont sensiblement différents de ceux de la presse payante. En effet, cette presse touche plutôt les jeunes, les femmes, les gens pressés recherchant une information simple, concise et généraliste, les personnes n'ayant pas ou peu l'habitude de lire un journal, ou bien encore les lecteurs de la presse payante cherchant un complément d'information ou simplement attiré par la gratuité. En effet, cette gratuité attire les foules, c'est un argument non négligeable en période de crise qui suscite de nombreuses interrogations et convoitises. [...]
[...] Le grand avantage d'Internet est de pouvoir offrir la possibilité d'interactivité entre l'auteur (l'écrivain, le journaliste) et le lecteur : ainsi, il devient possible d'interroger un journaliste ou de faire part de ses réactions. Le sentiment d'appartenance à une communauté (de lecteurs) est renforcé. Le rôle du lecteur est ainsi plus actif, la relation plus directe et plus personnelle. Enfin, Internet offre un prolongement intéressant à toute publication. Des ressources thématiques, spécialisées ou non, ainsi que les archives du journal peuvent être proposées. Leur accès sera facilité par les moteurs de recherche. [...]
[...] Ou une crise de légitimité, c'est-à-dire une crise morale, un manque de croyance dans la mission de la presse écrite ? Cette crise pourrait bien être aussi une crise d'innovation due à l'émergence des nouveaux médias ? La presse écrite semble ainsi traverser un ensemble de crises à moins que toutes ces difficultés ne soient liées . Révolutionnée au fil des années, celle-ci doit en effet faire face à l'arrivée d'un nouveau média inexistant il y a encore quelques années, à savoir l'internet qui existe depuis 1962 mais qui n'est accessible à un très grand nombre grâce au progrès technologique que depuis les années 2000. [...]
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