Les risques d'erreur existent toujours, mais ont des conséquences plus ou moine graves selon leurs contextes. Une erreur judiciaire est entendue comme une condamnation pénale prononcée à tort. La victime d'une erreur judiciaire peut obtenir l'annulation de la condamnation au moyen d'une procédure de révision qui n'est ouverte que dans certains cas limitativement énumérés par la loi. Elle peut également obtenir des dommages et intérêts en s'adressant à une juridiction spécialement créée à cet effet. Les médias sont alors susceptibles quant à eux de mobiliser l'opinion publique sur cette méprise, en la dénonçant ou en se trompant eux aussi, constituant une erreur médiatique. Nous pouvons nous interroger alors sur les liens pouvant être établis entre ces erreurs de nature apparemment différentes, sur le degré de comparaison possible entre l'erreur judiciaire et l'erreur médiatique, s'ils sont forcément redondants ou non.
Roland Cayrol est politologue, il exerce actuellement les fonctions de Directeur de recherches à la Fondation Nationale des Sciences Politiques (Centre d'Etude de la vie politique Française), de Directeur Général de l'institut de sondages CSA (Conseil Supérieur de l'Audiovisuel), mais également de Directeur de collections aux éditions Calmann-Lévy. Signalons qu'il est aussi collaborateur régulier de Radio France et chroniqueur à RTL dans l'émission « On refait le monde ». Sa grande connaissance des médias lui a permis d'établir dans son œuvre Médias et démocratie, la dérive un risque d'enchaînement de ces deux erreurs.
On constate en effet que malgré des efforts certains de la part des médias pour accéder à la vérité, les entreprises médiatiques sont bien souvent en proie à une manipulation de personnes intéressées (hommes politiques, chefs d'entreprise, policiers, avocats, etc.) engendrant une forte corrélation entre les erreurs judiciaires et les erreurs médiatiques.
[...] De cette manière, une erreur judiciaire n'aboutira pas obligatoirement à une erreur médiatique. Le journalisme d'investigation permet ainsi, par sa forme dynamique qui fonde sa recherche de nouvelles sur la conduite d'enquêtes, une indépendance et une autonomie du jugement médiatique par rapport à l'erreur judiciaire. Intéressons nous plus particulièrement à la presse : n'étant pas tenue au secret des instructions et ne devant pas forcément révéler ses sources, elle a le moyen d'exposer et de dénoncer au grand public des faits plus ou moins grave le concernant. [...]
[...] De cette façon, l'erreur judiciaire possible engendre automatiquement l'erreur médiatique, puisque aucune étude complémentaire ne sera effectuée. De même l'affaire plus récente de l'équipe Cofidis met en scène cinq journalistes qui ont publié une conversation téléphonique enregistrée pour afficher au grand jour une affaire de dopage. Cette pratique d' espionnage judiciaire peut entraîner une assimilation de l'erreur judiciaire à l'erreur médiatique, la distinction n'étant plus possible à partir du moment où leurs sources et information sont identiques et ont la même origine. [...]
[...] Cette affirmation de Roland Cayrol nous fait part d'une distinction réelle entre le judiciaire et le médiatique, une corrélation systématique n'est donc pas prouvée entre les erreurs provenant de ces deux domaines. Survient alors un problème à propos de la presse : Mesure-t-elle toujours sa responsabilité lorsque manipulée (c'est un mot que les informateurs détestent) par une partie dans une affaire, elle s'empresse de publier des documents partiels sur l'affaire en question Ce problème mis en avant par Roland Cayrol mérite d'être approfondi, établissant la possibilité de manipulation des médias par le pouvoir. [...]
[...] Le journaliste réalise des vérifications d'enquête des études qu'il a faîtes, afin d'effectuer un travail de qualité qui informe au mieux le grand public. L'accès à des informations juridiques peut permettre aux journalistes de se forger leur opinion au sujet d'une affaire traitée. Il est alors probable que sa pensée soit différente de celle des juges, et donc l'erreur judiciaire ne sera pas forcément reproduite à travers les médias. Le travail de recherche du journaliste peut lui permettre de ne pas suivre l'idéologie judiciaire. [...]
[...] Peut-on comparer une erreur médiatique à une erreur judiciaire ? Introduction Les risques d'erreur existent toujours, mais ont des conséquences plus ou moine graves selon leurs contextes. Une erreur judiciaire est entendue comme une condamnation pénale prononcée à tort. La victime d'une erreur judiciaire peut obtenir l'annulation de la condamnation au moyen d'une procédure de révision qui n'est ouverte que dans certains cas limitativement énumérés par la loi. Elle peut également obtenir des dommages et intérêts en s'adressant à une juridiction spécialement créée à cet effet. [...]
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