"C'est quoi l'indépendance en matière de presse ? Du pipeau. Avant de se demander s'ils sont indépendants, les journalistes feraient mieux de savoir si leur journal est pérenne" (Arnaud Lagardère) Ce type de déclarations n'a rien fait pour améliorer l'image traditionnelle qu'ont les patrons vis-à-vis de la presse. On les voit souvent comme des industriels sans scrupules, censurant les articles de leurs publications.
Si l'on veut définir les termes du sujet qui nous est proposé "Les patrons et la presse", notons d'ailleurs que le patron de presse n'est pas nécessairement un industriel ou un homme qui serait totalement étranger à ce monde. C'est au contraire parfois un journaliste reconverti, qui connaît tous les rouages du métier et qui s'y investit pleinement, tant financièrement qu'humainement.
La presse est une entreprise et à ce titre elle a besoin d'argent pour fonctionner. Mais elle n'est sans doute pas une entreprise comme une autre. Nous nous proposons donc d'examiner ici les liens particuliers et étroits unissant les patrons à la presse : qu'est-ce qui pousse des patrons à acquérir des journaux ou un autre média et investir dans la presse ?
[...] Les patrons et la presse sont pourtant loin d'en être au début de leur relation. Leur rencontre ne date pas d'hier. Sans remonter non plus aux origines de la presse, nous allons évoquer notamment ici le cas bien particulier des années 1920 et 1930, époque à laquelle on retrouve formulés les mêmes griefs qu'aujourd'hui à l'égard de la relation presse/patronat. Pour faire un lien entre une actualité encore fraîche et une dimension plus historique, revenons tout d'abord sur la création du journal Les Echos. [...]
[...] Mon plus grand choc, c'est de découvrir à quel point ils sont nombreux, et à quelle incroyable concurrence ils sont soumis. J'ai découvert la dimension commerciale de ce métier que je pensais plus purement intellectuel. Vous les trouvez professionnels? Parfois même formidables. Certains me donnent envie de les aider, tant les sujets sont parfois compliqués, comme la question de l'Unedic par exemple. Et je pense que, lorsque nous sommes le sujet de votre travail, nous devons faire l'effort de vous donner des clefs pour comprendre. Mais soyons francs, je ressens aussi parfois un sentiment d'injustice. [...]
[...] Les sondages d'opinion font partie de la démocratie. Qu'ils soient plus ou moins intéressants, sans doute. Mais d'une manière générale, en France, les instituts de sondage sont plutôt bons et ont une vraie éthique. En outre, il existe un lien très fort, propre à la France, entre les chercheurs en sciences politiques et en sciences sociales, et les instituts. Ce lien donne de la rigueur et l'assurance que les choses sont faites selon la meilleure méthodologie possible. Le problème aujourd'hui n'est pas tellement de savoir si les instituts de sondage posent les bonnes questions, mais plutôt de s'interroger sur les «sondages» effectués sur les sites Internet, les sites des journaux, les blogs, etc. [...]
[...] Les années 1930 sont tourmentées, tant politiquement qu'économiquement. Le patronat adopte un ton très à droite, voire proche de l'extrême droite, dans les publications qu'il possède. Il tient à défendre ses intérêts économiques et il le fait savoir, montrant notamment son hostilité au cartel des gauches puis au Front populaire. François Coty affiche son soutien à Mussolini. En février 1934, période troublée s'il en est, le célèbre Petit Journal est vendu au colonel de La Rocque, animateur des Croix de Feu. [...]
[...] La question de l'indépendance éditoriale, comme récemment au Figaro avec Serge Dassault, ou encore aux Echos avec Bernard Arnault. Les journalistes comme le public s'inquiètent pour la liberté de la presse. Ils craignent la censure que pourraient leur imposer des patrons qui ne souhaitent pas voir leurs intérêts mis en danger par un article. La relation entre les patrons et la presse n'est pourtant pas neuve. La presse est une entreprise et à ce titre elle a besoin d'argent pour fonctionner. Mais elle n'est sans doute pas une entreprise comme une autre. [...]
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