Lorsque Nan Goldin a 11 ans, en 1965, sa grande sœur Barbara se suicide. Leur famille est une exception juive relativement progressiste au milieu de la banlieue WASP et conservatrice de Washington. Comme nombre d'immigrants, elle est obsédée par la réussite sociale, imprégnée du mythe d'Harvard, et surtout par l'intégration au sein de la communauté; ne pas faire de vagues. Nan Goldin affirme avoir commencé à prendre des photos le jour du suicide.
Une jeunesse révoltée
Aux Etats-Unis, alors que le Président Johnson tente de réaliser son rêve de "grande société", de nombreux étudiants contestent les valeurs mêmes de l'american way of life. On observe un véritable renversement de valeurs, les idées de réussie sociales, d'efficacité ou de matérialisme étant fortement contestées.
La jeunesse réalise la profonde inégalité scindant le pays en deux, avec d'un côté les classes ayant profité du pouvoir d'achat et accepté les valeurs américaines, et de l'autre plus de vingt millions d'Américains marginaux, en dessous du seuil de pauvreté. Les société américaine est belle et bien, une "société duale (opposant) fonctionnaires ou employés des grandes entreprises…aux victimes de l'économe souterraine ".
Photographier librement
Nan Goldin, de par sa famille et surtout les relations qu'elle entretient avec celle-ci, est au cœur de cette problématique. Son lycée, la Satya Community School dans le Massachusetts, est un des premiers établissements autogérés américains, lieu d'ébullition des mouvements appelés aujourd'hui de contre-culture. Si les Etats-Unis regorgent Satya reste un établissement hippie libre, réservé aux adolescents difficiles, gosses perdus de la middle classe américaine. "Nous étions rejetés du système scolaire traditionnel. Nous étions tout nus, on faisait l'amour, on apprenait à vivre ensemble. " C'est dans ce lycée, marqué par une grande liberté politique et sexuelle, mais en dehors de toute organisation militante, que Nan Goldin se trouve.
[...] Ce trop-plein est justement ce qui sera insupportable car il déteint, de par sa force d'attraction, sur le spectateur. En effet, l'image est d'autant plus subversive dans ce qu'elle a d'attachante, dans sa forme même en premier lieu, mais surtout dans le fait qu'elle soit insérée dans une série qui nous fait connaître et aimer Bobby. La censure de Cicatrice de grosses extra-utérine obéit à un mécanisme différent. Cette photographie accentue la perception douloureuse de l'interruption du processus de maternité chez la femme. [...]
[...] À Londres, Nan Goldin découvre le monde des Sex Pistols, des Clash et des skinheads l'époque essentiellement communistes. De retour à New York, elle s'installe à deux pas de William Burroughs, maître du jeu décadent et drogué des beatniks, et juste en face du CBGB, l'un des clubs les plus expérimentaux et les plus transgressifs de la ville. Ne pouvant directement financer sa pratique, elle travaille la nuit dans les boîtes de nuit. On ne peut comprendre ce qu'elle montre, et comment elle le montre, sans savoir qu'elle le vit. [...]
[...] 2003- Retrouver l'hôpital- retrouver la mémoire En 2003, Nan Goldin est en cure de désintoxication au Priory Hospital de Londres. À l'automne 2004, Nan Goldin est résidente parisienne depuis plus de six ans, exilée volontaire de son pays natal pour cause, dit-elle, d'incompatibilité politique avec l'Amérique néo-conservatrice alliée de la Droite chrétienne, à l'origine de sa censure en 1985.Désormais reconnue par le République st Arts et des lettres, elle est la plasticienne invitée du Festival d'Automne à Paris, recevant ainsi une commande publique, totalement libre de son interprétation. [...]
[...] Les références de Nan Goldin sont autre part. Nan Goldin et sa "famille élargie" lisent sans cesse les magazines de mode, dont les Vogue français et italien en plein boom créatif et économique. La photographie de mode établit un lien presque inédit entre réalisme photographique et mise en scène cinématographique (voir annexe 1). Elle s'initie aussi au reportage photographique, dans la lignée de Lewis Hine, qui avait commencé sa carrière dans les mines et les ateliers, et l'avait finie en tant que photographe officiel de la construction de l'Empire State Building, du rêve américain. [...]
[...] Nan Goldin, biographie d'une autobiographe à succès Ma mère dit aux policiers "Dites aux enfants que c'était un accident" Qui essaie-t-elle de protéger? Ce fut le moment de clarté qui décida de ma vie, ma rupture avec la famille, j'avais 11 ans. La tyrannie du révisionnisme même à l'instant de la plus grande angoisse banlieue résidentielle. Que les voisins surtout ne l'apprennent pas. Ou même les enfants. Récrivez l'histoire immédiatement avant qu'elle ne soit écrite. N.G 1965- Dire la vérité Lorsque Nan Goldin a 11 ans, en 1965, sa grande sœur Barbara se suicide. [...]
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