L'émission « Bye Bye Belgium » réalisée par P. Dutilleul peut être considérée comme un ovni médiatique. C'est une émission inédite et audacieuse. Son objectif, faire vivre en direct, dans le cadre d'un JT de crise, les premières heures de la fin de la Belgique. L'émission est constituée de reportages, duplex, plateau,... traduisant les événements qui sont censés se dérouler dans le pays.
L'émission est diffusée sur la RTBF, le 13 décembre 2006, quelques mois avant les élections fédérales. Elle intervient dans un contexte politique délicat, particulier à la Belgique dans le sens où l'indépendance de la communauté flamande est revendiquée par les partis séparatistes flamands.
En réalisant ce projet médiatique, P. Dutilleul a souhaité choquer, secouer et réveiller le téléspectateur francophone belge pour lui faire prendre conscience de la situation politique du pays.
[...] La faible valeur informative de l'image :
Lors de son analyse sur les JT, A. Mercier a constaté que la bande son influe sur le visuel. Il considère que l'image sert d'illustration à un texte qui est premier.
Les images sans pouvoir
Selon, A. Mercier, les images télévisées ont une valeur monstrative et rarement une valeur démonstrative. Il considère que l'image offre aux téléspectateurs la capacité de juger par eux-mêmes de la sincérité d'une personne interviewée. Cependant, il constate que le commentaire domine l'image. La parole est indispensable pour comprendre ce qui est énoncé. Parfois les images montrent des sujets qui n'ont pas besoin d'être illustrés. De nombreux reportages sont construits autour d'un commentaire et la recherche d'image d'illustration ne vient qu'au dernier moment. Pour cela, Mercier la considère comme ayant une simple fonction de remplissage.
Les images sans valeur
Parfois les images sont achetées via les systèmes d'échanges internationaux. Chaque reportage d'information possède une logique propre à celui qui a filmé et monté les images. C'est pourquoi réutiliser de telles images peut parfois paraître pauvre et ambigu par rapport au commentaire. Autrement dit même le visuel n'est pas forcément significatif. De plus, il existe des images porteuses de sens multiples. Ces images doivent être accompagnées d'un commentaire explicatif, et contextualisé.
Les images sont susceptibles de manipulation à partir du moment où on les considère comme chargées de sens.
Les images sont utilisées pour leur valeur émotive plutôt que pour leur intérêt pédagogique
[...] A la lumière des diverses théories présentées dans ce chapitre, il apparaît que le docu-fiction « Bye Bye Belgium » que nous analyserons dans le prochain chapitre s'inscrit dans la sphère médiatique et plus largement dans l'espace public.
Le docu-fiction a été réalisé pour être diffusé à la télévision. Nous aurions pu imaginer qu'il soit le sujet d'un livre ou le thème d'une émission radiophonique à l'image de celle réalisée par Orson Welles en 1938. Un tel choix aurait nié la puissance du média télévision. Ce média de mass est un vecteur majeur de l'information qui participe à la construction collective de la démocratie.
La baisse d'intérêt pour les émissions d'information politique et la baisse d'audience des débats politiques ont conduit le réalisateur à privilégier le cadre du JT. En outre le JT est reconnu comme la principale source d'information du public.
L'utilisation du cadre du JT s'explique également par la recherche de critères d'objectivité et de crédibilité. Etre crédible pour faire vrai justifie le recours au JT.
[...] L'analyse de contenu m'a permis de soulever les logiques de fonctionnement ainsi que le processus de diffusion du vrai-faux JT. Berelson définit ce procédé comme étant une « technique de recherche servant à la description objective, systématique et quantitative du contenu manifeste des communications ». Dans cette citation la notion de technique renvoie aux procédés spécialisés qui servent à établir des faits et découvrir des réalités qui sans cela pourrait rester cachées. Cela peut servir à corriger des perceptions car il y a parfois des idées couramment diffusées qui sont contredites par l'analyse du contenu. Je me suis également basée sur la méthode d'analyse du discours. Cette technique vient de la linguistique et s'est répandue dans les années 1960. Le grand Larousse donne la définition suivante : l'analyse de discours étudie la structure de l'énoncé supérieure à la phrase en le rapportant à ses conditions de production. Cette méthode permet d'étudier les thèmes, les personnes évoquées, les lieux, la nature des éléments d'information, le positionnement d'un journal télévisé. (...)
[...] Pour réaliser le docu-fiction, P. Dutilleul a fait appel à FDB, présentateur vedette de la RTBF. Une syntaxe des regards Lochard établit une syntaxe des regards du présentateur. Il distingue 4 types de regards : Le regard vers le bas : c'est un appel vers l'extérieur du studio. Il intervient comme embrayeur de lancement d'une séquence filmée. Le regard latéral : est un opérateur de passage de parole. Le regard avec détournement prononcé du corps vers un écran incrusté dans le fond ou sur les côtés du décor indique l'amorce d'une communication en duplex. [...]
[...] Peu à peu les émissions se succèdent, la télévision se développe. En 1956, la crise du canal de Suez, dans laquelle la France joue un rôle important, oblige la télévision belge à ne pas transmettre les informations partisanes venues de Paris. La télévision belge est dans la nécessité de créer ses propres informations télévisuelles. Par manque de moyens, le journal télévisuel belge n'est qu'une relecture des informations diffusées en radio. Les années 1960, marquent le début de l'achat en masse des téléviseurs. [...]
[...] On peut s'interroger sur l'origine des militaires car ils parlent anglais 1h35m56s 49s Plateau FDB 1h36m45s 2m Plateau FBD et A. Gerlache insiste sur le fait que c'est une fiction. Des bruits apparaissent dans la bande sonore. Pendant que FDB parle on voit des images filmées de l'extérieur de la RTBF. On peut voir des parachutistes ainsi que l'explosion de la tour de Reyers (tour de télécommunication des chaînes de télévision nationales). On peut également entendre la réalisatrice dire elle est bonne Les journalistes apportent des explications sur les événements que l'on vient de voir. [...]
[...] Après une ou deux secondes d'hésitation, il ouvre son journal. -Depuis plusieurs heures, une rumeur folle circule au cœur du Royaume Rumeur que nous allons tenter de vérifier en direct, avec vous, ce qui constitue un exercice périlleux. Il nous semble important de vivre ensemble cet événement qui, s'il se confirmait, préfigure de très profonds bouleversements pour les habitants de ce pays, pour chaque citoyen belge Une sonnerie de téléphone retentit dans le studio. Le présentateur décroche, il répond oui, oui à une voix inaudible sur antenne. [...]
[...] Welter (journaliste) Au parlement Wallon tout semble être calme. Les gouvernements de la communauté française et de la Région Wallonne se réunissent au château de La Hulpe. Mais J.Happart ancien parlementaire n'est pas présent à La Hulpe J.Happart reçoit un Le coup de 85 bureau de M. Happart coup de téléphone lui annonçant la scission. Il ne semble pas être surpris car de nombreuses rumeurs annoncés la possibilité d'uns scission. téléphone semble avoir été mis en scène car les journalistes n'assistent pas à se type d'échange. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture