Les médias ont-ils des publics?

Résumé du document

La naissance des industries culturelles génère des publics ouverts et dispersés. Ce constat suscite de nombreuses interrogations : comment concevoir plusieurs collectifs humains dont le seul point commun à chacun est d'avoir accès au même moment au même contenu médiatique ? Doit-on supposer que ces ensembles sont homogènes du fait même de ses rassemblements ou doit-on admettre que ces derniers ne sont que les signes de rencontres éphémères et fortuites ?
Il conviendra alors d'analyser les processus de mesures d'audience engagés par les médias ; de caractériser le plus clairement possible le(s) public(s) des médias (relation publics-médias) ; enfin, de mettre en lumière comment ces derniers tentent d'interpeller leurs publics (relation médias-publics). On tendra néanmoins à se centrer plus nettement sur la télévision puisqu'il est un média « interclassiste » devenu instrument essentiel de l'information des citoyens, la presse et la radio tendant à être définis comme médias d'accompagnement.

Extraits

[...] Ces derniers sont critiques (capacité de délibération), défendent certaines valeurs face à un ensemble de représentations ( communautés d'échanges et relations de sociabilité) et constituent un espace mental (ils s'auto-constituent, s'imaginent comme tels). [...]

[...] Les médias ont-ils des publics ? Introduction La naissance des industries culturelles génère des publics ouverts et dispersés. Ce constat suscite de nombreuses interrogations : comment concevoir plusieurs collectifs humains dont le seul point commun à chacun est d'avoir accès au même moment au même contenu médiatique ? Doit-on supposer que ces ensembles sont homogènes du fait même de ses rassemblements ou doit-on admettre que ces derniers ne sont que les signes de rencontres éphémères et fortuites ? L'existence d'un public des médias semble aller de soi. [...]

[...] En effet, le public est une notion abstraite puisque nous sommes en théorie tous membres du public. Ainsi, Rémy Rieffel définit le public des médias comme une entité invisible, une simple création discursive, une construction intellectuelle qui n'est jamais observable en tant que telle. II Perspective historique et constitution du public L'ouvrage de Gustave Le Bon La Psychologie des foules (1895) caractérise l'une des traditions les mieux représentées de l'étude des publics affirmant que la corruption supposée des industries culturelles s'accommoderait de la complicité passive d'un public qui se conduirait uniformément. [...]

[...] Il s'agira pour les médias de réveiller une expérience vécue par un public, expérience qui se concrétisera dans l'officialisation de l'existence de ce même public (par la création de blogs par exemple). Ainsi, comme le précise Daniel Cefaï et Dominique Pasquier, le sentiment de participer d'un public télévisuel peut s'éclipser et resurgir. Il s'estompe, mais ne s'annule jamais. Transition II-III Comment alors les médias tentent-ils de convoquer leurs différents publics, de les interpeller afin, dans une logique de marché, de couvrir la plus large audience ? En somme, quels sont les processus tentant d'intégrer les publics auu processus médiatique ou, à défaut, d'en créer l'illusion ? III. [...]

[...] Cette réalité est mouvante puisqu'elle suit les évolutions du public par conséquent constitué de différents publics éphémères qui se décomposent et se recomposent : Il n'y a pas, en particulier face à la télévision, un public on doit reconnaître l'existence d'un nombre assez considérable d'attitudes d'écoute, les mêmes personnes pouvant, au gré des circonstances, se couler dans plusieurs comportements en apparence contradictoires. (Pierre Sorlin). Les médias sont par conséquent considérés des centres d'activités collectives intenses (Pierre Sorlin). II Un presque-public ? Néanmoins, ce(s) public(s) ne peut jamais être totalement défini. Il n'est, comme le constate Daniel Dayan, qu'un presque-public Ces publics sont en effet des publics se constituant plus ou moins longtemps dans un univers du comme si Conséquence des différentes entités qui le composent, le public des médias se caractérise par son caractère mouvant et insaisissable. [...]