Fusillade de Columbine
Le 20 avril 1999, deux étudiants, Dylan Klebold et Eric Harris ont bouleversé l'Amérique en tirant sur leurs camarades. Il est intéressant de voir comment les médias ont traité cette affaire. Dans la précipitation, de nombreuses données étaient alors faussées. Les tentatives d'explications de leur acte, dans les semaines qui ont suivies déroutent aussi.
[...] Pour conclure, Dylan Klebold et Eric Harris ont été, même après leur mort, victimes d'un jugement hâtif et sans fondement. La polémique a dressé un portrait inexact des deux jeunes tueurs, probablement pour tenter d'expliquer leur geste fou. Toutes les raisons étaient bonnes à prendre, on a dénoncé la musique, la libre circulation des armes, les jeux vidéos, et on a oublié que la principale cause était leur mal-être. Seuls les documentaires et articles de journaux réalisés avec le recul, dix ans après, semblent avoir compris qu'ils étaient eux-aussi des victimes, des victimes de leur souffrance, certes, mais des victimes quand même. [...]
[...] La fusillade de Columbine est un fait divers qui se distingue par la rapidité de propagation des informations. Les élèves étaient encore prisonniers du lycée et déjà les médias fourmillaient autour de la scène. Dans cet univers chaotique, les journalistes ont mis du temps à accéder aux informations, les données ont été faussées, déformées par cette atmosphère mouvementée. Le jour même, France 2 révélait un premier bilan : Deux lycéens américains tuent 25 élèves dans un établissement scolaire de LITTLETON, dans la banlieue de DENVER (Colorado) . [...]
[...] A l'aube du drame, les enquêteurs et journalistes restaient muets à la simple question : pourquoi ? Des pistes se profilaient au loin : Eric Harris était un adolescent au caractère sombre, on aurait même retrouvé dans son sang des traces de son anti-dépresseur, avalé le jour de sa mort. Dylan Klebold aurait été influencé. Par ailleurs, on les aurait décrit comme appartenant à la mafia des trench coats Or, c'est faux, ce cercle existait bien, mais ces marginaux rejetaient, eux-aussi, les deux tueurs, isolés, encore. [...]
[...] En réalité, Eric Harris et Dylan Klebold n'étaient ni des adorateurs de Marilyn Manson, ni des exclus. Leur haine n'était pas spécialement dirigée contres les sportifs, les Noirs ou les chrétiens. "Toutes ces histoires sont le produit de l'hystérie, de l'ignorance et de déductions fallacieuses" des heures et des jours qui ont suivi le massacre. "La vérité est bien plus sinistre", écrit Andrew Gumbel. Eric Harris avait largement exposé son but sur son site Internet. Il tient en quelques mots : faire disparaître le lycée et tous ceux qui s'y trouvent. [...]
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