La création d'Internet avait marqué la fin du XXème siècle. Avec l'avènement récent de nouveaux outils et réseaux de communication regroupés sous l'intitulé générique de web 2.0, le monde a incontestablement franchi une étape supplémentaire. Ces avancées technologiques ont provoqué une telle révolution de l'information qu'elles semblent même d'ores et déjà avoir remis en question le statut de «quatrième pouvoir» auquel la presse traditionnelle avait progressivement accédé depuis la fin du XVIIIème siècle.
Ce statut de «quatrième pouvoir» est-il toujours imputable à la presse? Si tel n'est plus le cas, vers où ce pouvoir s'est-il décalé et qui le détient aujourd'hui?
[...] Un maillon manquant : la télévision Toutefois, la télévision reste incontestablement le média le plus important partout dans le monde. Arrivée après la presse écrite et précédant de quelques décennies internet et le web la télévision a pris une telle ampleur qu'on peut la considérer aujourd'hui comme principale tenante du quatrième pouvoir. Rappelons qu'en Tunisie et ailleurs, Al-Jazira s'est distinguée en diffusant les images filmées depuis des téléphones portables dans les pays en révolution. C'est bien Al-Jazira qui, au fil des semaines, a donné un véritable écho populaire aux manifestants en diffusant leurs images postées sur Facebook ou Twitter. [...]
[...] La plupart des témoignages s'accordent à dire que les réseaux sociaux ont joué un rôle essentiel dans le développement de ces mouvements et leur propagation. Via la création de groupes, Facebook a eu cette capacité de rassembler et de recenser un nombre important de «cyber militants»; «Kullena Khaled Saïd» Nous sommes tous Khaled Saïd proclame la page Facebook qui comptera jusqu'à membres, créée en hommage à ce jeune égyptien battu à mort par des policiers un soir de juin 2010. Twitter, pour sa part, a plutôt tenu un rôle de lanceur d'alertes et de relais d'informations. [...]
[...] En premier lieu, il est important de rappeler l'origine du terme «quatrième pouvoir». Il aurait été utilisé pour la première fois par Edmund Burke, homme politique et écrivain britannique de la fin du XVIIIe siècle. Ce dernier aurait pointé du doigt, en 1787, la tribune réservée aux journalistes au Parlement britannique en s'exclamant : «You are the Fourth Estate («Vous êtes le quatrième pouvoir La presse écrite fut dès lors considérée comme un quatrième pouvoir susceptible de corriger le fonctionnement, ou plutôt les dysfonctionnements des trois autres pouvoirs : exécutif, législatif et judiciaire. [...]
[...] Une réponse immédiate ne peut être donnée dans la mesure où nous n'avons pas assez de recul par rapport à ces mutations technologiques. On peut toutefois noter le point de vue du patron de CNN, John Klein, qui déclarait lors d'une conférence de presse tenue en 2010, être bien plus préoccupé par les 500 millions d'utilisateurs que compte Facebook que par les 2 millions de téléspectateurs qui regardent Fox News principale concurrente de CNN. Même si l'on peut, provisoirement, se ranger à l'avis d'Hakim Bey, écrivain politique américain qui considère que le web 2.0 témoigne de création d'une alternative informationnelle par le peuple et pour le peuple rendant possible une technologie libérée de tout contrôle politique dans un monde de zones autonomes rien ne nous permet de dire si cette affirmation conférant au web 2.0 un statut de quatrième pouvoir s'inscrira dans la réalité des faits à moyen ou à long terme. [...]
[...] Un nombre toujours croissant de personnes abandonne les journaux, télévisions ou radios pour se tourner vers les éditions numériques de ces médias. Le web 2.0 jouera pendant ce XXIème siècle un rôle primordial, voire vital pour les médias, tellement la concurrence numérique est rude. Prenons justement l'exemple de ce que l'on peut considérer comme un concurrent du journalisme traditionnel : WikiLeaks. Ce site créé par l'Australien Julian Assange s'est attelé à dénoncer la face cachée de la diplomatie internationale en mettant en ligne des milliers de «câbles diplomatiques» hautement confidentiels. [...]
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