Les médiacultures ont constitué un objet d'études dans les années 30 aux Etats-Unis, mais seulement à partir des années 60 en France. Elles sont constituées des produits issus ds industries culturelles, et destinées à un grand public hétérogène et non à une masse populaire homogène comme le terme « médias de masse » parfois utilisé, pourrait le faire penser. Le concept d'industries culturelles est apparu au XIXème siècle et s'est développé au XXème siècle en accompagnant la révolution industrielle et le passage de sociétés industrielles à post-industrielles. Les médiacultures sont aujourd'hui très présentes dans nos sociétés contemporaines et nous pouvons nous demander en quoi elles peuvent être constituées en observatoire des transformations anthropologiques et historiques. Dans un premier temps, nous verrons que les médiacultures peuvent constituer un reflet des transformations anthropologiques et historiques, puis dans un second moment, nous verrons qu'elles peuvent également agir sur ces transformations.
[...] Nous avons donc vu que si les médiacultures peuvent être constituées en observatoire des transformations anthropologiques et historiques d'une société, des limites doivent être apportées, car ces médiacultures peuvent également agir sur ces transformations. Nous pouvons nous demander si cette deuxième notion ne va pas l'emporter sur la première au cours des prochaines années. Bibliographie MORIN Edgar, L'esprit du temps, Grasset (nouvelle édition) MACE Eric, "Eléments d'une sociologie contemporaine de la culture de masse. A partir d'une relecture de l'Esprit du temps d'Edgar Morin", in Hermès, p. [...]
[...] Elles sont réversibles car les mythes sont réversibles, comme le montre Edgar Morin dans L'esprit du temps, à travers l'exemple de la fin du mythe du bonheur individuel Enfin, elles sont ambiguës, car elles peuvent parfois intégrer au sein d'un même objet des points de vue contradictoires, formant alors un sous texte et des pluralités de lecture, comme l'a écrit Noël Burch dans Double Speak. Les médiacultures forment des mondes virtuels pouvant êtres étudiés comme des mondes sociaux à part entière, et qui peuvent donc constituer un observatoire des transformations anthropologiques et historiques. Ces mondes virtuels sont à opposer aux mondes actuels les deux faisant partie de la réalité, selon Edgar Morin. [...]
[...] Les médiacultures produisent des mythes, et par là, elles agissent sur les imaginaires des publics. Elles agissent sur les imaginaires individuels et sur les imaginaires collectifs. En effet, selon Jean-Marie Schaeffer, les médiacultures alimentent et influent sur les imaginaires individuels, et les individus réutilisent des choses qu'ils ont apprises ou vues par le biais de ces produits des industries culturelles, dans leurs propres vies. De plus, selon Nathalie Heinrich, les médiacultures contribuent également à former des imaginaires collectifs dans lesquels chacun puisera. [...]
[...] Dans un premier temps, nous verrons que les médiacultures peuvent constituer un reflet des transformations anthropologiques et historiques, puis dans un second moment, nous verrons qu'elles peuvent également agir sur ces transformations. Les médiacultures peuvent constituer un reflet des transformations anthropologiques et historiques d'une société, et donc être utilisées comme un observatoire. Tout d'abord, les médiacultures sont des objets sociaux comme les autres et peuvent donc être étudiées comme tels. Pour cela, elles doivent subir un double processus de banalisation et de typification. [...]
[...] Les médiacultures forment des avatars, qui, une fois dépliés, peuvent nous renseigner sur les rapports sociaux qui y ont contribué. Ainsi, comme l'a dit Bruno Latour, nous partons du connu pour aller vers l'inconnu. Bonnie J.Dow dans Prime-Time feminism, a pris les sitcoms américaines comme observatoire de l'évolution du féminisme. Elle a ainsi montré que les sitcoms diffusés avant les années 70 présentaient une image sexiste de la femme. A cette époque, le féminisme n'était pas en position de force, et les sitcoms représentaient donc la femme selon l'image patriarcale, c'est-à- dire une femme dévouée à sa famille et jouant des rôles principalement alimentaire et d'éducation. [...]
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