La désinformation n'est-elle pas une conséquence inéluctable de l'information? Deux explications à cela: une progressive perte de confiance en les pouvoirs "traditionnels", mais aussi la nécessité de l'information permanente et sensationnaliste. Le problème est donc de savoir quelle est la nature de la relation entre media et opinion. En d'autres termes, peut-on dire que les journalistes font leur travail d'information en relation étroites avec les attentes de l'opinion? Ou ne cherchent-ils pas à la manipuler ou, pour le moins, à l'influencer?
[...] Vidal qui dans leur ouvrage L'opinion, ça se travaille! se montrent très critiques envers l'information, pas seulement des media, mais également de l'OTAN, qui a circulé lors de cette opération de bombardements. la réaction de la société Dans la mesure où les media sont en mesure de manipuler et d'exercer une forte influence sur les individus, et où ils représentent un pouvoir très fort, il n'est pas surprenant qu'ils aient suscité diverses formes d'oppositions et de résistances. Celles-ci se concrétisent dans une attitude de refus plus ou moins radical, qui présente différentes variantes. [...]
[...] La relation née avec l'opinion est de telle sorte que le public s'est adapté à ce type de dérives et l'intègre plus ou moins correctement. Il réclame de plus en plus une information brève, et facilement identifiable grâce à l'image. Mais cette confusion des genres lui rend de plus en plus difficile la possibilité de conserver un esprit critique face à ces défauts de l'information. Une réglementation objective et n'atteignant pas la liberté fondamentale d'expression pourrait ainsi s'avérer nécessaire, si ces dérives devaient persister. [...]
[...] En fait, les media oscillent entre deux pôles: le local et le planétaire, entre la tendance à la proximité et la tendance à la mondialisation. La première correspond aux exigences de la société et des individus qui la composent: ils attendent des media qu'ils soient pour eux une sorte de guide dans leur vie de tous les jours, là où ils sont. La seconde est la conséquence de contraintes économiques qui leur sont imposées de l'extérieur: il s'agit, pour les media, de faire face aux enjeux nouveaux, de relever le défi du XXIe siècle. [...]
[...] Sans contribuer à une meilleure compréhension de l'événement, le procédé devient alors systématique et répétitif. A cela s'ajoutent des méfaits psychologiques: Ces chaînes créent un nouveau besoin d'être informé en permanence avec l'apparition possible d'une dépendance. Ainsi, certains psychologues américains ont pu parler d'un "syndrome CNN" pendant la guerre du Golfe, tant les spectateurs étaient devenus dépendants de leur petit écran, passant leurs nuits à suivre l'actualité de la guerre. Le direct créé aussi en quelque sorte l'illusion du scoop perpétuel. [...]
[...] Cette information basée sur le sensationnalisme fonctionne sur une grille de lecture immuable: brièveté des commentaires (au journal télévisé, une «analyse» éditoriale ne doit pas dépasser 50 secondes et un reportage, deux minutes). «Forcés de traiter de problèmes complexes en peu de temps, les médias font preuve d'une simplification abusive et ont tendance à jouer sur l'émotion plutôt que sur la raison», estime le conférencier. Prenons le cas d'un journaliste qui débarque en Bosnie ou à Haïti. À cause de la concurrence effrénée que se livrent les médias entre eux et des moyens technologiques très développés, il est forcé de «livrer la marchandise» en un temps record. [...]
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