Les mass médias dans la société: une agora moderne

Thèmes abordés

Démocratie - Internet - média

Résumé du document

Les mass média représentent aujourd'hui un véritable 4eme pouvoir en France (le premier étant l'exécutif, le second le législatif, et le troisième le judiciaire). En effet, ces derniers peuvent servir de contre-pouvoir dont dispose une société démocratique face aux pouvoirs de l'État. Par ailleurs, en tant que relais de la société et de l'opinion publique, les médias exercent une forte influence sur la conduite des affaires publiques et l'agenda politique. L'exemple actuel des débats sur la suppression de la taxe professionnelle le prouve car les élus locaux utilisent les médias pour infléchir la position du pouvoir exécutif.
Par ailleurs, le pouvoir central utilise systématiquement les médias : dans les journaux, à la télévision ou sur les sites de réseaux sociaux, le président de la république communique directement avec les français : on est loin des conférences de presse régulières des premiers présidents de la V ème république qui devaient affronter les questions et les positions des journalistes. Peut-on dire pour autant que les médias sont devenus une courroie de transmission du pouvoir politique?

Extraits

[...] Tout ceci ressemble fort à la fameuse démocratie participative, la cogestion dont tous nos hommes politiques ont rêvé. Cependant, est-ce vraiment le cas ? La désinformation se caractérise par la mystification de la base du changement, du développement et du mouvement dans la société et le fait qu'elle réduit la réalité objective à une question d'interprétation, de débat et de discussion. Vidée de son sens, l'information désoriente le public plutôt que de l'enrichir, elle ne lui donne plus les clés pour agir et choisir en tout état de conscience. [...]

[...] Ce qui renforce tous les communautarismes, pas seulement ceux spécifiquement ethniques Cette télécratie est le corollaire superstructure de la société de marché, cette société qui, bien sûr, creuse les inégalités et qui, selon l'auteur, pose comme principe fondamental que l'individu se fait par le marché Stiegler dénonce, dans ce contexte, l'explosion de l'espace et du temps publics Le consommateur, qui n'est pas un citoyen, n'a plus aucune prise sur ce qu'il utilise : transports privatisés, nourriture industrielle, thérapies géniques, services médicaux, etc. Il tend à ne plus y avoir, prévient Stiegler, d'action publique. Nous avons vu que les mass médias sont à même de corriger les imperfections de la démocratie, notamment le manque de représentativité. De plus, les mass médias, en particulier internet, permettent une abondance d'informations et une égalité d'accès à celles-ci. [...]

[...] Cependant, il ne faut pas perdre de vue que les mass médias, de par leur abondance d'informations, peuvent être des instruments de manipulation de l'opinion publique. En effet, on qualifie souvent ces moyens de communication de 4ème pouvoirs. Certes, l'utilisation des mass médias peut être détournée et servir à la manipulation des citoyens au sein d'une société, mais il n'en demeure pas moins que c'est un outil essentiel de la démocratie : pouvoir s'exprimer, revendiquer et s'informer au gré de nos envies est primordial au sein d'une telle société. [...]

[...] Mais ne va-t-on pas vers un morcellement de la parole, vers des “monologues interactifs” ? Patrice Flichy estime cette critique discutable, car à cet éventuel morcellement ne correspond pas un morcellement de l'audience. L'audience d'internet se concentre sur quelques grands sites, une audience qui est renforcée par des mécanismes propres à l'internet comme le référencement qui classe les sites en fonction du nombre de liens qu'ils reçoivent (cette fameuse “googlarchie”). Ainsi, ne s'approcherait-on pas davantage de l'homophilie que de la confrontation, contrairement à ce que pense Daniel Bougnoux ? [...]

[...] Sont- elles vraiment à l'origine d'une Agora moderne? Nous verrons pour finir qu'il peut s'agir à nouveau d'une illusion démocratique. Une des critiques faites envers la démocratie est d'avoir moins de représentants que de représenter. Rosanvallon considère la représentation démocratique comme censitaire. En effet, les citoyens reprochent aux dirigeants de ne plus être en adéquation avec leurs volontés et d'abuser de cette possession du pouvoir. Dans la contre-démocratie, il dit qu'Internet permet de corriger ce défaut. Internet apparaît comme un contre-pouvoir face à cet abus de pouvoir constaté par les citoyens. [...]