Après avoir réussi l'exploit de mettre en scène avec brio plus de 20 ans auparavant Le triomphe de l'Amour, une des oeuvres phares du célèbre dramaturge du XVIIIème siècle Marivaux (1688-1763), Luc Bondy remet cette fois-ci les couverts avec La Seconde Surprise de l'Amour dans le cadre du Festival d'Automne 2007 : nouveau pari réussi avec une mise en scène étonnante se jouant à Nanterre.
[...] ( Un casting pour le moins étonnant Un autre atout indéniable de ce metteur en scène de talent est sa capacité à nous surprendre par un choix étonnant de casting, les acteurs choisis étaient souvent en apparence très éloignés de l'idée faite sur leurs personnages. Pour preuve le comte, joué par Roger Jendly que l'on s'imagine comme un homme dans la quarantaine ayant des arguments pour pouvoir séduire la marquise est bien au contraire un vieillard qui a des comportements parfois très étranges notamment lorsqu'il serre la marquise en la prenant par les jambes : cela renforce le dégoût de la marquise envers ce personnage. [...]
[...] Tout commence par un soupir, le soupir de la marquise ayant perdu l'être qui lui était le plus cher, mort, et se jurant de ne plus jamais aimer. Malheureusement ou heureusement pour elle, tout dépendra des points de vue, sa promesse se transforme en véritable élément de torture lorsqu'elle revoit le Chevalier, un ami proche du défunt venant de perdre lui-aussi sa bien-aimé entrée au couvent et ayant fait là même promesse qu'elle, tant leur amitié se transforme en amour fougueux : l'amour finalement triomphera après de vastes hésitations et désillusions, mais à quel prix ? [...]
[...] Le jeu des acteurs est également mis en valeur grâce au jeu des lumières bien pensé et à la musique utilisée par petites touches, révélant les différents sentiments des personnages troublés par une incertitude amoureuse évidente (ex. avec l'ambiance orageuse lorsque la marquise est en froid avec le Chevalier, mis en valeur par des jets de lumière et le bruit de l'orage musique qui se veut très contemporaine, type discothèque, lorsque Lubin et Lisette font la fête en renvoyant le pédant Hortensius. [...]
[...] Ces petits détails deviennent insignifiant tant le talent des acteurs est grand : Clotilde Hesme, nouvelle égérie du cinéma d'auteur, joue à merveille une marquise d'une grâce indéniable et d'une beauté brute, Pascal Bongard, interprétant le pédant Hortensius, réussit à nous faire de la peine lorsqu'il est renvoyé par Audrey Bonnet et Roch Lebovici, en Lisette et Lubin, nous délectant de par leur humour, leur joie de vivre et leur attirance mutuelle. En conclusion, cette mise en scène très dynamique est un pur moment de théâtre comme sait en faire Bondy qu'il ne faudrait manquer sous aucun prétexte et qui ravira les personnes de tout âge. [...]
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