Journaliste, journalisme, temps de guerre, droit à l'information, correspondant de guerre, conflit, héros de l'information
Ce n'est ni pour la gloire ou la fortune, ni, comme certains le pensent, par goût du risque que des journalistes travaillent en zones de guerre ; c'est parce qu'ils considèrent que leur travail est nécessaire. Montrer la réalité de la guerre, c'est pour cela que les correspondants se battent vigoureusement. La phrase du sénateur américain Hiram Johnson, citée à juste titre de nombreuses fois, montre bien la difficulté de cette mission : « quand une guerre éclate, la première victime est toujours la vérité », affirmait-il pendant la Première Guerre mondiale. Porter la vérité à la connaissance du public constitue le défi majeur des journalistes, pour que le droit à l'information, droit fondamental, soit respecté.
[...] Les autres se contentent de payer à la pige des journalistes en free-lance. Selon son degré d'exposition médiatique, on comprend comment un conflit existe aux yeux du grand public. En raison des lois financières, ne seront en sujet d'ouverture du JT, que les conflits dits « rentables ». II. L'instrument docile d'une propagande grossière Les journalistes indépendants ont renoncé à un emploi stable, leur gagne- pain devient le scoop. La couverture des évènements en temps réel est apparue comme un nouvel enjeu du journalisme de guerre avec l'apparition des transmissions satellite. [...]
[...] Du côté des civils, le journaliste a la possibilité de constater les conséquences humaines du conflit. État d'esprit de la population, nombre de victimes et de réfugiés. Les données chiffrées ne sont souvent pas les mêmes selon que l'on interroge les gouvernements belligérants ou les ONG, d'où l'importance de recouper ses sources. En se plaçant du côté des populations, le journaliste peut constater la véritable ampleur d'un conflit. Dans l'idéal, il doit se saisir des deux points de vue pour avoir la meilleure vision d'ensemble de la situation et pour gagner en objectivité. [...]
[...] Dans son documentaire, Marcel Ophuls fait l'analyse du correspondant de guerre et plus généralement, de la couverture journalistique en zone de conflit. L'originalité du film tient en sa conception « baroque » qui conjugue interviews, extraits de films, de chansons ou de publicités. La diversité des intervenants allant de Patrick Poivre d'Arvor à Philippe Noiret en passant par Paul Amar, Isabelle Baillancourt ou encore Michèle Cotta ; les conflits retraçant les guerres mondiales, la première guerre du Golfe et principalement le siège de Sarajevo en 1992 ; et les métiers étudiés étant reporters, photographes et autres envoyés spéciaux, le film fait preuve d'une polyphonie absolue. [...]
[...] L'anecdote par exemple, c'est celle d'une correspondante de guerre, Martine Laroche-Joubert. Elle formule une critique amère sur certains de ses collègues de studio qui gagnent jusqu'à cinq fois plus qu'elle. La théorie, c'est que les journalistes sur le terrain exercent leur métier avec tous les risques et la pression que cela entraîne, sans percevoir un salaire en conséquence. La loi de la rentabilité qui impose son diktat dans les rédactions en serait responsable. Dans le film, une envoyée spéciale certifie qu'elle ne gagne que 2000 francs par mois. [...]
[...] Le professionnalisme doit prévaloir sur toute conviction personnelle. Objectivité n'est pas synonyme de neutralité et il est parfois du devoir du journaliste d'alerter l'opinion publique. C'est à travers son regard, son constat sur le terrain et les informations dont il dispose que le correspondant peut révéler ce qu'il se passe vraiment au reste du monde. C'est ainsi que l'on met le doigt sur des génocides et des conflits aux forces armées inégales. Celui qui « voit de ses yeux » la réalité exerce une influence considérable. [...]
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