Influence des médias sur la vie politique, média-centrisme, comportements électoraux, sondages, théories des effets puissants, propagande, manipulation des esprits, opinion publique, liberté de la presse, dissonance cognitive, théories de la réception, théories de l'agenda
"Celui qui contrôle les médias contrôle les esprits". Ces propos de Jim Morrison, chanteur et poète américain leader des Doors, mettent en avant l'influence que les médias semblent avoir sur les individus. Selon lui, les médias ont le pouvoir de conditionner et formater les esprits des individus. Le terme "médias" désigne une réalité complexe et prenant plusieurs aspects. Si l'on s'en tient à la définition de Rémy Rieffel, les médias représentent "un ensemble de techniques de production et de transmission de message à l'aide d'un canal, d'un support (journal papier, ondes hertziennes, câble, etc.) vers un terminal (récepteur, écran) ainsi que comme le produit proprement dit de cette technique (journaux, livres, émissions) ; mais aussi une organisation économique, sociale et symbolique qui traite ces messages et qui donne lieu à des usages variés".
Ainsi, Rieffel conçoit à la fois une dimension technique et matérielle des médias, mais également une dimension sociale. Le terme "politique" quant à lui est androgyne et polysémique, il fait l'objet de multiples usages, il est donc difficile de donner une définition universelle. Cependant, l'adjectif politique renvoie aux formes de gouvernement, à l'organisation du pouvoir et son exercice. Pour Weber, le politique est "l'instance qui permet le vivre ensemble et la résolution des conflits d'intérêts inhérents à la vie en société", alors que la politique peut être appréhendée comme l'ensemble des mécanismes de la compétition politique, le jeu de la concurrence entre les partis. Il existe un rapport étroit entre les médias et la politique. Le XXe siècle fut marqué par l'apparition des médias de masse.
[...] Il existe un rapport étroit entre les médias et la politique. Le XXe siècle fut marqué par l'apparition des médias de masse. En effet, progressivement la presse, puis la radio et finalement la télévision se sont imposées comme un relais entre le personnel politique et les citoyens. Les pouvoirs accordés aux médias sont considérables, à tel point que l'on parle de « 4e pouvoir ». En effet, pendant longtemps l'analyse du rôle politique des médias fut marquée par la prédominance des théories leur accordant des effets puissants et décisifs, aussi appelés « média centrisme ». [...]
[...] Les campagnes électorales sont rythmées par les sondages qui classent et hiérarchisent les candidats selon leur popularité et donc leur chance de remporter les élections. Cependant, les sondages n'ont pas les mêmes effets sur les citoyens et sur le jeu politique. En effet, alors que les effets du sondage sur le jeu politique sont incontestables, ceux sur les citoyens sont à nuancer. Il est vrai que les effets des sondages sur les citoyens sont difficilement mesurables, voire parfois même contradictoires. Toutefois, Patrick Lehingue a établi une typologie des effets du sondage sur le citoyen. [...]
[...] Néanmoins, les sondages participent à la production d'un « vote utile ». En effet, en anticipant les scores des candidats, les sondages donnent des clés aux électeurs pour orienter leur vote et ainsi empêcher certaines situations, comme la présence d'un candidat FN au second tour d'une élection présidentielle. Pour Patrick Lehingue, les sondages ne font pas les élections, mais « auraient plutôt pour effets de défaire les élections ». L'effet des sondages sur le jeu politique est incontestable ; les sondages contribuent notamment à la « stratégisation » du jeu politique. [...]
[...] Une influence des médias sur les individus et le jeu politique qu'il convient toutefois de nuancer A. L'influence des médias sur les individus et le jeu politique est limitée, indirecte et à court terme Dans les années 1950, les travaux de Paul Lazarsfeld et de son équipe de chercheurs de Columbia vont fortement contester les théories des effets puissants pour démontrer que les médias n'auraient que des effets limités, indirects et à court terme sur les individus et le jeu politique. [...]
[...] Il prouve que certains thèmes et dimensions de la vie politique sont privilégiés au détriment de certains qui tendent à être exclus. Jacques Gerstlé démontre qu'il existe un processus complexe de construction des problèmes qui est initié par l'activité d'agenda-setting (la mise sur agenda), qui se prolonge dans celles de cadrage (framing) et d'amorçage (priming). L'effet d'agenda porte sur la saillance des enjeux tandis que l'effet de cadrage renvoie à la définition des situations et que l'effet d'amorçage influence les critères de choix et de jugement. [...]
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