C'est le 11 juillet 1962 qu'est établie pour la première fois une liaison télévisée par satellite entre les États-Unis et l'Europe. Une station de réception française, construite spécialement pour l'occasion à Pleumeur-Bodou, permet alors de retransmettre les premières images satellite en direct sur la RTF. Cette expérience fait suite au lancement de Spoutnik en 1957 et à la mise en place du premier satellite actif (capable de recevoir des informations et de les renvoyer), Telstar, la veille de la retransmission. Dès lors, les lancements de satellites en orbite géostationnaire se multiplient et les premiers fournisseurs de télévision par satellite apparaissent. Ce mode de transmission permet en effet d'émettre des programmes analogiques ou numériques, gratuits ou payants et offre l'avantage d'une couverture presque complète des zones visées, contrairement à la TNT, par exemple, qui ne couvre que 75 à 80% du territoire français. Par ailleurs, il suffit simplement d'une parabole et d'un décodeur pour parvenir à recevoir la télévision par satellite. En Europe, les fournisseurs de télévision utilisent principalement Eutelsat et Astra pour diffuser leurs programmes.
Quant à la France plus particulièrement, ce sont deux fournisseurs qui se font concurrence depuis plusieurs années : CanalSat et TPS. En janvier 2005, tous deux sont en plein développement et semblent se porter parfaitement bien. D'après certains économistes, leur « bonne santé » rend inenvisageable une quelconque fusion, qui se concrétise pourtant un an plus tard : quelles sont les raisons de ce brusque revirement de situation ? Comment les deux chaînes concurrentes ont-elles fini par s'allier ? Et quelles sont les enjeux d'un tel événement ? C'est ce que nous allons tenter de voir, en revenant brièvement sur l'histoire chaotique des deux bouquets et sur les raisons qui ont poussé à la fusion. Nous nous intéresserons aux différentes étapes des négociations, avant de nous appesantir sur les modalités de cette absorption de TPS par le Groupe Canal+. Enfin, nous verrons quelles importantes conséquences sont à prévoir pour les abonnés et pour le monde de la télévision.
[...] C'est une société en nom collectif au capital de euros. Son hébergeur est Colt. TPS est un opérateur de bouquet numérique de télédiffusion par satellite français et aussi un éditeur de chaînes thématiques, la plupart étant diffusées sur son bouquet. À l'origine, elle est détenue par France Télévision et a comme principaux actionnaires TF1 et M6. Puis, lorsque Emmanuel Florent remplace Patrick Le Lay à la présidence de TPS, en 2001, TF1 rachète à France Télécom et à France Télévisions leur participation dans le bouquet satellite de TPS. [...]
[...] Ces engagements répondent, selon le ministère, aux risques d'atteinte à la concurrence que la fusion soulève sur de nombreux marchés Ces engagements permettront donc de s'assurer qu'une concurrence efficace sera préservée, et que le consommateur en tirera les bénéfices. Par exemple, les durées des contrats, pour l'achat de films et de séries, seront limitées. En parallèle à cela, sept chaînes de l'ensemble TPS-CanalSat dont Sport deux chaînes de jeunesse, TPS Star et trois autres chaînes consacrées au cinéma devront être mises à la disposition de distributeurs concurrents. [...]
[...] L'information prend aussi une place importante, avec par exemple LCI, Météo Express, I>Télé, etc. On peut voir qu'elles sont en concurrence directe avec celles de CanalSat par leur thématique et la lutte est acharnée dès le début sur plusieurs plans. Tout d'abord, TPS investit dans le cinéma et fait des accords d'exclusivité, comme son concurrent direct, avec les sociétés de Thomas Langmann, Manuel Munz ou Vertigo. En 2001, TPS rachète des contrats que Canal Plus avait avec des studios américains. [...]
[...] En effet, si Lagardère désire se maintenir, dans le futur groupe, au même niveau que celui qu'il avait chez CanalSat il devra payer un milliard d'euros. Arnaud Lagardère hésite donc à ne monter qu'à opération qui lui coûterait seulement entre 250 et 300 millions (ce qui arrangerait Vivendi, qui pourrait ainsi garder la majorité absolue et donc le contrôle du groupe). Les toutes dernières négociations portent sur les conditions de sortie de TF1 et M6 du groupe, après un délai minimum de trois ans. [...]
[...] Ce sont surtout les 625 employés de TPS dont le cas est discuté. Bertrand Méheut, le PDG du groupe Canal Plus ne prévoit pas de plan social, comptant sur un accroissement des activités. Certains salariés devraient être affectés à l'encadrement du projet de la nouvelle entité Canal Plus France alors que d'autres pourraient être dirigés vers des filiales du groupe Vivendi ou même vers Canal Plus. TF1 et M6 ne sont pas inquiets car ils prévoient un développement de la télévision à péage dans les années à venir, ce qui leur permettrait de privilégier les salariés. [...]
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