Comme le souligne Christian Delporte, le journalisme est le produit de l'histoire de son pays d'origine. Ses particularités et son particularisme sont liés aux conditions de son épanouissement. Il est donc difficile de séparer l'évolution du journalisme en France de l'Histoire de France. Impossible donc de ne pas faire le lien entre le développement de la presse et les traces de l'histoire culturelle et politique du pays, les circonstances de la lutte pour la liberté d'expression et la construction chaotique de la République...
[...] Les rubriques de grande actualité régressent au profit de celles de petite actualité. Les grands journaux se dépolitisent : les articles de polémiques sont véritablement noyés dans la masse des informations. La presse reste une puissance mais n'est plus un pouvoir. L'époque est marquée par le phénomène de concentration : les grands groupes absorbent les feuilles à faible tirage. La concentration est favorisée par la hausse des coûts de fabrication, l'accroissement des charges salariales et les investissements mobiliers et immobiliers toujours plus importants. [...]
[...] La presse française devra attendre 1881 pour retrouver la liberté qu'elle avait entrevue entre 1789 et Industrialisation et démocratisation De 1803 à 1870, la presse quotidienne est en pleine expansion. A Paris, ses tirages passent de 36.000 exemplaires à un million. Trois facteurs permettent de mieux comprendre cette croissance vertigineuse[8]. Les facteurs politiques et sociaux : Les pouvoirs essayent de freiner la propagation de la presse. Mais l'évolution politique générale accroît l'intérêt d'un public de plus en plus vaste pour les questions d'ordre politique. Les évolutions combinées de l'instruction et de l'urbanisation élargissent l'audience potentielle. La presse apparaît comme étant le seul moyen de satisfaire les goûts de chacun. [...]
[...] Du point de vue du contenu, dès le milieu du XVIIe siècle, apparaissent des articles de commentaires. Le champ d'information s'étend à tous les aspects de la vie sociale et culturelle. Malgré le régime des privilèges, les titres se multiplient. La spécialisation se met en place, mais aussi la concurrence. La presse acquiert une puissance politique. Elle mène la lutte pour sa propre liberté. Cependant, le gazetier est un personnage méprisé et le journalisme apparaît, aux yeux de l'élite sociale et intellectuelle, comme une sous- littérature sans valeur ni prestige : Qu'est-ce qu'un livre périodique ? [...]
[...] Elle ne recevra son statut original que par la loi du 10 janvier 1957. La presse de l'après-guerre voit une augmentation des tirages malgré les restrictions de papier. Mais la crise des quotidiens s'installe : la grande grève des typographes de l'hiver 1946-1947, faillite des Messageries françaises de presse. La conjoncture peu favorable engendre une chute des tirages et du nombre de quotidiens La presse périodique au mieux de sa forme De son côté, la presse périodique est en pleine renaissance : Point de vue Image du monde apparaît en 1948 et Paris-Match en 1949. [...]
[...] En 1914, le marché de la presse française a atteint son point de saturation. Quatre ans de guerre La Grande guerre va bouleverser la vie des journaux. Les ressources publicitaires disparaissent. Le personnel des imprimeries et des rédactions est mobilisé. Il y a pénurie de papier et les réseaux ferroviaires sont surchargés par les transports de troupes. En vertu de l'état de siège, le Bureau de presse est instauré. Les journaux lui fournissent une morasse[14], les censeurs signalent les textes interdits qui sont alors échoppés sur les formes de composition, laissant des blancs sur les pages. [...]
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