Lorsqu'on demande aux gens d'identifier les problèmes ou enjeux auxquels les EU sont confrontés, ils nomment ce qu'ils ont vu récemment à la télévision. Les dernières études démontrent que 70 % des préoccupations du public en termes de politique étrangère « reflètent leur prédominance à la TV » ce qui est un signe du premier effet des médias sur l'Opinion Publique : en répétant les reportages sur un sujet, les médias captent l'attention du public qui perçoit alors l'importance de l'enjeu pour le pays. Les médias peuvent donc amener le public à s'intéresser à un sujet précis et le gouvernement à se pencher sur la question soulevée. C'est ce qu'on appelle l'effet CNN. Cet effet, également appelé « priming effect », définit « l'influence qu'a la télévision sur les critères par lesquels les représentants du gouvernement, les politiques et les candidats sont jugés ». Selon Bruce W.Jentleson, c'est la TV qui indique comment on juge du succès ou de l'échec d'une politique. Pour que cet effet agisse en politique étrangère, il faut que « l'enjeu soit présenté comme relevant de la compétence du président ».
Problématique : existe-t-il réellement un effet CNN ?
Afin de déterminer l'existence ou l'inexistence d'un tel effet de la TV sur la politique internationale, il convient de tenter de définir l'effet CNN puis de déterminer en quoi la TV est un moteur de la politique étrangère américaine.
[...] Les journalistes se tournent alors vers le drame humain notamment dans les conflits ethniques et religieux. La complexité et la diversité des problématiques liées à ce type de conflits sont souvent réduites à des reportages simplistes. Le manque de connaissances historiques et culturelles des journalistes et le désarroi du gouvernement face à ces crises humanitaires renforcent la confusion quant aux actions à entreprendre dans les régions touchées par ce type de conflits qui ne représentent pas une menace pour les intérêts nationaux des EU. [...]
[...] Ainsi, le gouvernement chinois sent qu'il va devoir mener des opérations militaires qui froisseraient l'Occident- 1200 journalistes étrangers sont alors présents du fait de la visite de Gorbatchev qui a d'ailleurs provoqué la révolte des étudiants, se sentant protégés par la présence de tous ces yeux télévisuels. La loi martiale est donc imposée et empêche les médias étrangers de faire des entrevues avec les citoyens. Le 3 juin les médias étrangers reçoivent l'interdiction de couvrir la révolte. Le lendemain matin, l'attaque militaire chinoise contre les manifestants de la place Tienanmen fait des milliers de morts. L'exemple de la place Tienanmen démontre que la TV, sans l'accord du pouvoir politique, ne peut commander des changements politiques profonds et durables. [...]
[...] En ce sens, l'effet CNN est une réalité avec laquelle le gouvernement américain doit composer. Ce nouveau phénomène peut être envisagé sous deux angles : ce que Lee Edwards a appelé la mediapolitik, c'est-à-dire l'influence de la TV sur les relations internationales, et la télédiplomatie que Royce Ammon définit comme l'émergence de la TV en tant qu'acteur diplomatique sur la scène internationale. II- L'effet CNN : la télévision comme moteur de la politique étrangère américaine La mediapolitik : l'influence de la télévision sur les relations internationales Terme utilisé pour la 1re fois en 1981 par Tom Shales, journaliste au Washington Post. [...]
[...] C'est pourquoi le concept d'effet CNN doit être redéfini puisque les récentes recherches ont infirmé sa définition première : l'exercice de la politique étrangère par la TV au détriment du gouvernement. L'idée de télédiplomatie est apparue pour mieux rendre compte de la réalité mais elle n'est pas encore assez étayée pour recouper l'ensemble des phénomènes liés au pouvoir de la télévision. La télévision peut être un acteur de premier plan de l'élaboration et de la conduite de la politique étrangère. [...]
[...] La télévision occidentale a donc permis de créer un effet de dominos dans cette région. Selon Lee Edwards, ces révolutions successives déclenchées en partie par la télévision ont pu avoir lieu pour quatre raisons : les régimes communistes ont été incapables de faire obstacle aux médias occidentaux les leaders communistes n'exerçaient pas un contrôle absolu sur leurs médias ces leaders ont rapidement admis, après la chute du mur de Berlin, la désuétude de l'idéologie communiste il était devenu impossible de faire appel à l'Union soviétique pour justifier la légitimité des leaders communistes de l'Europe de l'Est Les dissidents ont su exploiter la liberté de la presse hors de leurs frontières pour provoquer des réactions dans le monde communiste. [...]
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