[...] Pour Denis Muzet, l'information de type conversationnel (la blogosphère) aurait pris le pas sur l'information journalistique, plus traditionnelle. Pour d'autres, l'émergence du média Internet est une occasion pour la presse écrite de se remettre en question, et pour l'information de se démocratiser.
[...] Aujourd'hui en France, on constate l'importance croissante du média Internet dans la « consommation d'informations » des citoyens. A travers le développement des « blogs », des médias contributifs et des sites qu'ont développé les journaux de presse écrite, Internet est devenu un média fondamental. Certains parlent, de « journalisme citoyen » ou de « journalisme participatif », d'autres de « désintermédiation » ; le résultat est le même : il semblerait que l'information n'ait plus besoin de ses professionnels, les journalistes. Près d'un tiers des internautes consultent un blog chaque mois, et on compte 7 millions de blogs en France, qui est, après les Etats-Unis, le pays le plus actif en termes de blogs ouverts par habitant. On se demande même si Internet ne va pas, à terme, provoquer la mort de la presse écrite... Pour Denis Muzet, l'information de type conversationnel (la blogosphère) aurait pris le pas sur l'information journalistique traditionnelle. Pour d'autres, l'émergence du média Internet est une formidable occasion pour la presse écrite de se remettre en question, et pour l'information de se démocratiser. (...)
[...] On sait qu' aujourd'hui, il devient quasi-impossible de financer un journal sans publicité Par ailleurs, la publicité commence même à fleurir sur les blogs les plus populaires Challenges La dépréciation et la déprofessionnalisation du métier de journaliste avec l'émergence des blogs et du journalisme participatif De plus en plus de Français possèdent un blog ou s'improvisent journalistes dans différents forums ou sites participatifs Ainsi, huit internautes sur dix sont contributeurs à travers ces différents médiums 20 minutes du 15 mars). La blogosphère n'est plus désormais seulement l'affaire de quelques adolescents, elle implique désormais un nombre croissant d'individus. [...]
[...] France-Isabelle Langlois: Je suis peut-être moins enthousiaste que mes collègues en ce qui concerne l'apport possible d'Internet et des blogueurs. Les blogues finissent souvent à ressembler, pour le meilleur et pour le pire, à des lignes ouvertes. Les blogues en temps de guerre peuvent être une source d'information intéressante, mais il faut les considérer avec leurs limites et leurs biais. Quelle est la situation des versions électroniques des journaux ? Éric Clément: Le site Cyberpresse.ca a beaucoup changé au cours de la dernière année, pour des questions essentiellement financières. [...]
[...] Michel Dumais: Les journalistes sont humains et peuvent commettre des erreurs. Un bon journaliste du Devoir avait écrit un article sur le virus informatique Mydoom en se basant sur un article de France Presse. Il s'est avéré que l'article contenait plusieurs erreurs factuelles. Il s'agit alors de les reconnaître et de faire les rectificatifs. Éric Clément: C'est ici que les lecteurs internautes peuvent être d'un grand bénéfice à un journal: leur vigilance et leur connaissance peuvent nous permettre d'authentifier une nouvelle. [...]
[...] Dans un souci de productivité, le temps fait de plus en plus défaut aux journalistes. Pourquoi les grands groupes industriels dépensent-ils des fortunes colossales pour acheter telle entreprise d'information, alors qu'ils accordent aussi peu de temps aux journalistes ? Ignacio Ramonet : Les groupes qui cherchent à contrôler les médias en sont encore à croire que l'influence dans les esprits est proportionnelle à l'importance du média. Leur connaissance de ce qu'on appelle les effets en matière de réception est assez primitive et archaïque. Ils pensent qu'il peuvent gagner en capacité à manipuler les esprits. [...]
[...] Mais exciper de sa qualité et de sa déontologie journalistique ne suffit pas. A terme il faut parier sur l'intelligence et ne pas donner l'impression de vouloir cacher quelque chose. Deuxième exemple : les images de la pendaison de Saddam Hussein tournées sur un téléphone portable et diffusées sur internet. L'accession du grand public aux nouvelles technologies a rendu caduc le débat déontologique sur les images que l'on peut montrer ou pas. Mieux : ces images, en montrant cette exécution sous son véritable jour, ont dit la vérité et découragé toute tentative d'écrire une version officielle. [...]
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