Il m'est nécessaire de commencer en analysant ces deux termes qui vont, en grande partie, permettre le développement de ce dossier.
Pour Jean Blaise, l'événementiel est une action culturelle, mais réduite à un moment très fort. Cependant, cette affirmation n'est pas tout à fait juste. En effet, il existe de grandes différences et oppositions entre les « événements » et les « actions culturelles ».
L'événement est quelque chose qui ne dure pas, qui ne se reproduira pas, c'est quelque chose d'unique qu'il ne faut pas manquer. Le public joue un rôle très important dans un événement, car si le public n'est pas présent, il n'y a pas d'événement. Il a souvent pour but de faire oublier les structures pendant son déroulement. Cependant, il est souvent perçu comme une sorte de distraction et c'est malheureusement très souvent son côté divertissant qui est mis en évidence.
L'action culturelle, quant à elle, a plutôt le rôle de transmettre la culture pour tous. Elle doit être constructrice de la culture, donc structurée selon des règles déjà établies. Elle doit rester « classique ». Elle est souvent perçue, contrairement à l'événement, comme une chose très sérieuse. Mais, comme le dit P-Y. Heurtin : « La culture doit devenir une manière de vivre et pas uniquement un bilan de connaissances. »
C'est là que l'utilité de l'événementiel intervient. En effet, s'ils présentent de nombreuses différences, « actions culturelle » et « événementiel » sont complémentaires. Pour Chérif Khaznadar , ils ne s'opposent pas réellement, même s'ils sont différents.
L'« événement » complète l'« action culturelle », ils se confondent mais ont chacun leur rôle. C'est-à-dire que l'événement doit s'appuyer sur l'action culturelle pour qu'on puisse vraiment parler de culture, et l'action culturelle, porteuse de la culture donc, doit s'appuyer sur l'événement afin de toucher le plus large public possible.
[...] On peut en effet penser que lorsqu'un aspect financier entre en jeu, l'art et la culture se modifient, car les artistes créateurs, les organisateurs d'événements, et bien d'autres, ne sont plus libres de faire ce qu'ils veulent. Ils vont se plier à la demande du public, donc aux formes qui permettent de rencontrer le succès. Pour conclure, Jean-Michel Dijan2 affirme que l'État, mais également les collectivités territoriales, devrait être extérieur à la politique culturelle événementielle, car ils la détériorent. Il clame que cette politique culturelle est totalement à réinventer, mais un problème réside dans le fait qu'il ne propose aucune solution de remplacement. [...]
[...] Le sociologue Patrice Flichy[20] étudie la culture selon un modèle socio- économique. Il voit cette forme de diffusion de la culture comme des produits de flux diffusés en masse qu'il caractérise de culture de flot Cette culture doit se renouveler sans cesse pour maintenir l'attrait du public, et ainsi obtenir des bénéfices financiers. C'est en cela que l'événementiel représente une très grande prise de risque. Ce n'est pas tout d'innover, il faut aussi trouver par quel moyen on va le faire. [...]
[...] Il doit aussi l'expliquer pour qu'elle soit complète et prenne tout son sens lorsqu'elle est présentée au public. La culture et l'art n'ont pas l'esthétique comme seule dimension, ils transmettent aussi des choses, et il est nécessaire qu'elles soient expliquées. L'événement doit se dérouler de la même manière. Il ne doit pas seulement provoquer un choc émotionnel, il doit aussi être accompagné d'explications pour être totalement transmis au public. La médiation culturelle a donc énormément d'importance dans le bon déroulement d'un événement L'importance des médias Les médias détiennent également une grande influence sur la réussite des événements culturels, car c'est bien joli d'organiser des événements, mais si personne ou presque n'est prévenu de leur existence, il n'y aurait quasiment pas de public. [...]
[...] Organisation d'événements Nous avons vu plus tôt dans ce dossier que la transmission de la culture, pour qu'elle soit vraiment effective, doit être présentée sous la forme d'événement. L'événement est créé pour un moment unique, il ne faut pas le rater. C'est une immense prise de risque, car il peut finalement se transformer en un non- événement à cause de quelques mauvais détails, ou d'une mauvaise organisation. Créer un événement est un travail de précision qu'il faut effectuer de manière méticuleuse. [...]
[...] L'art possède une fonction de délivrance, sous une forme irrationnelle. L'art, la culture, sont des éléments qui, en quelque sorte, nous projettent dans une autre dimension, une vie parallèle Ils sont différents de ce que l'on peut vivre réellement. Ils possèdent une certaine capacité à nous faire oublier les soucis, à nous faire rêver, à nous changer les idées. Cela est encore plus fort avec les événements, car on les vit réellement. Ce n'est pas comme lorsqu'on lit un livre, ou que l'on regarde un film. [...]
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