Les premiers magnats de la presse du XXe siècle furent les éditeurs de journaux américains à grande diffusion. Comme dans beaucoup de domaines de la culture populaire, les États-Unis donnèrent l'exemple, suivis par l'Europe et le reste du monde. Les journaux tels que nous les connaissons aujourd'hui naquirent dans les grandes villes américaines : sans attaches politiques directes, vendus à très bas prix, vivant essentiellement de leurs recettes publicitaires. En 1900, la moitié des quotidiens publiés dans le monde étaient vendus dans les plus importantes cités des États-Unis.
[...] Plus important, les journaux aidaient leurs lecteurs à mieux comprendre la vie des grandes villes en dénonçant la corruption gouvernementale, en décrivant les mœurs des élites urbaines, en publiant des faits-divers ''d'intérêt humain'' des histoires sang et de sexe'' comme l'exprimait W.R. Hearst qui donnaient force et consistance aux angoisses des nouveaux citadins. Ils prétendaient également être la voix des citoyens, ainsi que l'affirmait un éditorial de Hearst : force du journal est la plus grande force de la civilisation. En démocratie, les journaux créent et expriment l'opinion publique. Ils inspirent et font appliquer les lois. Ils déclarent les guerres. Ils frappent les criminels, plus particulièrement les puissants, et récompensent les méritants. [...]
[...] Déjà, en 1917, Hollywood n'était plus seulement un faubourg privilégie de Los Angeles, mais était devenu un mythe, un lieu magique où le travail et le plaisir étaient indissociables. Des vedettes jeunes et belles, ambitieuses, grassement payées les premières stars , y incarnaient des personnages qui faisaient rêver des millions de spectateurs, et proposaient implicitement une nouvelle morale, pour laquelle l'oisiveté et même la recherche du plaisir n'étaient plus des pêchés. Néanmoins, ce sont les productions les moins prestigieuses, méprisées à l'époque, des débuts du cinéma américain, et non les longs métrages, qui demeurent aujourd'hui dans toutes les mémoires peut-être parce qu'elles étaient plus proches de la vocation première du cinéma, qui avait été de distraire les classes pauvres de la société. [...]
[...] Le succès qu'ils obtinrent décida des producteurs indépendants à améliorer la qualité de leurs produits en adaptant des pièces à succès de Broadway et des classiques de la littérature. En 1915, lorsque D. W. Griffith tourna Naissance d'une nation en s'inspirant d'un roman célèbre de Thomas Dixon, le long métrage de quatre à cinq bobines, racontant une histoire complète et délivrant un message moral, était devenu la norme pour la plupart des producteurs américains. Dans le même temps, les techniques de construction du récit avaient été établies. [...]
[...] Pourtant, tout en s'appropriant cette musique, la société américaine s'arrangeait encore pour en éliminer les aspects les plus dynamiques. Émotionnellement instables, manquant de naturel, à la fois fasciné et effrayé par la liberté qu'ils découvraient, les danseurs de la bonne société blanche ne pouvaient se tirer de l'embarras dans lequel les mettait la musique noire qu'en accélérant outrancièrement le rythme. Toute sa subtilité s'évanouissait alors, laissant place à une exhibition joyeusement provocatrice, mais parfaitement respectable, ingénieusement aseptisée, où le contact physique entre les partenaires était certes plus grand qu'autrefois, mais tenait plus de la performance gymnastique que du rapport intime. [...]
[...] Dès l'instant où les films furent loués, et non plus achetés, il devint possible de ne plus les montrer au music-hall comme une attraction parmi d'autres, mais d'ouvrir de véritables salles de cinéma, avec un prix d'entrée plus bas l'équivalent du prix d'une bière que celui des autres spectacles. Les premiers nickelodéons, dont l'entrée coûtait un nickel (cinq cents), apparurent aux États-Unis en 1905 et connurent un succès immédiat. En 1910, il en existait qui accueillaient 30 millions de spectateurs chaque semaine. Ce brutal accroissement de la demande de films contraignit les producteurs américains à modifier totalement leurs stratégies. [...]
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