La crise de la presse qui intervient pendant la Première Guerre mondiale s'explique pour deux raisons : le retour de la censure, et le rôle de la propagande. D'une part, la censure revient. Au lendemain de la déclaration de guerre, une loi est votée le 05 août 1914 destinée à réprimer les indiscrétions de la presse en temps de guerre. Clémenceau s'oppose alors à cette loi, et change le nom de son journal qui devient L'homme enchaîné. En 1915 est créé un autre journal par des anarchistes, avec lui aussi un titre évocateur, Le canard enchaîné (...)
[...] Le ton de ces journaux est extrêmement dur et polémique, sans équivalent aujourd'hui. A gauche, Marianne tente de contrebalancer cette influence de droite, mais il connaît un moindre succès. La presse est donc en profond renouvellement, mais c'est une presse tout d'abord agressive, ensuite décriée, avec une vision négative auprès de l'opinion, et enfin vénale, totalement corrompue (cf. l'affaire Stavisky qui déstabilise la Troisième République mais implique la presse). Ce caractère vénal de la presse est notamment illustré par le fait que le journal le plus prestigieux, Le Temps, est racheté en 1930 par le Comité des forges, syndicat patronal qui exerce directement son influence sur le journal (cf. [...]
[...] Clémenceau s'oppose alors à cette loi, et change le nom de son journal qui devient L'homme enchaîné. En 1915 est créé un autre journal par des anarchistes, avec lui aussi un titre évocateur, Le canard enchaîné. D'autre part, la presse se livre au bourrage de crânes qui participe à la propagande ambiante. Un Bureau de la presse et de l'information est créé, auquel collaborent certains des plus grands écrivains français, comme Jean Cocteau ou Jean Giraudoux. La propagande révèle son efficacité. [...]
[...] Cécile Meadel a mis en évidence l'existence de deux modèles : la radio à vocation culturelle, à savoir la radio d'Etat, qui essaye de répondre à un projet d'éducation populaire ; et la radio de divertissement. La radio joue un rôle politiquement mineur, ce média étant faiblement utilisé par les acteurs politiques. En 1932, Tardieu, un leader de droite, utilise pour la première fois la radio pour y faire sa campagne. En 1934, Gaston Doumergue est le premier Président du Conseil à utiliser la radio. [...]
[...] Cette presse diffuse une culture de guerre au-delà du front (cf. les travaux de Stéphane Audoin-Rouzeau). On s'aperçoit ainsi de la plasticité de l'opinion. A partir de 1917, s'opère un décrochage entre la presse officielle et l'opinion II) La montée en puissance de la radio La radio introduit une concurrence. Innovation étrangère, la radio s'impose d'abord aux Etats-Unis (1919-1920). La création de réseaux de radios est financée par la publicité. La radio touche alors sept Américains sur dix, et exerce un véritable magistère sur la vie quotidienne et politique. [...]
[...] III) Le déclin de la presse écrite Dans l'entre-deux-guerres, la presse écrite connaît une crise. Plusieurs causes expliquent cette crise. Tout d'abord, la crise de la presse écrite trouve une explication par la concurrence de la radio comme moyen de communication de masse. Il existe une superposition des publics de la presse écrite et de la radio. La radio amène la presse écrite à faire pression sur le gouvernement d'une part pour que tout bulletin radiophonique soit interdit avant 13 heures, et d'autre part pour limiter la publicité à la radio, laquelle est effectivement interdite en 1938. [...]
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