Anthropologie de la communication: culture people, star system et réseaux sociaux

Résumé du document

Aujourd'hui, la culture et son rapport avec les hommes se sont transformés profondément. Preuve en est, plus rien désormais ne lui échappe : publicité, mode, art, nouveaux médias. De plus, la temporalité semble dominée par la précarité, par l'éphémère. Une sorte « d'hypermodernité », comme l'appelle Gilles Lipovetsky, qui serait une marchandisation absolue du monde, la conquête du monde par le marché. Et la technologie accélérerait ces mouvements économiques, sociaux et culturels.
Ce qui caractérise cette mondialisation de la culture, c'est l'abondance incroyable de l'offre culturelle, d'information et d'images. On peut désormais accéder partout dans le monde à une immense variété de biens culturels. Jamais le consommateur n'a pu autant exercer de choix en matière de films, de musique, de livres. Socialement parlant, les individus disposent de davantage d'images, de références, de modèles, et peuvent trouver ainsi des éléments d'identification plus diversifiés pour construire leur existence. Cette culture globale a aussi pour effet de déterritorialiser les individus et leur mode de vie ; les limites culturelles des territoires sont quasiment éliminées.

Extraits

[...] Le mythe du people pour tous ne s'applique cependant pas uniquement aux jeunes. Les inconditionnels des Beatles ou de Jimmy Hendrix et autres grandes stars du passé en sont un exemple flagrant. Que ce soit à l'égard de stars d'aujourd'hui ou d'hier, plus on s'y identifie, plus on définit une forme de jeunesse ou d'identité. Certains demanderont alors ce qu'il en est des vedettes fastfood qui apparaissent une année et disparaissent aussi vite et qu'elles sont devenues des vedettes très populaires auprès des jeunes? [...]

[...] Bibliographie Le secret du star-system américain : une stratégie du regard, Paul Warren, L'Hexagone La culture des individus, Bernard Lahire, La Découverte Les stars, Edgar Morin, Le Seuil Celebrity and power : fame in contemporary culture, David Marshall, Presses Universitaires du Minnesota (University of Minnesota Press) La Culture-monde, Réponse à une société désorientée, Gilles Lipovetsky, Jean Serroy, Odile Jacob L'économie du star-system, Françoise Benhamou, Odile Jacob [1]Facebook.com (www.facebook.com) est le deuxième site le plus visité au monde après Google.com (www.google.com). [...]

[...] D'une part, notre mythologie contemporaine occidentale à l'égard de la star joue un rôle de premier plan. Comme nous l'avons vu précédemment dans ce dossier, la star est perçue comme un personnage marginal, excentrique. Elle est différente des autres; ses fans l'acclament pour cette différence à laquelle ils s'identifient. Les jeunes, car ce sont eux qui sont les plus touchés par ce phénomène, veulent être reconnus en tant qu'individus uniques et différents de tous les autres.Bien qu'ils s'habillent tous de la même façon que leur groupe d'amis, qu'ils utilisent le même jargon, le même langage corporel et qu'ils aiment les mêmes stars et les mêmes artistes. [...]

[...] La première émission du genre apparue sur les écrans, Big Brother a été une véritable révolution dans l'histoire du petit écran. En France, c'est Loft Story sur M6, au début des années 2000 qui a sonné cette heure de célébrité pour tous. Secret Story a pris le relai à la fin de la première décennie du nouveau millénaire. Les participants, jeunes, se sont fait connaître à l'hexagone tout entier sans aucun talent particulier, si ce n'est celui de se faire connaître. [...]

[...] C'est une presse people qui n'honore pas vraiment l'idée de culture et dont le droit sanctionne donc régulièrement les excès. Mais il est facile de critiquer cette presse, indigne et vulgaire, quand on voit ses ventes qui ne cessent de progresser et parvient à trouver un public toujours aussi demandeur. Tant que le besoin de rêve, de vivre par procuration existera, la presse people pourra continuer de prospérer. Seules l'éducation et l'élévation du niveau intellectuel seront une réponse appropriée à la seule curiosité du superficiel. [...]