Les conceptions les plus répandues sur la communication et les médias leur prêtent un grand pouvoir, sur le mode de la stigmatisation (aliénation par les médias, asservissement de l'homme à la technologie) ou au contraire de la célébration (rapprochement de tous les hommes, médias comme facteur de progrès). Toutes ces théories sont focalisées sur les effets des médias et de certains processus de communication. On attribue un grand pouvoir aux médias.
Or plusieurs travaux permettent de dépasser, voire d'inverser cette perspective centrée sur les effets : ils partent de l'analyse des consommations, usages et réceptions des médias et créent une rupture radicale avec l'idée d'une action unilatérale des médias et d'une passivité de leurs utilisateurs. Il ne s'agit plus d'étudier ce que les médias font aux gens, mais ce que les gens font aux médias.
Cette nouvelle perspective, centrée cette fois-ci sur les publics, résulte à la fois :
- De l'évolution des positions de l'école empirique américaine sur les effets des médias. Lasswell imagine une action unilatérale des médias : la seringue hypodermique. Un message est administré et automatiquement assimilé. Lazarsfeld : conception des effets limités. Les récepteurs ont leur mot à dire.
- Et des débats sur les transformations de la culture contemporaine, menés par la sociologie de la domination (Bourdieu), ou des démarches pluridisciplinaires
(...)
Les travaux de Bourdieu sur les pratiques culturelles prolongent et élargissent sa réflexion sur la reproduction sociale favorisée par l'école.
Ceux qui réussissent sont ceux qui peuvent maîtriser les codes de l'institution scolaire grâce à leur famille et à leur milieu (familiarité avec les formes scolaires, la lecture et l'écrit), ce sont les héritiers. Il dit que les dominés restent dominés et les dominants restent dominants.
La culture (dont l'école n'est qu'un élément), est un ensemble d'imaginaires structurés et de symboles communs, mais dont la possession des codes d'accès et le bon fonctionnement sont inégalement distribués dans la société.
La culture est, certes, un accès à des connaissances et à du plaisir mais elle est aussi un ordre soi-disant naturel et nécessaire d'idées et d'oeuvres imposé par une minorité (élite) au détriment d'une majorité (dominés). La culture dont il est question ici est la culture légitime, dite « noble ». (...)
[...] En pratique, la plupart des réponses relèvent d'une lecture négociée Là encore, la réponse est modeste: les trois positions dominante négociée oppositionnelle sont schématiques mais ne sont qu'indicatives: elles suggèrent un spectre de positions. Apport principal de Morley: fait le lien entre une approche sémiologique d'inspiration littéraire et la sociologie. Il s'en réfère à un modèle texte-lecteur emprunt à un modèle littéraire dont l'intérêt est de désigner un rapport actif entre texte et lecteur. L'enjeu scientifique est de déterminer le poids respectif de l'un et de l'autre dans la détermination du sens. [...]
[...] Deux positions : soit on pense que c'est du communautarisme, conduisant à la division, ou on considère que ces groupes cherchent à appartenir, à être reconnu par la république. D'où un second paradoxe: une impression d'éclatement des cultures mais en même temps de réels échanges culturels. Les quatre formes de culture cohabitent et s'interpénètrent, grâce, notamment, aux médias. Il n'y a pas de séparation radicale entre les 4 formes de culture. Chacun est multiculturel appartenant successivement, et parfois simultanément, à plusieurs de ces formes de culture. Cf Lahire. La culture d'élite, bien qu'elle s'en défende, s'ouvre à la communication. [...]
[...] Culture et medias : quelle evolutions ? Réf.: ouvrages d'Olivier DONNAT sur les pratiques culturelles des Français, notamment Les pratiques culturelles des Français à l'ère numérique, enquête 2008, La Découverte La légitimité culturelle confirmée mais atténuée La forte hiérarchisation des sorties culturelles confirme dans une certaine mesure la théorie de la légitimité culturelle: en des Français n'avaient jamais assisté à un spectacle de danse à un concert de musique classique à une pièce de théâtre. Corrélation entre niveau de lecture, diplôme et milieu social: ex. [...]
[...] Il dit que les dominés restent dominés et les dominants restent dominants. La culture (dont l'école n'est qu'un élément), est un ensemble d'imaginaires structurés et de symboles communs, mais dont la possession des codes d'accès et le bon fonctionnement sont inégalement distribués dans la société. La culture est, certes, un accès à des connaissances et à du plaisir mais elle est aussi un ordre soi-disant naturel et nécessaire d'idées et d'œuvres imposé par une minorité (élite) au détriment d'une majorité (dominés). [...]
[...] Ceci est un art de faire selon De Certeau. Trois concepts abondamment réemployés par la recherche anglo-saxonne: - Braconnage : Activité illicite des serfs qui étaient des paysans asservis aux seigneurs, n'avaient pas le droit de chasser. Référence à la période médiévale. Leur seule possibilité de manger du gibier était de poser des pièges en cachette. Rébellion des dominés contre les dominants, mais sans affrontement direct. Les messages rencontrent des usages imprévus par leurs producteurs. Usages non prévus mais pas aléatoires: Liebes-Katz, John Fiske. [...]
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