« Les médias ont, indiscutablement, un effet considérable en fournissant de l'information, en choisissant quels évènements et quelles personnes sont importants. […] Indéniablement, les médias fixent l'ordre du jour de la société : ils ne peuvent pas dicter aux gens quoi penser, mais ils décident à quoi ils vont penser. » Ainsi s'exprime Bertrand Claude-Jean dans son livre La déontologie des médias. Ces propos résonnent fortement avec la montée de la défiance des Français avec leurs médias, ils étaient ainsi 62 % à estimer que les médias d'information sont « dépendants du pouvoir politique » quand seulement 7% les jugent « totalement indépendants » dans un sondage effectué par l'institut LH2 pour Libération daté du 16 octobre 2007.
Tenter de saisir le rapport des Français à leurs médias, de comprendre les effets réels ou supposés de ces derniers sur l'opinion nécessite assurément de revenir à la naissance de la presse à la fin du XVIIIe siècle et de mesurer les évolutions jusqu'à nos jours.
Des débuts de la presse – où celle-ci avait pour seule vocation à être le relais des monarques et du pouvoir en France – à l'avènement de la IIe République qui donne une liberté absolue à la presse en 1848, en passant par la Révolution française de 1789 où le commentaire et le jugement politique entrent en force dans la presse française, jusqu'à la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, puis avec la disparition de l'ORTF en 1974, l'histoire de la presse, des médias et des journalistes est faite de plusieurs ruptures fondatrices.
[...] Aujourd'hui, les gens de presse dans son sens le plus général ont peu de points communs : de l'ouvrier qui travaille sur les rotatives au présentateur du JT en passant par le typographe, le secteur ne cesse de se diversifier. Cette dynamique est elle-même amplifiée et accentuée avec l'essor d'internet. Si la crise de la presse commence désormais à toucher d'autres pays en particulier les États-Unis : il semble qu'il y ait une sorte d'« exception française car pendant tout un temps la presse écrite s'est accrue parallèlement à l'audiovisuel au Japon, aux USA ou encore en Allemagne. Cette comparaison semble montrer que les journaux français n'auraient pas su s'adapter. [...]
[...] Les journaux royalistes de même que ceux d'extrême gauche ont largement bénéficié voir abuser de cette mansuétude. Malgré les considérables avancées de cette loi, cette dernière comporte deux lacunes majeures : rien n'est décidé au niveau de la sécurité économique de la presse ; rien n'a été décidé au niveau du statut des journalistes. Ainsi, les journalistes, ignorés par la loi de 1881, vont devoir se définir professionnellement eux même : cette évolution sera lente et difficile. Jusqu'à nos jours, cette loi fut globalement acceptée de tous et les modifications en ont été rares. [...]
[...] La publicité publiée devient un des principaux revenus des journaux. Dans le même temps, on constate l'essor de la presse magazine. La presse magazine s'épanouit : les magazines de lecture ou d'évasion voient le jour, de même que les magazines pour la jeunesse (journal de Mickey en 1934). On observe également l'apparition d'une autre nouveauté ou plutôt d'une renaissance : l'action politique. Après la Première Guerre mondiale, alors que les petits quotidiens d'opinion, nombreux avant 1900, deviennent impossibles à publier pour des raisons économiques, les journaux politique et littéraire reprennent de l'ampleur sous la forme d'hebdomadaires. [...]
[...] En millions de postes de radio sont déclarés. Aux programmes de la Radio Télévision Française l'organe de l'État, s'ajoutent des stations périphériques comme RTL, RMC et Europe 1. La radio concurrence donc fortement la presse écrite avec un atout majeur : la rapidité de transmission de l'information La télévision : La presse audiovisuelle se développe à partir de 1960. Cette innovation modifie encore le paysage de l'information. Après un démarrage lent 1,9 million de postes seulement en 1960 elle rattrape son retard en multipliant ses programmes et notamment ceux d'information. [...]
[...] À cet égard, les exemples ne manquent pas : L'intransigeant n'hésite pas à écrire dans son édition du 17 août 1944 que les balles allemandes ne sont pas dangereuses et qualifie l'armée allemande de : camelote allemande Globalement, la presse a largement joué en faveur de l'effort de guerre. La presse diffusée sur le front très contrôlée et homogène comporte quelques spécificités. Un vif succès a été remporté par ce que l'on a appelé les journaux de tranchées : des récits de vies sur le front sont accompagnés de poèmes et de petites pièces littéraires de l'arrière publiées pour motiver le moral des troupes. On ne peut pas dire que ce soit vraiment de l'information. [...]
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