Que mesurent les sondages d'opinion?

Thèmes abordés

Sondage, politique, opinion, opinion publique, communication, mesure

Résumé du document

L'enjeu ici, sera de comprendre quelle opinion les sondages mesurent. Nous allons d'abord montrer que les sondages d'opinion ont une mesure artificielle, nous montrerons ensuite qu'ils mesurent une opinion virtuelle et illusoire (justement, peut être celle que les instituts de sondage et les médias appellent 'l'opinion publique' ?), enfin nous parleront des sondages comme des indicateurs de l'efficacité des stratégies de communication mises en oeuvre dans l'espace médiatique.

Extraits

[...] compétence politique chez Bourdieu. Le sondage d'opinion peut être encore une fois considéré comme non-conforme à la réalité sociale en ce qu'il place toutes les opinions sur un même pied d'égalité. Or, toutes les opinions ne peuvent pas être placées sur un pied d'égalité, surtout quand elles sont filtrées par les valeurs sociales, Bourdieu parle ainsi de l'influence de l'éthos de classe. c. Une opinion virtuelle qui fédère ceux qui la composent Les sondages vont faire effet de miroir pour la société. [...]

[...] Thème 6 : Les sondages d'opinion et l'opinion publique Que mesurent les sondages d'opinion ? Introduction Définir ce qu'est un sondage : Un outil de mesure quantitative qui vise à donner une image juste d'un phénomène social inaccessible à la simple perception du chercheur qui souhaite l'appréhender. Le sondage est codé selon des critères socio démographiques (sexe, âge, CSP du chef de ménage, sa profession, sa tranche de revenus). Les réponses aux questions posées lors d'un sondage sont traitées statistiquement de façon à être rapporté à l'ensemble de la population, pour être représentatives. [...]

[...] Ils perçoivent le sondage comme légitime en tant que sondage plus que pour la question qu'il soulève et donc pour eux l'acte de réponse va être plus important que la réponse en elle-même. Pour aborder le troisième point : Les sondages posent des questions que les gens ne sont pas posées, des questions prédéfinies, prépensées, choisies, mais en fonction de quoi ? Ce troisième point va s'intéresser à l'action des médias et aux sondages comme mesure de l'efficacité des stratégies de communication des acteurs de la vie publique. 3. Les sondages d'opinion mesurent l'efficacité des stratégies de communication des acteurs de la vie publique (médias et politiques) a. [...]

[...] l'opinion : une abstraction L'opinion va attribuer une et une seule opinion à une société perçue comme un phénomène simple, unifié, indivisible qui serait la somme mécanique d'opinions individuelles, présentées comme identiques, puisque tout le monde doit avoir une opinion. OR d'une part, les non-réponses, les réponses de ceux qui ne veulent pas se prononcer, sont ignorées, de l'autre, certaines réponses non assumées, comme les déclarations d'intention de vote Front National, sont travesties. On ne peut donc pas dire que toutes les opinions sont identiques. Au final, comme la raison du plus grand nombre est la meilleure, l'effet de consensus (Bourdieu) généré, rend les opinions minoritaires deviennent silencieuses (référence : spirale du silence) b. [...]

[...] Le sondage mesure donc l'efficacité de la fonction d'agenda. L'action des médias pour mesurer l'efficacité politique ensuite (cas du sondage électoral) : mise en place d'une stratégie de communication des politiques à travers les médias, ce qui fait que le sondage mesure une performance médiatique (exemple de Balladur cité par Champagne, élu grâce à sa sur médiatisation = c'est le reproche fait à n'importe quelle élection aujourd'hui) b. la dictature des chiffres ou les sondages comme faire valoir De la même manière qu'une chaîne fait valoir ses audiences auprès des annonceurs, les acteurs de la vie publique en générale et politique en particulier vont faire valoir les sondages parus dans les médias (fruits de l'agenda setting) dans leur discours politique (exemple : les médias s'emparent du sujet pouvoir d'achat, cela devient une inquiétude majeur dans les sondages, Sarkozy devient donc le président du pouvoir d'achat) : ils construisent leur agenda, les choses dont ils vont parler, avec les chiffres qui les arrangent : c'est ce qu'on appelle de l'agenda building. [...]