Depuis un quart de siècle, de nombreux auteurs se sont enthousiasmés pour les « révolutions » de la communication : le câble, le satellite, la vidéo, le vidéotex, la micro-informatique, Internet, etc.
Utopies techniciennes et utopies sociales se mélangent, Internet comme la « grande encyclopédie virtuelle, la téléphonie mobile qui permet aux nouveaux nomades d'être toujours branchés, etc.
Ces techniques vont surtout modifier les rapports entre l'espace public et l'espace privé, bouleversent l'organisation de travail, transforment le fonctionnement de la démocratie
. Ça n'est pas nouveau : il faut se placer dans la perspective “when old technologies were new”. La perspective historique et l'approche de l'histoire des médias sont très différentes par rapport aux différentes cultures. Les Italiens vous parleront de l'Empire Romain et de l'importance de la “route”, le “chemin” pour la communication. Les Américains privilégient surtout la diffusion de la presse écrite comme début de l'histoire des médias. En France, on fait presque tout remonter à la Révolution française et à la nouvelle organisation.
Mais ce sont surtout les machines du XIX siècle qui restent à la base de nos systèmes de communication aujourd'hui : le télégraphe, puis le téléphone, la photographie, le disque, le cinéma, la radio. Mais s'il existe des histoires de chacun de ces systèmes communication, on s'est rarement interrogé sur les liaisons qui existaient entre elles.
[...] La demande est forte est l'offre va se développer (il y a un boom des radios amateurs, grâce aussi à la presse, qui vont se construire un appareil de réception. Radio Broadcast indique en septembre 1923 qu'un discours du président Harding avait été écouté par un million de personnes, aucun président n'a jamais parlé devant une telle audience Grâce à la radio, les isolements sont détruits, la radio permet de se connecter, non pas comme le téléphone pour renforcer la sociabilité familiale ou amicale, mais pour s'intégrer à la société. [...]
[...] Le savant et l'ingénieur : En Angleterre au XVIII siècle, la distinction entre science et technique n'était pas encore établie. En France non plus (Encyclopédie ou la Description des arts et des métiers) (liaison intime de la science et de la technique : l'ingénieur d'État. La Convention va créer l'Ecole polytechnique ; pendant la Révolution et l'Empire, savants et ingénieurs d'État collaboreront intensément. En Angleterre ce lien à la technique passe plutôt par l'industrie, en France par l'État. -Académie des sciences de Paris -Royal Society de Londres 1. [...]
[...] Au début, les producteurs vendent leurs films sans avoir aucune idée sur leur destination finale. Vers 1905, Charles Pathé va créer ses propres salles de projection : un système réseau se met en place qui fait circuler l'information entre producteurs et exploitants, c'est un principe qui est encore d'actualité. Le cinématographe devient un grand marché potentiel et la culture devient de plus en plus un objet de marchandise En France : Lumière, Gaumont, Pathé, Méliès, etc. Aux USA Edison (qui va abandonner son kinétoscope pour le cinématographe) essaie de créer un trust, une structure oligopolistique (Motion Picture Patent Company) avec l'appui d'Eastman qui est le seul fabricant de pellicule. [...]
[...] Ces deux options d'usage (artistique vs. consommation de masse) se développent en parallèle jusqu'à ce que Georges Eastman invente la photographie de masse et fasse de cette utilisation de la photographie l'usage dominant. L'État promoteur de la photographie En France, l'État fait la promotion de cette nouvelle invention. Daguerre est assimilé aux héros de la nation et il ne veut pas fonder une industrie : comme Chappe, un demi-siècle plus tôt, il propose son invention à la nation dans “l'intérêt des sciences et des arts”. [...]
[...] La grande firme américaine tout d'abord séduite par cette nouvelle technique décide de ne pas la développer, pour se consacrer à la télévision. -En 1953, Armstrong se suicide. Maintenant les inventions sont assurées par les grandes institutions : fini l'époque des Bell et des Marconi et des Edison qui avaient pu concevoir des systèmes de communication avec quelques dizaines d'assistants au maximum. Les laboratoires Bell sont passés, entre 1950 et 1980, de à personnes. On trouvera les laboratoires Bell non seulement à l'origine du transistor et de la commutation électroniques, mais également du film parlant et de la haute fidélité sonore. [...]
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