"Il n'y a pas de domination soviétique en Europe de l'Est et il n'y en aura jamais sous l'administration Ford" (1976). En plein contexte de Guerre Froide, alors que l'URSS opprime les peuples de l'Est en envoyant les chars de l'Armée Rouge à la moindre contestation, ces propos de Gerald Ford, Président américain en pleine campagne électorale, paraissent complètement déplacés. En effet, à cette époque, les thèses d'Hannah Arendt sur le totalitarisme sont diffusées depuis 20 ans dans tout l'Occident, (Les origines du totalitarisme, 1951). Les Etats-Unis sont donc parfaitement conscients du caractère totalitaire du régime soviétique.
En réalité, Ford souhaitait dire qu'il ne voulait pas laisser l'URSS dominer les Esprits de l'Europe de l'Est. Mais ces paroles malencontreuses ont attiré l'attention de la presse qui s'est empressée de les dévoiler au peuple américain. À la moindre erreur, l'homme politique était la cible du 4e pouvoir : la presse.
La presse peut être considérée comme le gardien de la démocratie puisqu'elle informe le citoyen sur la politique mais peut aussi fausser son jugement.
La presse n'a retenu que cette phrase qu'elle a appelé le "blunder" de Ford qui, ôtée de son contexte, a forcément un impact négatif sur l'opinion.
À l'époque, nous sommes déjà dans une "hypersémentisation" de la société, où les journaux s'arrêtent sur la moindre erreur pour ensuite l'amplifier. Ford, alors favori jusque-là, fit changer le point de vue des électeurs, ce qui le fit perdre les élections.
Il semble donc que pour être un homme politique, la maîtrise parfaite de son discours est une condition sine qua non pour ne pas être victime de phénomène d'amplification médiatique. Cela passe donc par une communication politique complètement contrôlée.
Depuis toujours, les hommes politiques ont éprouvé le besoin de communiquer pour faire passer leurs idées, se faire accepter par la population et se faire élire.
Dans les sociétés démocratiques, la communication politique est un enjeu majeur pour le candidat. Elle peut engendrer un tournant considérable pour des élections. Elle peut aussi bien accompagner un candidat dans son ascension mais aussi engendrer sa perte comme nous l'avons vu pour Ford (...)
[...] Le choix du slogan et de l'image ou du décor pour son affiche électorale constitue une véritable stratégie de communication politique. Prenons l'exemple de Ségolène Royal et de sa dernière affiche de campagne : La France Présidente Son objectif ici est de mettre en avant sa féminité. Même si la population attache moins d'importance aux affiches électorales des candidats aujourd'hui, laissant place à des outils plus modernes, ces éléments restent de véritables outils tactiques de la campagne électorale. Ségolène Royal, candidate en grande partie grâce aux sondages, est certes appréciée des Français, mais elle n'a pas le niveau de crédibilité de Nicolas Sarkozy. [...]
[...] Il souhaite que les journalistes soient moins passifs et qu'ils interviennent dans le débat en interrogeant les candidats. Le face à face à la française devient le côte à côte à l'américaine. Il n'y a plus d'affrontement direct où tout du moins ils sont contrôlés. Les débats sont maintenant structurés par thèmes et les temps de paroles sont limités. 5 mai : jour du débat entre V.G d'Estaing et F. Mitterrand millions de téléspectateurs. V.G d'Estaing tente la tactique de l'interruption, mais Mitterrand ne se laisse pas avoir comme en 1974. [...]
[...] Doué à la radio et à l'aise à la télévision, il a fait de la communication politique une préoccupation réelle et ouvre les portes de la démocratie moderne. Le 5 février 1955, Pierre Mendès France est renversé par les parlementaires. Guy Mollet, maître de la télévision : Au début de l'année 1956, Guy Mollet devient notre nouveau Président du conseil. Français républicain en pleine guerre d'Algérie, il est impopulaire (cf. le 6 février 1956 : la fameuse journée des tomates et sa politique de retournement de veste critiquées au sein même de son parti). [...]
[...] C'est une enquête commandée par le Vrai journal de Canal+ à IPSOS. Grande surprise, elle se place devant Jospin. Les autres instituts de sondages vont donc s'intéresser à Ségolène Royal et continuer de faire des enquêtes auprès de la population. Fin 2006, elle invite la presse à commander de nouveau un sondage. Elle a encore gagné des points et se rapproche de Jack Lang. En janvier 2006, lors d'un nouveau sondage, elle devance clairement tous ses concurrents socialistes. Ségolène Royale prend conscience du potentiel qu'elle a dans la course à la présidence. [...]
[...] En effet, les médias mettent en récit les campagnes et l'exercice du pouvoir tandis que les politiques jouent un rôle sur les médias en traduisant leurs idées et leurs actions par des histoires privées séduisantes. L'usage du privé et de l'émotion par la politique spectacle rejoint indéniablement les stratégies de communication que les personnalités politiques mettent volontairement en place. Nicolas Sarkozy entre peopolisation et hyperpersonnalisation du pouvoir : un président à l'américaine : Nicolas Sarkozy, pionnier de la peopolisation en France : Principal acteur de la communication politique à l'américaine en France, N.Sarkozy est, depuis 2002 et son entrée au gouvernement de Raffarin, au centre des médias. [...]
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