Les périodiques diffèrent des journaux, dont la parution est quotidienne ; ils paraissent en général sur du papier de meilleure qualité. Exception faite de certains hebdomadaires et mensuels d'information générale et d'opinion, ils délivrent le plus souvent une information spécialisée. Leur forme ou contenu éditoriaux ne sont pas forcément dictés par l'actualité. En revanche, les périodiques sont davantage tributaires de la publicité que les quotidiens.
Les périodiques ont tiré le plus grand profit de l'importante croissance prise par les médias écrits aux XIXe et XXe siècle, au point d'être en passe, aujourd'hui, d'en devenir le format dominant.
[...] Cette demande sociale forte (on peut parler de l'amorce d'une conquête des masses) est permise par la transformation des mentalités et du profil culturel de la population : aspiration grandissante à une information précise et diversifiée ; amélioration continue du niveau d'instruction ; ouverture au monde grâce à la révolution des communications et de l'instruction. La diversification des supports de presse passe donc principalement par celle des périodiques populaires. À la charnière des XIXe et XXe siècles, on relève d'abord, comme dans le monde anglo-saxon, le succès de la presse illustrée. [...]
[...] Encore qu'à l'origine, les écrivains sont très critiques vis-à-vis des journalistes selon l'expression consacrée en 1702 (voir histoire du journalisme). Ainsi Jean-Jacques Rousseau juge-t-il les périodiques comme des ouvrages éphémères sans mérite et sans utilité Certains journalistes rendent bien ce mépris aux écrivains, tel le grand rival du Journal des savants, le Journal de Trévoux (1701-1767), qui participe activement aux philippiques contre les encyclopédistes et les philosophes, notamment contre Voltaire, coupable d'avoir parlé de la presse comme d'un fléau De l'autre côté de la Manche, sous un régime plus libéral, The Tatler (1709- 1711) et The Spectator (1711-1712, 1714), titres créés par les essayistes Richard Steele et Joseph Addison, sont les périodiques les plus célèbres. [...]
[...] Progression des tirages et baisse des prix, croissance des taux d'alphabétisation et diversification du panorama de l'information sont des éléments qui augmentent de façon considérable l'impact et la capacité d'attraction de la presse périodique. En France, le XIXe siècle répond aux mêmes caractéristiques. Les titres se multiplient à partir de la Restauration et reflètent les combats idéologiques, littéraires et esthétiques du moment. Ainsi, La Minerve française (avatar du Mercure de France) est le porte-parole des classiques et des libéraux. Les romantiques s'appuient sur le conservateur littéraire, la Muse française (1823-1824). Sur un plan plus politique, les doctrinaires (François Guizot, Pierre Paul Royer-Collard), partisans de la monarchie constitutionnelle, fondent le Globe. [...]
[...] Ici encore intervient Jean Prouvost, avec Marie- Claire qui, lancée en 1937, est tirée à exemplaires en 1939 ! En contrepoint de la crise de diffusion des quotidiens, la principale évolution de la seconde partie du XXe siècle est le succès toujours croissant des périodiques. Dans les années cinquante, les hebdomadaires d'opinion, dit news magazines, prennent leur envol. C'est à gauche que naissent deux initiatives qui bouleversent la conception de l'hebdo tabloïd d'information et d'opinion. France Observateur (1950), qui devient le Nouvel Observateur en 1964, puis l'Express (1953), illustre la naissance d'un genre qui fait florès à partir des années 1960-1970. [...]
[...] Que ce soit en Grande-Bretagne, en Allemagne, aux États-Unis ou encore en France, à la charnière des deux siècles, le monde de la presse est dominé par les quotidiens, mais les périodiques entrent en force dans les habitudes de consommation. Cette tendance se renforce tout au long du XXe siècle, au rythme même de l'augmentation du temps et des moyens dévolus aux loisirs. De 1920 à 1939, l'univers des médias écrits se modernise, s'étoffe, accentue sa spécialisation et change de visage. Le marché des quotidiens arrive à saturation. C'est la fin de leur âge d'or. [...]
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