L'École de Francfort renvoie à des théories d'origine européennes incarnées par quelques auteurs, dont Théodore Adorno et Max Horkheimer, qui créent en 1923 à Francfort un institut de recherches sociales qui se propose de renouveler la pensée marxiste en intégrant dans l'analyse la dimension culturelle des phénomènes sociaux que traditionnellement le marxisme néglige.
Pour Marx et Engels, les institutions et les phénomènes relevant de ce que Marx appelle la superstructure, c'est-à-dire l'ensemble des phénomènes politiques et culturels, ne sont que le reflet des rapports économiques de production qu'il appelle infrastructure, et ces phénomènes n'ont aucune autonomie véritable et de fait ils ne méritent pas que l'on s'y arrête (...)
[...] Cf. L'École de Francfort, Que sais-je ? Qu'en est-il de la culture de masse chez Adorno ? Pour lui, le phénomène essentiel est la standardisation des produits culturels engendrée par les industries de la culture. Dans ce contexte, l'œuvre d'art, le produit culturel perd la force qui était la sienne, perd de son aura et de son pouvoir 3 émancipatoire. La valeur culturelle de l'œuvre d'art est remplacée par sa valeur marchande. C'est l'authenticité qui disparaît. [...]
[...] La culture peut être vue comme un instrument d'émancipation, de libération des individus. Ainsi, l'art et la culture ne sont pas seulement des instruments d'asservissement mais peuvent être des instruments de libération. L'art, dit Adorno, est un élément de contestation contre la pression des institutions qui représentent la domination autoritaire. Il y a chez Adorno, et surtout chez Horkheimer, une critique des Lumières, de la raison et de la rationalité occidentale, critique qui a mené la raison non pas à libéraliser les individus mais a conduit au contraire à la barbarie, à la domination. [...]
[...] La réflexion sur les médias issue de l'École de Francfort va croiser les recherches américaines et anglo-saxonnes sur la communication de masse dans les années 1930. Au début des années 1930-1940, Adorno, qui a fuit le nazisme, travaille avec Paul Lazarsfeld au sein d'un organisme de recherche, le Bureau of a plane social recherche (Bureau de recherche sociale appliquée). Les deux auteurs vont mener une controverse qui va contraindre Adorno à quitter ce bureau, et au cours de laquelle vont s'affronter deux visions de la recherche sur 4 les médias. [...]
[...] Le marxisme a par ailleurs une vision très réductrice des phénomènes culturels que résume l'énoncé célèbre : les pensées de la classe dominante sont aussi à toutes les époques les pensées dominantes. La classe qui dispose des moyens de production matériels dispose du même coup des moyens de la production intellectuelle (Marx et Engels). C'est la théorie de l'idéologie chez Marx De ce point de départ, Adorno et Horkheimer vont aller au-delà. Il y a d'abord chez eux un refus de tout système philosophique fermé. Leur pensée est fragmentaire et ils prennent en cela le contre-pied de Marx. [...]
[...] Cette dernière intègre des consommateurs dont elle automatise les réactions. Horkheimer décrit également ce phénomène : les hommes ont perdu la capacité de reconnaître ce qui est divin en eux-mêmes et dans les choses. La nature et l'art, la famille et l'Etat ne les intéressent qu'en tant que sensation. Leur vie s'écoule dépourvue de sens et la culture qu'ils partagent tous est creuse Il met là en évidence une inversion du projet des Lumières et le déclin de la critique. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture