En 1947, autour de Jean Vilar, naquit l'aventure du Festival d'Avignon, où se révélèrent bon nombre d'acteurs de grand talent, comme Alain Cuny, Gérard Philipe, Silvia Monfort, Maria Casarès, Philippe Noiret, Jeanne Moreau et bien d'autres, tous engagés dans un mouvement de réforme de l'art dramatique né de la première décentralisation théâtrale. (...)
[...] Le Nouveau Théâtre délaissait le texte au profit d'une création collective des acteurs. Les spectacles, préparés par plusieurs mois de travail, reposaient avant tout sur les mouvements et les gestes, les sons et un langage non codifié, ainsi que sur une disposition inhabituelle de l'espace. L'une des mises en scène emblématiques de ce mouvement fut celle de Marat-Sade, de Peter Weiss, par la Royal Shakespeare Company. Bien que la pièce se caractérisât par une intrigue et des dialogues traditionnels (teintés cependant d'une forte influence brechtienne), la représentation reprenait un grand nombre de procédés caractéristiques de la pensée d'Artaud. [...]
[...] Pendant que Vilar s'installait au TNP et poursuivait son entreprise de popularisation du théâtre, des auteurs dramatiques défendaient un théâtre engagé, issu directement des épreuves de la guerre, à plus ou moins forte résonance politique ou humaniste, tels que Jean-Paul Sartre, Albert Camus ou Georges Bernanos. Jean Genet évoqua les déchirements de la guerre d'Algérie dans les Paravents (1961), et, Aimé Césaire, comme Genet, fonda une poétique de l'engagement en racontant l'histoire d'Haïti dans la Tragédie du roi Christophe (1963) et Une saison au Congo (1966). [...]
[...] Parallèlement, des auteurs comme Jean Giraudoux (La guerre de Troie n'aura pas lieu). Henry de Montherlant (La Reine morte), Jean Anouilh (Antigone), ou encore le Belge Michel de Ghelderode ( La Légende du Grand Macabre) proposèrent une réactualisation de thèmes historiques ou mythiques. Dans les années 1960-1970, d'autres auteurs dramatiques (Sam Shepard aux Etats-Unis, Peter Handke en Autriche, Tom Stoppard en Grande- Bretagne) consacrèrent leur recherche au langage. Dans leurs pièces, le dialogue ne se limitait pas à un échange rationnel d'informations mais était envisagé comme un jeu social ou même purement sonore. [...]
[...] Mais il s'agissait plus d'un réalisme psychologique que d'une reconstitution de la réalité sociale. Le théâtre américain prit véritablement son essor dans les années 1950, grâce à la création en 1947 de l'Actors Studio par Elia Kazan et Lee Strasberg qui lui imprima sa marque. L'Actors Studio forma les plus grands acteurs américains, tels que James Dean, Marlon Brando, Marilyn Monroe, Paul Newman, Elizabeth Taylor, selon la méthode établie par Strasberg à partir des théories de Stanislavski. La primauté était donnée à la sensibilité, à la recherche d'un jeu vivant, nerveux, naturel. [...]
[...] C'est le cas du Vicaire (1963) de Rolf Hochhuth, qui traite du silence coupable du Pape Pie XII durant la Seconde Guerre mondiale. THEATRE DE L'ABSURDE Au XXème siècle, le plus populaire parmi les mouvements d'avant-garde fut le théâtre de l'absurde. Héritiers spirituels de Jarry, des dadaïstes et des surréalistes, influencés par les théories existentialistes d'Albert Camus et de Jean-Paul Sartre, les dramaturges de l'absurde voyaient, selon le mot d'Eugène Ionesco, l'homme comme perdu dans le monde, toutes ses actions devenant insensées, absurdes, inutiles Rendu célèbre par Eugène Ionesco (La Cantatrice chauve 1951; Rhinocéros, 1959), et par Samuel Beckett (En attendant Godot, 1952), le théâtre de l'absurde tend à éliminer tout déterminisme logique, à nier le pouvoir de communication du langage pour le restreindre à une fonction purement ludique, et à réduire les personnages à des archétypes, égarés dans un monde anonyme et incompréhensible. [...]
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