Daniel Dayan est directeur de recherche au Centre national de recherche scientifique. Membre de l'Institut Marcel Mauss ( Ecole des hautes études en sciences sociales ), il est également professeur de Sociologie des médias à l'université de Genève. Ses travaux ont porté principalement sur la notion de « public ». S'interrogeant sur cette notion, il a notamment étudié le public des manifestations de masse et celui des rituels collectifs offerts par la « télévision cérémonielle ».
Avec cette contribution à l'ouvrage collectif de Pierre Musso et Alain Gras, "Politique, communication et technologie. Mélanges en hommage à Lucien Sfez", Daniel Dayan pose une question fondamentale, celle de l'influence des médias. L'idée n'est évidemment pas neuve. Elle suppose que, face à la réalité des faits, les journalistes aient plusieurs manières de les présenter.
Les deux guerres mondiales jouent un grand rôle quant à la mauvaise presse dont fait l'objet les médias. Cette peur d'une propagande par les médias de masse est dénoncée en Europe par le sociologue russe Tchakhotine. Avec "Le viol des foules par la propagande politique", il s'insurge en 1939 contre le poids supposé des médias dans les pays totalitaires. Dans le même temps, le politiste Harold Lasswell s'interroge sur les techniques d'utilisation des médias dans les pays démocratiques ( Harold Lasswell, Propaganda Techniques in the World War, 1927 ).
Choisissant de s'intéresser exclusivement aux médias télévisuels, Daniel Dayan offre un angle d'approche original, dans la mesure où il propose de « déconstruire » les mises en scènes télévisuelles. S'il s'agit d'analyser le traitement réservé à l'image par les médias, la question de leur influence reste primordiale.
[...] Il reste que l'« objectivité telle que la conçoit Dayan est à concevoir comme ayant une visée normative. Il s'agit donc d'une objectivité comme performance S'apparentant d'une part à un contrat de loyauté il convient pour les médias de rester fidèles à leurs échelles de valeurs. C'est-à-dire, pour reprendre l'exemple donné par Dayan, que si les massacres ayant conduit au génocide rwandais en 1994 méritent d'être largement médiatisés dans la mesure ou ils mettent en cause le racisme entre deux ethnies, un événement équivalent au Soudan, au Darfour en 2003, mettant en jeu des tensions ethniques, mérite une couverture médiatique équivalente. [...]
[...] Dans la mesure où cette influence est bien réelle, la responsabilité déontologique des médias est grande. C'est la raison pour laquelle Dayan se propose de fournir des outils méthodologiques à l'attention des journalistes contemporains. La définition d'une objectivité construite se veut une réponse à ces défaillances journalistiques Elle est peut-être la condition sine qua non pour que les médias s'extirpent enfin de cette ère du soupçon dans laquelle ils sont englués. Bibliographie BALLE Francis, Les médias, Paris, PUF, Que Sais Je 124p DAYAN Daniel, Télévision : le presque-public in Réseaux volume 18 nº100, pp. [...]
[...] Mélanges en hommage à Lucien Sfez, PUF p. 227-241, p Cité in Alain Gras, Pierre Musso (dir.), Politique, communication et technologie. Mélanges en hommage à Lucien Sfez, PUF p. 227-241, p DAYAN Daniel, Images, information, télévision in Alain Gras, Pierre Musso (dir.), Politique, communication et technologie. Mélanges en hommage à Lucien Sfez, PUF p. 227-241, p 227 Ibidem, p.228 Ibidem, p 228 Ibidem, p 228 Ibidem, p 229 Ibidem, p Ibidem, p Ibidem, p DAYAN Daniel, Images, information, télévision in Alain Gras, Pierre Musso (dir.), Politique, communication et technologie. [...]
[...] 227-241, p Ibidem, p Ibidem, p KAUFMANN Francine, La terminologie idéologique du terrorisme dans le conflit du Proche-Orient sous le regard de l'interprète et du traducteur Topique 2003/2, 83, p Ibidem, p Ibidem, p. [...]
[...] L'influence des médias ici n'est donc pas dans la construction de l'événement en soi, mais dans la manière dont celui- ci est traité, voire récupéré pour adhérer à des représentations. On aboutit ainsi à des schémas manichéens, à une mise en forme du fameux choc des civilisations théorisé par Samuel Huntington. Car c'est bien ce dont il est question ici, les événements du 11 septembre ayant largement contribué à réactiver les thèses du professeur d'Harvard. Ce constat pessimiste étant formulé, il reste une question en suspens : si les journalistes se font l'écho des représentations de leur société y' a-t-il une place pour une parole en commun ou s'agit-il en définitive d'un dialogue de sourds ? [...]
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