Avant même que le cinéma n'advienne, la réécriture existait déjà dans les autres arts, notamment en littérature. Nous avons ainsi pu assister à de nombreuses réécritures, notamment durant la Renaissance où les Modernes s'inspiraient librement du Théâtre antique pour créer des pièces nouvelles. En témoigne les pièces de Phèdre de Racine , Horace de Corneille ou bien plus récemment celles de Antigone de Jean Anouilh . Ce n'est pas le manque d'inspiration de ces auteurs qui les ont amenés à reprendre des mythes antiques, mais plutôt la reconnaissance qu'ils voulaient témoigner envers la Mythologie grecque et romaine, que cette reconnaissance soit positive ou négative.
[...] Cette démarche est similaire à celle de Tarantino, qui rend hommage à des styles moins réputés (western, Blaxploitation Ainsi, ces reprises redéfinissent un genre cinématographique en y modifiant certains aspects, donné aux spectateurs néophytes une image erronée du style de départ. Ainsi, progressivement, certains oublient ou méconnaissent les œuvres d'origine comme les comédies ou les réadaptations effacent les originaux. Les films du studio Disney deviennent l'histoire supprimant le conte d'origine pour de nombreux spectateurs qui ne lisent pas. De même, bien que souhaitant réhabiliter certains genres, Tarantino déstructure ces genres en y assemblant d'autres références qu'il apprécie. [...]
[...] Il semble que cette parodie a dévoyé ce genre qui a eu du mal a périclité. Dans le même ordre d'idée, le film Mars attacks (BURTON, Tim, États-Unis, 1996) est une satire du genre de science-fiction apocalyptique. Il s'attaque à certaines institutions états-uniennes (armée, sciences, politique, religion ) qui étaient dans les films originaux les garants de la victoire des terriens. En étant sauvé par ce qu'ils ont de plus honteux (la musique country), Burton inverse les valeurs présentes dans les films apocalyptiques habituels. [...]
[...] La reprise parodique peut avoir plusieurs fonctions, il peut s'agir de rendre un hommage à un cinéaste tout en y ajoutant un côté comique, d'attaquer le modèle par la moquerie. Les exemples sont multiples, nous avons donc choisi d'en sélectionner que quelques-uns. Dès ses premiers films renvoyait à des références qui étaient connues à cette époque, donc à d'autres arts, ainsi le Jardinier et le petit espiègle (Les frères LUMIÈRE, France, 1895) met en abime des dessins de Hans Schließmann, d'Hermann Vogel, de Sorel reprenant l'idée d'une fable de Jean de La Fontaine (le Rat et l'huître Paris). [...]
[...] Ce film est particulièrement éclairant d'un point de vue idéologique. De cette histoire issue du cycle des Mille et une nuits, certaines transformations sont explicables pour permettre une meilleure distribution (Badroulboudour dont la prononciation est trop complexe est appelée Jasmine, bien que ce nom n'était à cette époque usité que pour les esclaves mâles), d'autres un peu moins (l'histoire se déroulant en Chine est relocalisée en Mésopotamie pour correspondre mieux aux Mille et Une nuit ; le grand-vizir est un personnage complexe et non maléfique alors que les films de Disney joue sur le manichéisme). [...]
[...] Quels sont les relations entre les nouvelles œuvres et leurs modèles dans le cinéma ? Nous analyserons la particularité du champ parodique dans une première partie, puis les choix stratégiques chez Disney dans une deuxième partie, enfin la supériorité des reprises par Tarantino. L'intertexte parodique : Le modèle de référence revisité pour le tourner en dérision La reprise parodique : un hommage généralement La parodie est littéralement un chant (ôdé) composé à l'imitation d'un autre (para) tout en le modifiant. [...]
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