L'art cinématographique a connu depuis la fin des années 1890 au moins trois bouleversements qui ont…
[...] tout pouvant être retouché). Etalonner un film sous-entend donc donner la bonne couleur aux peaux des comédiens. C'est pourquoi l'étalonneur porte son attention principale sur les carnations. Dans la version numérique de Raccords, magazine réunissant étudiants et professionnels autour de la pratique du cinéma, on peut lire un entretien mené avec Lucien Keller, étalonneur et DIT chez Cobalt Films. Il y est question de la maîtrise des couleurs au cinéma numérique et le sujet du rendu de la peau y est, bien sûr, abordé. [...]
[...] Nous verrons ici que si la qualité du support est importante, l'outil ne définit pas le geste cinématographique essentiel. Atouts des caméras numériques Vers une nouvelle profondeur cinématographique Ce dont on accuse le numérique - trop froid, trop rude, trop de détails - peut, au besoin, tourner à son avantage et représenter des possibilités nouvelles. Expliquons-nous à travers quelques exemples. Amour, Michael Haneke photographié par Darius Khondji, Caméra Arri Alexa, enregistrement en ArriRaw, optiques Cooke S4 Prenons, tout d'abord, le film Amour, de Michel Haneke, photographié par Darius Khondji. [...]
[...] En effet, pour vendre les cosmétiques promettant une peau plus jeune, plus lisse et au grain plus homogène, les communicants s'appuient sur des images qui subliment la peau, au risque de nier sa réalité corporelle et la réduire à une surface intemporelle dénuée de toute organicité. Lissée à l'extrême, la peau devient opaque à la lumière. Il en résulte des visages anonymes et sans vie, de simples masques donc. La peau modélisée des films d'animation Anna et Elsa, personnages de La reine des neiges, Disney Dans les films d'animation, se pose la question de l'aspect plus ou moins réaliste des personnages. Le choix dominant semble se concentrer davantage sur le réalisme du mouvement plutôt que sur un rendu réaliste de la peau. [...]
[...] En effet, les enjeux artistiques sont immenses dans la mesure où la surface du corps revêt non seulement une fonction visuelle et esthétique -qui sert, d'ailleurs, d'étalon à la fabrication de la photographie du film- mais aussi une fonction scénaristique de manière implicite ou déclarée. Encore à ses débuts, comment se comporte le matériel numérique lorsqu'il est mis au défi de figurer l'épiderme ? A l'ère du numérique, comment les nouvelles technologies bouleversent-elles les stratégies de voilement/dévoilement, de choix de maquillage, de cadrage, d'éclairage ou de montage? [...]
[...] It was never an issue of questioning the technology. » Tout aussi politique est la représentation de la peau lorsqu'elle se veut la surface de contact privilégié entre le corps ritualisé et le monde extérieur, l'endroit où chacun encaisse les frictions de son existence au monde. Prenons ainsi l'exemple du cinéma de Nagisa Oshima, où l'on peut dire que tout se résout et se projette sur l'épiderme. Consacrée au célèbre cinéaste japonais, une conférence enregistrée en juillet 2016 et diffusée sur l'antenne de France Culture souligne à quel point Oshima était un immense cinéaste de la peau : « peau qu'il a filmée mieux que personne, peut-être moins comme fétiche érotique que comme surface politique par excellence, fine pellicule et frontière élémentaire, dernier rempart qui sépare l'individu de la société, son insondable intériorité de la violence extérieure et ses pulsions de leurs objets. [...]
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