Pratiques artistiques dans le champ du social
Sujets d'entraînement 1 & 2
[...] Car jouer n'est pas encore une pratique qui a su imposer sa légitimité auprès de tous les éducateurs. Pour les partisans de l'école nouvelle, à la fin du XIXe siècle, le jeu était pourtant au cœur de leurs réflexions pédagogiques comme levier d'apprentissage des normes de la vie sociale. Force est de reconnaître que nous avons régressé en ce sens. [...]
[...] Et c'est à ce titre qu'il peut être associé à la pratique artistique. Les deux étant un levier pour changer le monde, autour de deux principes : soit le jeu nous permet de nous engager dans un rapport critique au monde, soulignant le caractère absurde ou exagéré de certains de nos modes de vie, soit de nous aider à porter un regard décalé sur le quotidien et, ainsi de nous percevoir autrement en son sein. Le poète, dans son rapport au jeu et à l'art, associe les dimensions éthique, spirituelle, esthétique et morale. [...]
[...] Alors que la révolution française bat son plein de l'autre côté de la frontière, Schiller, comme beaucoup d'autres penseurs allemands, s'appuie sur cette expérience politique pour réfléchir sur la façon dont on peut améliorer le fonctionnement de l'état et de la société, sans pour autant s'engager dans un processus révolutionnaire. C'est à ce titre que sa réflexion sur l'art et le beau n'engage pas seulement un point de vue d'ordre esthétique, mais plus globalement politique. Que nous dit Schiller ? Qu'il est possible de rapprocher le concept du jeu à celui d'esthétique et d'art en général. [...]
[...] En somme, nous basculons dans un registre de négociation permanent. Et cette relation entre art et jeu est d'autant plus forte au sein de l'univers artistique contemporain : Duchamp, le groupe Fluxus et le surréalisme, plus proche de nous les performances, les installations, sont des pratiques propres à l'idée de transgression des règles, propre à l'art contemporain, même si Florence de Mèredieu, dans son Histoire matérielle et immatérielle de l'art moderne (2004), nous explique que cette relation est en fait très ancienne. [...]
[...] Intégrant des dispositifs numériques, informatiques, l'art cinétique, avec Jean Tinguely, proposant des œuvres mises en mouvements par différents leviers, y compris par les spectateurs eux-mêmes. A priori, le rapport entre jeu et enseignement artistique devrait donc aller de soi auprès d'un public qui entretient un lien aussi fort avec les univers du jeu, et qui peuvent être démotivés par des pédagogies « traditionnelles », souvent jugées ennuyeuses. Pourtant, cette relation ne vas pas de soi, il faut toujours convaincre de la possibilité d'associer les deux univers, d'où l'intérêt à porter à cette lettre de Schiller, qui a été l'un des premiers à s'intéresser à cette relation. [...]
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