La reproduction mécanique correspond à l'entrée de nouveaux médias comme la photo ou le cinéma, mais également la possibilité de répéter à l'infini ou presque l'oeuvre et enfin d'utiliser des instruments mécaniques dans l'oeuvre. La reproduction mécanique c'est aussi un certain modèle, une certaine norme qu'on répète sans cesse, une sorte de signature parfois. Comme pour Buren qui utilise des lignes de même taille, Mosset des ronds, Toroni les touches d'un pinceau disposé en Zig-Zag, ou enfin Parmentier avec des grandes bandes horizontales.
Les « progrès » de l'art par la mécanique ou l'industrialisation existerait-il comme il existe les progrès de la médecine ? La mécanique et l'art ont chacun leur méthode, leur démarche, mais c'est ensemble qu'ils se développent au 20ème siècle sans se sacrifier l'un à l'autre.
La reproduction mécanique est l'idée d'une industrie pensée dans un système de diffusion historique. L'art serait donc différent de lui-même au gré des modes de diffusion ? L'art se diversifie mais peut être en perdant en autonomie ou en unité. Quelle est la place de l'authenticité dans ce monde où la reproduction est possible à l'infini sans erreur, et de plus diffusable au plus grand nombre. En effet, au 20ème siècle, on assiste à la culture de masse, tout est accessible par tous dans un délai des plus courts. Que peut être un peintre au temps du cameraman ? Quelle est la responsabilité possible d'une peinture par rapport à un film ? Quelle est même sa visibilité ? Qu'est ce qui peut être vu, qu'est ce que regarder dans le monde du cinéma ? Quelle était l'ancienne conception d'oeuvre d'art avant et maintenant ? Qu'est-ce qui fait oeuvre ? Chaque période connaît ses génies, sont-ils à dénigrer une fois leur époque révolue ? Certainement non, l'art est à regarder dans son temps, dans son époque, avec son environnement et ses techniques (...)
[...] Smithson déplace des cailloux pour créer une spirale. Cette œuvre reflète bien entendu la sortie de l'art des musées pour le déplacer dans la vie réelle. Mais elle est également le reflet d'un nouveau mode d'expression artistique. Tout d'abord par le geste, l'action, le processus qui est long, fastidieux, mécanique, répétitif. La spirale est l'image de cette répétition, une spirale normalement ne finit jamais, il y a quelque chose d'envoutant dans les spirales, on peut penser aux hypnotiseurs. C'est également l'apparition de la trace du temps sur l'œuvre, cette spirale n'est pas la même aujourd'hui que quand Smithson l'a réalisé, elle est fonction de la nature, des aléas, des marrés, du vent Etudions, le fait que l'action devient œuvre. [...]
[...] Elles permettent de réintroduire et de synthétiser toutes les problématiques antérieures d'en générer de nouvelles et de les projeter dans un acte de communion. Le visiteur sujet agit, s'immerge vit l'image le mouvement en direct le produit ou le commande. L'œuvre tient sa réalité de la présence d'un observateur/utilisateur actif. L'œuvre interactive pénètre l'ère de la communication. Le statut de l'image est bouleversé, qu'il y ait temps réel ou différé, espace vérifiable ou simulé, l'image n'appartient plus au domaine de la reproduction mais à celui de la production. [...]
[...] Avec l'espace vient la dimension du temps. La temporalité intègre une nouvelle donnée à la notion d'œuvre. Le process art joue également avec le temps en utilisant aussi bien des formes, des matériaux originaux. Ces derniers sont plus souples, plus organiques, ils évoluent avec et dans le temps. Eva Hesse en particuliers utilisaient de la résine, car c'est un matériel qui évolue rapidement dans le temps. L'œuvre devient le résultat du temps, c'est le processus qui fait désormais partie intégrante de l'œuvre finale. [...]
[...] Le musée écrin mythique et traditionnel de l'œuvre perd il ses lettres de noblesses au cours du siècle ? Les happenings échappent par leur essence au marché de l'art, ce sont des œuvres immatérielles. Par leur instantanéité, leur spontanéité, ces œuvres ne peuvent prendre place dans des musées, il n'y aura que des reproductions, des photographies mais jamais l'œuvre en tant que telle. Ces œuvres sont uniques et irremplaçable. Par ces happenings, les artistes s'assurent une œuvre originale et unique. [...]
[...] Après l'action, le geste, l'œuvre, c'est le spectateur qui modifie la relation à l'espace de l'art du 20ème siècle. En effet, il devient la notion centrale avec notamment le non-art. Et en particuliers -une fois encore- avec les happenings qui nécessitent la participation des spectateurs. Dans les happenings de Kaprow, on peut noter cinq caractéristiques : une situation de vie ordinaire qui devient extraordinaire. L'artiste dépasse les frontières du quotidien tout en gardant un décor connu. Un des rares happenings que Kaprow a réalisé en France est celui d'un environnement constitué de poèmes rajoutés par les spectateurs. [...]
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