Il s'agit d'une analyse du tableau de Caravage, La Mort de la Vierge, exposé au musée du Louvres.
A travers l'histoire de l'oeuvre, la vie du peintre et les diverses représentations qu'il fait de la Vierge, j'explique pourquoi Caravage est un peintre novateur et bouleverse l'art religieux au 17ème siècle.
[...] Un peintre innovant Dans La mort de la Vierge, Caravage innove sur plusieurs points majeurs. Comme nous l'avons déjà dit précédemment, la Vierge est représentée comme une pauvre femme étendue rapidement sur une sorte de litière qui n'est même pas assez longue pour l'accueillir entièrement. Ainsi, le peintre représente une mort ordinaire et non celle de l'Immaculée Conception qui doit être traité normalement comme un évènement hors du domaine de l'expérience humaine. Le tableau est très dépouillé, rien de trouble l'émotion retenue. [...]
[...] C'est sans doute parce qu'il a vécut à Caravaggio qu'on l'appelle Caravage. En 1584, alors qu'il n'a que 13 ans, il devient apprenti à Milan chez Simone Peterzano et y reste quatre ans. Il fait son premier voyage à Rome en 1592. Un an plus tard, il est embauché avec un ami pour Lorenzo, un peintre sicilien. Il devient ensuite peintre de fleurs et de fruits pour le cavalier d'Arpin, Guiseppe Cesari. En 1595, il entre au service du cardinal Francesco Maria del Monte et emménage au Palazzo Madamo, la résidence de ce dernier. [...]
[...] Le but premier de Caravage, parfaitement visible dans ce tableau, est de traduire la réalité des êtres et leurs émotions. En intitulant son œuvre La Mort de la Vierge, le peintre rompt avec l'iconographie classique ou l'on parle de dormition C'est pour tout cela et parce que qu'on ne concevait pas que l'on puisse s'écarter des canons idéalisés de l'image religieuse, que le clergé de Santa-Maria-della-Scala a refusé le tableau. En effet, l'observation quasi maniaque du réel se désolidarise des conventions formelles du XVIIème sièvle et offre au spectateur un accès au drame humain. [...]
[...] La mort de la Vierge Lorsqu'il peint La mort de la Vierge vers 1601-1606, Caravage travaille depuis une quinzaine d'années à Rome. La vision brutale, très réaliste et dénuée de toute sacralité que Caravage donne à cette scène religieuse entraîne non seulement de vives réactions de la part du public contemporain mais surtout, le refus d'exposition par les moines de l'église, des carmes déchaux qui jugent l'œuvre indigne du lieu. Après avoir été acheté par le duc de Mantoue sur les conseils de Rubens en 1607, elle intègre la collection du roi d'Angleterre Charles I en 1627-1628. [...]
[...] De plus, le rapport entre ombre et lumière exalte les aspects les plus violents de la réalité humaine et enlève encore à la scène le caractère sacré que lui aurait voulu les carmes déchaussés, l'ordre chargé de l'église Santa-Maria-della-Scalla. C'est d'ailleurs pour leur faire un clin d'œil que Caravage avait laissé tous les personnages pieds nus. Allusion que le clergé ne saura pas apprécier puisque si Cherubini accepte le tableau, les moines carmélites le refusent et La Mort de la Vierge est jugée indigne du lieu qu'elle devait orner. Les moines lui préfèreront une œuvre du même titre de Saraceni, plus conforme à l'iconographie de l'époque mais pourtant dans le courant caravagesque. II. [...]
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