Il s'agit d'un exposé portant sur l'analyse de l'œuvre de Botticelli : Le retour de Judith à Béthulie. Certains appellent cet exercice le commentaire d'œuvre. Le fichier contient également la bibliographie utilisée, les sources et aussi les images annexes. Problématique : Dans quelle mesure Sandro Botticelli dévoile-t-il un nouveau visage du personnage apocryphe de Judith à travers la représentation inhabituelle du passage où elle regagne Béthulie, ville délivrée, dans son œuvre Le retour de Judith à Béthulie ?
[...] La tête d'Holopherne est enveloppée, Judith ne la regarde pas, ni ne la tient. Elle est détachée du moment du meurtre et avance fièrement vers Béthulie. D'ailleurs, la tête d'Holopherne est représentée plus haute que celle de Judith dans la composition. Habituellement, les artistes présentent Judith le pied sur la tête du général, en femme guerrière, ou bien tenant la tête d'Holopherne par les cheveux avec un bras abaissé, assez proche du sol. La place de la tête d'Holopherne dans la composition est donc particulièrement inhabituelle. [...]
[...] Le retour de Judith à Béthulie mesure 31 centimètres de haut et 25 centimètres de large ce qui est relativement petit. La découverte du corps d'Holopherne est de même dimension. Ces dimensions peuvent faire penser à un tableau destiné à être exposé par un riche particulier pour décorer son espace privé. Il s'agit d'une œuvre d'art sacré puisqu'elle représente un épisode de l'Ancien Testament, détaillé dans Le Livre de Judith. Ce-dernier conte l'assiègement de la ville juive de Béthulie, par le général Holopherne, au service d'un roi conquérant, orgueilleux et qui réclame que les peuples le reconnaissent comme dieu : Nabuchodonosor. [...]
[...] Il cherche à faire de Judith sa maitresse dans sa tente, il est orgueilleux, conquérant. Il adore son roi, Nabuchodonosor, comme un dieu et, selon les textes, ne reconnait pas le véritable Dieu, il menace le peuple élu des Juifs. En somme, Holopherne se place comme une figure d'excès là où Judith montre la voie vers la modération. Judith ne fait pas seulement figure de chasteté par son veuvage et sa piété, elle incarne également la tempérance. La tempérance est une des quatre vertus cardinales20 dans la religion catholique. [...]
[...] On remarque d'ailleurs une ressemblance entre les représentations de Judith et de Tempérance. En effet, on voit sur la gravure du Maitre anonyme de l'école de Raimondi (figure 10) que Tempérance est représentée portant une longue robe et tenant la tête d'un homme par les cheveux, dénudé et affalé sur le sol. Cela se rapproche particulièrement de la représentation de Judith dans l'art de la Renaissance italienne. De plus, Judith ne se rapproche pas seulement physiquement de Tempérance, elle est une véritable personnification de cette vertu21. [...]
[...] Judith est donc ici un symbole du triomphe de la vertu sur le vice, de la chasteté sur la débauche, de la modération sur la luxure et de l'humilité sur l'orgueil2. De nombreux autres artistes représentent cet épisode en montrant Judith tenant la tête d'Holopherne par les cheveux, sortant de la tente du général, victorieuse. Judith a souvent l'image d'une guerrière, d'une femme forte et sure d'elle. Il y a dans la plupart de ces œuvres, une sorte d'inversion des sexes3 tels qu'ils sont conçus à l'époque. [...]
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