Le rayonnement culturel du Québec

Résumé du document

Le Québec est une province du Canada, et constitue une petite nation d'un peu moins de 8 millions d'habitants vivant sur un territoire de 1,7 million de km2 qui équivalent à plus de trois fois la France et cinq fois le Japon. 80% de la population se concentre le long de l'embouchure du fleuve Saint-Laurent, un des principaux axes d'entrée en Amérique du Nord. La grande région de la métropole, Montréal, rassemble la moitié de la population québécoise, tandis que la région de la capitale nationale, Québec, compte environ 700 000 habitants. En 2006, le français est la langue parlée à la maison par 79% de la population québécoise. Il s'agit là de la seule société majoritairement francophone en Amérique du Nord, laquelle nourrit par conséquent un profond attachement à sa culture qui est le symbole même de son identité.

La société québécoise a vu émerger des artistes aussi distincts que Céline Dion, Leonard Cohen, Denys Arcand, Robert Lepage ou la troupe du Cirque du Soleil. Surtout, peu de pays de cette taille sont aussi présents sur la scène mondiale. Nous allons donc chercher à comprendre comment le Québec a acquis, en seulement quelques décennies, un tel rayonnement culturel, en voyant tout d'abord comment sont apparues les particularités sociétales qui lui permettent d'afficher cette vitalité. Nous analyserons plus précisément quelles sont les réussites québécoises, dans les secteurs de la musique, du cinéma, de l'écriture et du spectacle vivant. Après cela, nous chercherons à savoir si le rayonnement culturel du Québec est réel, ou s'il ne s'agit pas là d'un apparat qui cache certaines difficultés d'affirmation culturelle, pour achever notre étude sur plusieurs recommandations que nous souhaitons mettre en avant afin d'apprécier pleinement la portée culturelle du Québec sur le monde, et plus précisément la francophonie et l'Amérique du Nord.

Extraits

[...] Les valeurs identitaires, celles du mythe fondateur québécois inscrites dans le subconscient national, ne changent pas pour autant. Le Québec est tout de même né d'un abandon, puis d'une soumission à une société distincte. D'ailleurs, d'un point de vue plus philosophique, toute naissance d'un pays est faite de déchirure et de souffrance France moderne n'est-elle pas née avec la Révolution de 1789, et son aspect moins glorieux représenté par la Terreur et la tyrannie collective ? Après, il faut savoir oublier et reléguer certains épisodes de l'Histoire au passé. [...]

[...] Nous analyserons plus précisément quelles sont les réussites québécoises, dans les secteurs de la musique, du cinéma, de l'écriture et du spectacle vivant. Après cela, nous chercherons à savoir si le rayonnement culturel du Québec est réel, ou s'il ne s'agit pas là d'un apparat qui cache certaines difficultés d'affirmation culturelle, pour achever notre étude sur plusieurs recommandations que nous souhaitons mettre en avant afin d'apprécier pleinement la portée culturelle du Québec sur le monde, et plus précisément la francophonie et l'Amérique du Nord. [...]

[...] Victor Armony, universitaire québécois d'origine argentine, écrit dans le communiqué du 11 septembre 2007 envoyé à la presse pour la parution de son essai sociologique Le Québec expliqué aux immigrants : Comme dans une poupée russe, les rapports majorité-minorité s'emboîtent les uns dans les autres : ainsi, les Franco-Québécois sont une minorité au Canada, une majorité au Québec et une minorité (ou un groupe parmi d'autres) dans plusieurs zones centrales de Montréal. Les identités et les droits des uns et des autres s'affrontent, se superposent et, dans certaines situations, se minent mutuellement. Peut-on se sentir Montréalais, Québécois et Canadien, être trilingue et même citoyen du monde ? Il semblerait que de plus en plus de jeunes –québécois et néo-québécois– sont à l'aise dans cet univers complexe et multidimensionnel. [...]

[...] Grâce à cette loi, la primauté est accordée au français sur le lieu de travail et sur tous les supports de communication au Québec. L'accession au pouvoir de René Lévesque et du Parti Québécois indépendantiste en 1976 débouche sur l'échec du référendum de 1980 sur la souveraineté du Québec. Les Québécois restent des demi-libérés selon la formule du romancier Jacques Godbout. A partir de là, la question nationale se noie dans la multiplication des problèmes sectoriels de la vie politique et sociale québécoise. [...]

[...] Pouvons-nous fonder une citoyenneté sur ces bases ? Au-delà de la question de la citoyenneté québécoise, on peut aussi s'interroger sur la véritable intensité du rayonnement de la culture québécoise, quand celle-ci est aujourd'hui encore en pleine mutation, voire en formation continue depuis les années 60. Bien sûr, le Québec a acquis ces dernières décennies une renommée internationale enviable dans les arts de la scène, le théâtre, le cirque et la danse. Mais qu'en est-il des productions télévisuelles, littéraires, cinématographiques et musicales, lesquelles sont censées avoir une influence sociétale et un poids économique plus importants? [...]