En tant que secrétaire d'une association loi 1901 ayant vocation à organiser des événements culturels, le sujet des alternatives s'offrant au monde associatif dans l'organisation d'événements est pour moi d'un intérêt tout particulier. Mon association, Wamonga, organise des soirées légales en effectuant toutes les démarches requises par la loi en matière de rassemblements à caractère festif. Mais mon expérience m'a également amené à découvrir le mouvement des free parties, phénomène étudié sous tous les angles mais pourtant toujours assez peu connu, ou réduit à des clichés persistants. Ce mouvement constitue depuis les années 90 une réelle seconde route parallèlement à ce qu'on peut appeler « l'événementiel associatif légal ». La dimension juridique entre en jeu, mais la dimension symbolique joue également un rôle important lorsqu'il s'agit, pour les milieux associatifs, d'organiser un événement. Bien sûr on parle avec le phénomène free party d'une culture très spécifique et il y a peu encore très marginale. Toutefois, depuis que les pouvoirs publics ont pris conscience de l'importance de ce mouvement autrefois si confidentiel, ce dernier a été mis en lumière par les médias, et même rattrapé par le consumérisme. Une frange de la communauté historique reste tout de même complètement opposée à toute « compromission » et au dialogue avec les autorités.
Une association qui aujourd'hui désire organiser un événement fait donc face à deux possibilités : se plier aux contraintes légales ou s'allier au phénomène free party. Pour avoir pleine conscience des enjeux, il faut étudier les récentes dispositions législatives concernant ces « rassemblements à caractère festif ».
[...] Gérer la paperasse, appeler les autorités tout ce qui est à faire en amont de l'événement, parce qu'évidemment pendant les soirées, tout le monde est mobilisé. Pourquoi n'organisez-vous pas des soirées sauvages ? Parce que des rencontres culturelles supposent une ouverture. Nous voulons amener un maximum de gens à des formes d'art qu'ils ne côtoient pas habituellement. Organiser des soirées sauvages, ça entraîne une certaine confidentialité : il faut l'infoline pour connaître le lieu de la teuf, et le public est sensiblement homogène. [...]
[...] Les artistes intervenant en free party ne rentrent pas dans la définition que donnent ces prescriptions. Par ailleurs, la loi 95-73 du 21 janvier 1995 d'orientation et de programmation relative à la sécurité (LOPS) indique que "les organisateurs de manifestations sportives, récréatives ou culturelles à but lucratif peuvent être tenus d'y assurer un service d'ordre lorsque leur objet ou leur importance le justifie". Or les free parties ne présentent pas de caractère lucratif et ne peuvent donc pas non plus rentrer dans le cadre de cette loi. [...]
[...] Le phénomène des free-parties : quelles alternatives pour l'événementiel culturel associatif ? En tant que secrétaire d'une association loi 1901 ayant vocation à organiser des événements culturels, le sujet des alternatives s'offrant au monde associatif dans l'organisation d'événements est pour moi d'un intérêt tout particulier. Mon association, Wamonga, organise des soirées légales en effectuant toutes les démarches requises par la loi en matière de rassemblements à caractère festif. Mais mon expérience m'a également amené à découvrir le mouvement des free parties, phénomène étudié sous tous les angles mais pourtant toujours assez peu connu, ou réduit à des clichés persistants. [...]
[...] Avant la loi pourtant, le flou juridique a mené à des abus : en 98 à St André, le matériel utilisé lors d'une teuf a été complètement détruit par des flics. Aujourd'hui ça ne serait plus possible. La loi a au moins permis de créer un cadre juridique. Mais les départements ne sont pas tous égaux en ce qui concerne les free partys. Dans chaque préfecture il y a un médiateur rave Ils sont chargés de gérer pour les autorités la tenue de fêtes sauvages. [...]
[...] Les événements que j'ai contribué à organiser peuvent se rapprocher des free parties dans le sens où les membres de Wamonga sont proches de la culture free party. Certains sont des teufeurs assidus, DJs, artistes de rue et fréquentent les free parties dans ce département privilégié pour la chose qu'est l'Oise (proximité de Paris, vastes espaces agricoles et forestiers propices à la tenue de teufs.) On retrouve ainsi dans les soirées Wamonga le son qui caractérise les free parties, à savoir la hardtek (techno très rapide). [...]
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