Le sujet qui va être développé dans les pages à venir sort du contexte purement analytique de l'histoire de l'art.
D'après les conseils de Solange Vernois, j'ai pris le parti de faire une historiographie de ce que l'on peut écrire sur deux artistes majeurs de l'art occidental, Gustav Klimt et Egon Schiele. Il ne s'agit pas d'entrer dans une analyse scientifique de leurs œuvres et de leur parcours respectif, mais d'étudier de plus prêt comment et dans quelles conditions peut être réhabilité un artiste longtemps relégué à l'arrière- plan de l'art.
Mon choix s'est porté sur ces deux artistes germaniques car ils ont tout d'abord été en contact l'un avec l'autre durant leur carrière respective, mais aussi parce qu'ils font partie d'un contexte socioculturel sans précédent et qui bénéficie aujourd'hui d'un retour en grâce dans la culture française, la « Vienne 1900 ».
Il m'a fallu partir d'un point précis pour étudier l'historiographie des deux artistes et remonter jusqu'à aujourd'hui. Rapidement, deux années majeures sont apparues : 1986 et 2005, soit les deux grandes et uniques expositions françaises réunissant l'art viennois de la fin du vingtième siècle. La première, L'Apocalypse Joyeuse, a été véritablement la base de la reconnaissance de Klimt et Schiele, car en observant la bibliographie avant 1986, très peu d'ouvrages ont été publiés en France. C'est à la fin des années quatre-vingt qu'est lancée une véritable course à l'édition de monographies sur les deux artistes.
Avant toute étude de chacune de ces monographies, j'ai approfondi ce que j'ai pu lire dans le catalogue éponyme de l'exposition de 1986 qui a été la base de toutes mes recherches. Des ouvrages sur l'histoire de l'Autriche au tournant du vingtième siècle, comme celui de Carl E.Schroske, mais aussi certains romans majeurs de la littérature de cette époque m'ont permis d'approfondir mes connaissances sur celle-ci .
En lisant chaque ouvrage sur l'un et l'autre artiste, le recoupement d'informations a montré que toutes ces monographies formaient un ensemble homogène, avec des références communes. La bibliographie est donc relativement limitée et la plupart des ouvrages consultés présente un intérêt scientifique certain.
Dans tous les ouvrages que j'ai pu lire, l'importance du contexte historique dans lequel Klimt et Schiele ont travaillé est significative. Il m'est apparu nécessaire de revenir sur ce contexte qui peut expliquer en effet les motivations et les choix artistiques des deux peintres, surtout de Klimt dont beaucoup d'œuvres ont une dimension publique.
Une mise en parallèle entre la Vienne habsbourgeoise et notre société contemporaine pouvait mettre en lumière la fascination récente que nous portons à la première. Quelle est notre sensibilité qui nous fait se rapprocher du destin apocalyptique viennois ? Comment cela se manifeste ? Quels sont les éléments de la culture viennoise qui nous attirent ? Y a-t-il un art contemporain qui peut être assimilé à l'expressionnisme de Schiele ? L'importance du corps dans ses œuvres est-elle significative dans celles d'artistes d'aujourd'hui ?
Toutes ces questions ont amené à définir les aspects majoritairement retenus dans les livres ainsi que dans les médias dans les œuvres des deux sécessionnistes. Les auteurs parlent de l'œuvre de Klimt comme un monde onirique peuplé de belles viennoises entourées d'or et d'argent et de couleurs chatoyantes. Le merveilleux n'est pas loin et la charge érotique omniprésente est d'autant plus fascinante.
[...] Quelques travaux d'étude de nus lorsqu'il était à l'école des Beaux-Arts de Vienne et à la fin de sa vie, lorsqu'il vivait correctement de son art et qu'il pouvait payer des modèles professionnels. Il a également beaucoup représenté ses mécènes et membres de sa famille. Mais lorsque les temps étaient plus rudes pour Schiele, celui-ci trouvait ses modèles dans les quartiers populaires et ouvriers de Vienne, des enfants peu farouches qui pour quelques friandises acceptaient de se plier aux volontés de l'artiste. Non pas que Schiele désirait absolument faire poser des enfants, mais il n'avait pas réellement d'autres choix. [...]
[...] Des distributeurs officiels de la Réunion des Musées Nationaux s'étendent à toute la France et diffusent ainsi dans tout le pays les objets dérivés agréés par l'institution. Actuellement, il existe trente-six boutiques indépendantes des musées réparties dans toutes les régions de la France[95]. Preuve de l'importance du phénomène d'achats d'objets dérivés : la possibilité d'acheter une sélection de ces produits en ligne sur le site officiel de la RMN depuis 1999. Quel est exactement le genre d'objets proposés dans ces distributeurs officiels ? [...]
[...] La culture de masse, les boutiques de musée Les œuvres de Gustav Klimt et d'Egon Schiele sont entrées dans le patrimoine international et sont diffusées désormais partout dans le monde, à travers tous les médias visuels. Le phénomène est largement plus répandu pour les œuvres de Klimt et il a commencé à gagner la France il y a une vingtaine d'années. C'est surtout ces dernières années qu'on assiste à la généralisation de la diffusion de l'image de quelques-unes des œuvres les plus célèbres de Klimt. [...]
[...] Quels sont les éléments de la culture viennoise qui nous attirent ? Y'a-t- il un art contemporain qui peut être assimilé à l'expressionnisme de Schiele ? L'importance du corps dans ses œuvres est-elle significative dans celles d'artistes d'aujourd'hui ? Toutes ces questions ont amené à définir les aspects majoritairement retenus dans les livres ainsi que dans les médias dans les œuvres des deux sécessionnistes. Les auteurs parlent de l'œuvre de Klimt comme un monde onirique peuplé de belles Viennoises entourées d'or et d'argent et de couleurs chatoyantes. [...]
[...] Dix-neuf ans plus tard, le magazine revient sur Gustav Klimt, un mois avant l'inauguration de l'exposition Klimt, Schiele, Moser, Kokoschka, Vienne 1900, avec un article intitulé Klimt ou l'insatiable recherche de la beauté C'est donc le maître autrichien qui est considéré comme l'élément central de l'exposition, mais aussi de l'art sécessionniste. Il est la personnification même de l'art autrichien selon l'auteure de l'article[17]. Il est aussi le peintre de l'érotisme, de la sensualité, arme la plus féroce pour contrer l'hypocrisie aristocratique viennoise. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture