La relation à l'autre est rarement paisible, que ce soit au niveau individuel ou à plus grande échelle, au niveau de la société, ce rapport se nourrit de conjonction et de disjonction d'opinion. L'impression de ne plus être en accord avec une personne ou un groupe de personnes est proportionnelle à la proximité que l'on a avec eux, ainsi une colocation fait de nous le spectateur d'attitudes n'allant pas toujours dans le sens d'une cohésion entre les individus. Plus généralement, l'histoire de la cohabitation entre des peuples va de pair avec l'époque des grandes explorations, au moment où les hommes prennent conscience du monde qui s'étend au-delà de leur frontière terrestre. La Nouvelle-Calédonie a été découverte tardivement par rapport à cette période, en effet James Cook y pose le pied en 1774, ouvrant dès lors la voie à une nouvelle connexion entre le continent européen et l'archipel de Nouvelle-Calédonie.
La rencontre entre les Européens et les Kanaks s'est vite transformée en succession de révoltes, entraînant à chaque fois des pertes plus nombreuses du côté des autochtones. Dans ce mémoire, nous nous demanderons quels symboles sont les plus représentatifs de la culture kanak puis comment les mettre en forme de manière plastique dans des travaux. Quels sont les matériaux qui sont susceptibles de traduire ces symboles et valeurs préalablement décrits et sélectionnés, en images ? Je compose pour cela des photographies par l'installation de fils avec quelquefois un élément étranger. Le tout est disposé sur un fond noir. Certaines de ces images sont en série et d'autres sont accompagnées de texte.
La problématique sous-entend un rôle de médiateur entre deux cultures, par conséquent l'ethnologie aura une place dans le parcours de ma réflexion, ainsi que quelques éléments d'histoire ; il sera également question de plusieurs artistes grâce auxquels je situerai ma pratique. En outre j'utiliserai des notions d'esthétique pour l'examen de mon travail.
[...] A chaque espace, son signe, sa note. Reconnaitre visuellement un son passe par le repérage de sa disposition dans un espace L'espace devient la condition pour qu'une note n'en soit pas une autre, si l'on prend la même ponctuation pour toutes les désigner. Sur la partition la note ne porte pas de trait singulier qui la rendrait reconnaissable parmi d'autres en dehors de ces lignes parallèles. Jaques Parrat s'exprime en ces termes : Les notes et signes variés représentant les évènements musicaux se trouvent dans des positions différentes sur la partition définissant des intervalles et dessinant des figures spatiales. [...]
[...] Je compose de façon à renvoyer à certains mythes de cette culture, référence que je vais expliciter dans le prochain chapitre en même temps que j'expliquerai l'attache qu'entretient le fil avec mon expérience du dessin Tea Kanake fils, photographie numérique Cascade fils, photographie numérique 21 Sans titre fils, photographie numérique Les souffles fils, photographie numérique 22 CHAPITRE 2 Dans les textes de Louise Michel, écrits d'après les histoires orales des kanak, j'ai relevé des passages de ces récits qui m'ont interpellé. Ces passages ont attiré mon attention parce que le thème de la chute revenait souvent. [...]
[...] P 49 A. Un édifice à la frontière de l'histoire et des valeurs portées par Jean Marie Tjibaou . P 49 B. La conciliation de deux cultures en pleine discorde par une architecture hybride . P Une mise en scène des objets dans mes travaux renvoyant à cet entredeux »culturel . A. Le problème de la diversité des cultures cohabitant dans un même espace . B. La question de la transformation de l'image kanak . [...]
[...] Par exemple d'après la citation Païla se roule comme un serpent pour protéger ses enfants 39 l'imagination du regardeur peut lui suggérer un serpent parmi les fils présents sur les photos de la série Païla mais ne pourra trouver les enfants annoncés dans la deuxième partie de la citation. Il y a un jeu d'affinité entre les deux éléments, une apparition d'un lien fugace qui se dénoue au fur et a mesure de la lecture. Le texte renseigne sur la photographie mais ponctuellement, car d'autres éléments sont là pour brouiller les pistes d'interprétations. De plus, la position des titres entre les photos permet d'ajouter à la confusion. On peut se demander, est ce que le texte se réfère à l'une ou à l'autre des photos ? [...]
[...] Comme le récit, l'image n'a pas de lieu défini, elle échappe aux tentatives de localisation dans l'espace, pourtant la perspective atmosphérique (créee grâce au contraste moins prononcé à l'arrière plan et plus affirmé au premier) et les formes présentes peuvent suggérer rapidement un paysage. Comme je l'ai dit, la lecture des contes et la création des photos se font séparément. Par conséquent comment retrouver les éléments et évènements de l'histoire dans cette photographie ? L'horizontale est parcourue MICHEL Louise, Aux amis d'Europe –légendes et chansons canaques, op.cit, p 14 Le texte intégral est disponible en annexe 24 d'arabesques qui donnent un rythme à la composition. [...]
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